« A la poursuite du Père Noël »
James Huth, grand faiseur de comédies populaires (« Brice de Nice », « Rendez-vous chez les Malawas », …) se livre ici à l’exercice du conte de Noël conçu pour les enfants bien sûr et relativement formaté mais « A la poursuite du Père Noël » c’est quand même un peu plus et autre chose que ça !
Zoé, une très chouette gamine de 7 ans, écrit au Père Noël pour lui demander une sarbacane à air comprimé. Un cadeau très singulier qui lui permettrait de se venger de Timothée, un camarade de classe qui la persécute en permanence. Timothée, l’insupportable rejeton de la très fortunée famille De Gélas qui possède une biscuiterie de grand renom. Zoé enrage car son souhait n’est pas exaucé.
Un soir, elle aperçoit le Père Noël sur le toit de la maison des De Gélas puis elle apprend, un peu plus tard, qu’il sera dans quelques jours au parc d’attraction local. Elle veut absolument y aller …
C’est le début d’une folle aventure où l’intrépide Zoé multiplie les astuces et subterfuges pour rencontrer le Père Noël.
Le film est conçu comme un conte un peu magique avec une héroïne pleine d’énerge et d’imagination et quelques jolie pirouettes du scénario qui dynamisent et diversifient l’intrigue. Derrière la naïveté et la simplicité inhérentes à ce genre de sujet, il y a de la malice, de l’humour et un jeu assez subtil qui oscille entre la crédulité de la fable et le réalisme de certaines situations.
Au passage, le réalisateur effleure aussi deux thèmes sensibles et très actuels : la violence entre les enfants et le harcèlement en milieu scolaire. La mise en scène est joyeusement rythmée, avec des décors un peu kitch mais très ludiques et joliment colorés, et des personnages parfois trop excessifs, comme le père de Timothée et sa mère, la très autoritaire Isabelle Nanty.
Un bon moment d’immersion dans un autre monde un peu féerique, plein de fantaisie, où la petite Théa De Boeck fait merveille et où on retrouve la bonhomie naturelle de Patrick Timsit, ce si bon faux Père Noël.

«Muganga» (Celui qui soigne, en Swahili) de Marie-Hélène Roux
« Muganga » est une fiction inspirée de faits réels, centrée sur Denis Mukwege, ce médecin congolais qui consacre sa vie à soigner des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo. Un homme extraordinaire, Prix Nobel de la Paix (2018), auquel le cinéaste belge Thierry Michel a consacré un remarquable documentaire, « L’homme qui répare les femmes » (2015), inévitablement plus puissant que cette histoire reconstituée, puisque directement au cœur du réel en en proximité permanente avec son personnage.
Le docteur Denis Mukwege pratique essentiellement à l’hôpital de Panzi, au Sud de Bukavu, dans l’Est du Congo. Son engagement, sa détermination, sa notoriété internationale le mettent en danger. L’un de ses discours marquants dénonce la brutalité des violences subies par 30.000 femmes et l’urgence d’agir pour leur protection. Mukwege rencontre alors Guy CadIère, un chirurgien belge de renom, qui lui offre sa collaboration. Celui-ci, accompagné de quelques assistants, se rend au Congo pour lui venir en aide, notamment lors de chirurgies complexes et délicates.
On a évidemment de l’estime pour la démarche de Marie-Hélène Roux qui rend un hommage appuyé, combien légitime, au Docteur Mukwege. Néanmoins, son film s’abîme dans une mise en scène linéaire et sans relief, dans une narration chaotique qui se contente d’évoquer des situations dramatiques (comme la détresse de certaines patientes les interventions militaires, sans en mesurer la juste gravité et dans une interprétation, généreuse sans doute, mais empreinte d’un sentimentalisme qui ne reflète pas le côté angoissant et passionnel des circonstances.
Et finalement le film n’atteint pas la complexité et la valeur tragique du drame humain que sous-tend l’action du Docteur Mukwege.
Avec, dans les rôles principaux, Isaac De Bankolé et Vincent Macaigne

André CEUTERICK
« A la poursuite du Père Noël »
James Huth, grand faiseur de comédies populaires (« Brice de Nice », « Rendez-vous chez les Malawas », …) se livre ici à l’exercice du conte de Noël conçu pour les enfants bien sûr et relativement formaté mais « A la poursuite du Père Noël » c’est quand même un peu plus et autre chose que ça !
Zoé, une très chouette gamine de 7 ans, écrit au Père Noël pour lui demander une sarbacane à air comprimé. Un cadeau très singulier qui lui permettrait de se venger de Timothée, un camarade de classe qui la persécute en permanence. Timothée, l’insupportable rejeton de la très fortunée famille De Gélas qui possède une biscuiterie de grand renom. Zoé enrage car son souhait n’est pas exaucé.
Un soir, elle aperçoit le Père Noël sur le toit de la maison des De Gélas puis elle apprend, un peu plus tard, qu’il sera dans quelques jours au parc d’attraction local. Elle veut absolument y aller …
C’est le début d’une folle aventure où l’intrépide Zoé multiplie les astuces et subterfuges pour rencontrer le Père Noël.
Le film est conçu comme un conte un peu magique avec une héroïne pleine d’énerge et d’imagination et quelques jolie pirouettes du scénario qui dynamisent et diversifient l’intrigue. Derrière la naïveté et la simplicité inhérentes à ce genre de sujet, il y a de la malice, de l’humour et un jeu assez subtil qui oscille entre la crédulité de la fable et le réalisme de certaines situations.
Au passage, le réalisateur effleure aussi deux thèmes sensibles et très actuels : la violence entre les enfants et le harcèlement en milieu scolaire. La mise en scène est joyeusement rythmée, avec des décors un peu kitch mais très ludiques et joliment colorés, et des personnages parfois trop excessifs, comme le père de Timothée et sa mère, la très autoritaire Isabelle Nanty.
Un bon moment d’immersion dans un autre monde un peu féerique, plein de fantaisie, où la petite Théa De Boeck fait merveille et où on retrouve la bonhomie naturelle de Patrick Timsit, ce si bon faux Père Noël.

«Muganga» (Celui qui soigne, en Swahili) de Marie-Hélène Roux
« Muganga » est une fiction inspirée de faits réels, centrée sur Denis Mukwege, ce médecin congolais qui consacre sa vie à soigner des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo. Un homme extraordinaire, Prix Nobel de la Paix (2018), auquel le cinéaste belge Thierry Michel a consacré un remarquable documentaire, « L’homme qui répare les femmes » (2015), inévitablement plus puissant que cette histoire reconstituée, puisque directement au cœur du réel en en proximité permanente avec son personnage.
Le docteur Denis Mukwege pratique essentiellement à l’hôpital de Panzi, au Sud de Bukavu, dans l’Est du Congo. Son engagement, sa détermination, sa notoriété internationale le mettent en danger. L’un de ses discours marquants dénonce la brutalité des violences subies par 30.000 femmes et l’urgence d’agir pour leur protection. Mukwege rencontre alors Guy CadIère, un chirurgien belge de renom, qui lui offre sa collaboration. Celui-ci, accompagné de quelques assistants, se rend au Congo pour lui venir en aide, notamment lors de chirurgies complexes et délicates.
On a évidemment de l’estime pour la démarche de Marie-Hélène Roux qui rend un hommage appuyé, combien légitime, au Docteur Mukwege. Néanmoins, son film s’abîme dans une mise en scène linéaire et sans relief, dans une narration chaotique qui se contente d’évoquer des situations dramatiques (comme la détresse de certaines patientes les interventions militaires, sans en mesurer la juste gravité et dans une interprétation, généreuse sans doute, mais empreinte d’un sentimentalisme qui ne reflète pas le côté angoissant et passionnel des circonstances.
Et finalement le film n’atteint pas la complexité et la valeur tragique du drame humain que sous-tend l’action du Docteur Mukwege.
Avec, dans les rôles principaux, Isaac De Bankolé et Vincent Macaigne

André CEUTERICK