En 2024, la Wallonie a recensé 10 027 accidents corporels sur ses routes, provoquant 206 décès, 789 blessés graves et près de 12 900 victimes au total. Malgré une baisse depuis 2019 – 33 % pour les décès, 17 % pour les blessés graves –, la région reste en retard par rapport à la Flandre et Bruxelles. Les usagers vulnérables, piétons, cyclistes, motards et trottinettistes, représentent désormais près de la moitié des victimes graves.

Face à ce constat, le Conseil Supérieur Wallon de la Sécurité Routière (CSWSR), organe consultatif du Gouvernement wallon, a élaboré un plan d’action ambitieux dans le cadre de la Vision Zéro. Objectif : réduire de moitié le nombre de victimes d’ici 2030, soit sauver au minimum 100 vies et éviter plus de 400 blessés graves.

Le plan s’articule autour de quatre axes principaux :

1. Adapter l’environnement routier : réduire les vitesses pratiquées, sécuriser les piétons et cyclistes, et sécuriser les zones à risque.
2. Intégrer la sécurité routière dans le quotidien : sensibilisation des citoyens et des entreprises pour des comportements responsables.
3. Garantir le respect des règles : améliorer la quantité, la qualité et l’impact des contrôles policiers, alors que la perception du risque de contrôle reste faible.
4. Développer des politiques locales : accompagner communes et zones de police pour une sécurité adaptée aux réalités locales.

Au niveau scolaire et fédéral, des mesures complémentaires sont prévues : intégrer la sécurité routière dans le cursus scolaire, désigner des référents dans chaque établissement, abaisser le seuil légal d’alcoolémie, renforcer les contrôles sur le téléphone au volant et automatiser certains dispositifs de sécurité.

Ce plan repose sur une approche concertée et multidisciplinaire, associant administrations, forces de l’ordre, associations, experts et citoyens. Une étape essentielle pour faire des routes wallonnes des espaces plus sûrs et réduire le drame humain que représentent les accidents de la route.