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Clap Ciné du 12 novembre : « Les Aigles de la République » et « La bonne étoile »
Publié le 12 novembre, 2025

« Les Aigles de la République »

C’est le troisième volet de la trilogie consacrée par le réalisateur suédois, d’origine égyptienne, Tarik Saleh, aux hautes sphères politiques, sociales et religieuses de l’Egypte d’aujourd’hui.

Après « Le Caire confidentiel » (2017), un polar intense chez les Ripoux, et « La Conspiration du Caire » (2022), prix du Scénario au festival de Cannes), un passionnant film d’espionnage en milieu religieux, voici donc « Les Aigles de la République », un thriller politique assez époustouflant, avec quelques accents de comédie italienne, qui met en scène un célèbre acteur de cinéma contraint de jouer le rôle du président de la République dans une fiction de propagande retraçant son ascension vers la fonction suprême.  Sans quoi son fils pourrait bien avoir un malencontreux « accident de voiture ».

Georges Fahmy, surnommé le « pharaon des écrans » devient alors, bien malgré lui, la pierre angulaire d’un éventuel complot national.

Entre thriller politique, comédie noire et documentaire historique, le film pose aussi la question de la relation complexe qu’entretient l’artiste avec le pouvoir et sa marge de liberté vis-à-vis des ordonnancements de celui-ci.

Et pour Georges, l’étau se resserre quand sa meilleure collègue est blacklistée, quand il est lui-même insidieusement menacé, quand son fils court un danger réel.

On retrouve une fois encore dans ce rôle majeur l’acteur fétiche de Tarik Saleh, Fares Fares, comédien star, devenu anti-héros de cinéma dans cette fiction – vérité qui finit par basculer dans la violence pure, imprévisible et sans retour.

« La bonne étoile »

De son nouveau film, « La bonne étoile », Pascal Elbé (« On est fait pour s’entendre » (2021), « Ma langue au chat » (2023), dit qu’il « raconte l’histoire d’un déserteur, au début de la deuxième guerre mondiale, qui espère regagner la zone libre en se faisant passer pour juif, pensant que cela lui ouvrira des « opportunités » et un avenir radieux … ».

Cela semble plutôt incongru mais au départ, c’est quand même de cela qu’il s’agit.

En France, en 1940, Jean Chevalin et sa famille vivent dans la misère, après que celui-ci ait déserté !  Pour s’en sortir, il pense avoir une brillante idée : se faire passer pour juif afin de bénéficier de l’aide des passeurs pour accéder à la zone libre.  Il entraîne ainsi sa famille dans un grand périple, jalonné de situations inattendues, de rencontres surprenantes mais aussi de mauvaises surprises !

C’est, à priori, un sujet assez fort, dont la contextualisation historique permet à Pascal Elbé de répondre, à sa manière, à la vague actuelle d’intolérance, de racisme et d’antisémitisme par le biais d’une comédie acerbe et grinçante mais quand même bourrée d’invraisemblances et de situations cocasses qui frisent parfois le ridicule.

Un scénario à rebondissements, avec quelques digressions étonnantes, qui part dans tous les sens mais distille aussi quelques bons moments d’émotion, notamment liés à quelques personnages secondaires. 

Dans le rôle principal de Jean Chevalien, Benoît Poelvoorde est (hélas!) égal à lui-même : bourru, linéaire, excessif, avec quelques déconvenues qui le rendent presque sensible et sauve son cabotinage naturel.  Avec aussi Audrey Lamy, beaucoup plus juste et plus sincèrement touchante.

André CEUTERICK

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Clap Ciné du 12 novembre : « Les Aigles de la République » et « La bonne étoile »
Publié le 12 novembre, 2025

« Les Aigles de la République »

C’est le troisième volet de la trilogie consacrée par le réalisateur suédois, d’origine égyptienne, Tarik Saleh, aux hautes sphères politiques, sociales et religieuses de l’Egypte d’aujourd’hui.

Après « Le Caire confidentiel » (2017), un polar intense chez les Ripoux, et « La Conspiration du Caire » (2022), prix du Scénario au festival de Cannes), un passionnant film d’espionnage en milieu religieux, voici donc « Les Aigles de la République », un thriller politique assez époustouflant, avec quelques accents de comédie italienne, qui met en scène un célèbre acteur de cinéma contraint de jouer le rôle du président de la République dans une fiction de propagande retraçant son ascension vers la fonction suprême.  Sans quoi son fils pourrait bien avoir un malencontreux « accident de voiture ».

Georges Fahmy, surnommé le « pharaon des écrans » devient alors, bien malgré lui, la pierre angulaire d’un éventuel complot national.

Entre thriller politique, comédie noire et documentaire historique, le film pose aussi la question de la relation complexe qu’entretient l’artiste avec le pouvoir et sa marge de liberté vis-à-vis des ordonnancements de celui-ci.

Et pour Georges, l’étau se resserre quand sa meilleure collègue est blacklistée, quand il est lui-même insidieusement menacé, quand son fils court un danger réel.

On retrouve une fois encore dans ce rôle majeur l’acteur fétiche de Tarik Saleh, Fares Fares, comédien star, devenu anti-héros de cinéma dans cette fiction – vérité qui finit par basculer dans la violence pure, imprévisible et sans retour.

« La bonne étoile »

De son nouveau film, « La bonne étoile », Pascal Elbé (« On est fait pour s’entendre » (2021), « Ma langue au chat » (2023), dit qu’il « raconte l’histoire d’un déserteur, au début de la deuxième guerre mondiale, qui espère regagner la zone libre en se faisant passer pour juif, pensant que cela lui ouvrira des « opportunités » et un avenir radieux … ».

Cela semble plutôt incongru mais au départ, c’est quand même de cela qu’il s’agit.

En France, en 1940, Jean Chevalin et sa famille vivent dans la misère, après que celui-ci ait déserté !  Pour s’en sortir, il pense avoir une brillante idée : se faire passer pour juif afin de bénéficier de l’aide des passeurs pour accéder à la zone libre.  Il entraîne ainsi sa famille dans un grand périple, jalonné de situations inattendues, de rencontres surprenantes mais aussi de mauvaises surprises !

C’est, à priori, un sujet assez fort, dont la contextualisation historique permet à Pascal Elbé de répondre, à sa manière, à la vague actuelle d’intolérance, de racisme et d’antisémitisme par le biais d’une comédie acerbe et grinçante mais quand même bourrée d’invraisemblances et de situations cocasses qui frisent parfois le ridicule.

Un scénario à rebondissements, avec quelques digressions étonnantes, qui part dans tous les sens mais distille aussi quelques bons moments d’émotion, notamment liés à quelques personnages secondaires. 

Dans le rôle principal de Jean Chevalien, Benoît Poelvoorde est (hélas!) égal à lui-même : bourru, linéaire, excessif, avec quelques déconvenues qui le rendent presque sensible et sauve son cabotinage naturel.  Avec aussi Audrey Lamy, beaucoup plus juste et plus sincèrement touchante.

André CEUTERICK

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