« La petite dernière »
Hafsia Herzi, alors toute jeune comédienne révélée par « La graine et le mulet » de Abdellatif Kechiche, en 2007, qui lui valut d’emblée, un César du meilleur espoir féminin, a magnifiquement grandi dans le cinéma, non seulement comme actrice mais aussi comme réalisatrice. En mai dernier, elle présentait « La petite dernière », son quatrième film, en compétition officielle, au festival de Cannes.
Dans « La petite dernière », elle raconte, d’après l’auto fiction, publiée en 2020 par Fatima Daas, l’histoire de Fatima, 17 ans, d’origine algérienne, qui vit en banlieue, avec ses sÅ“urs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philo à Paris, découvre un tout nouveau monde et commence à se questionner sur son identité, en se demandant comment concilier sa foi musulmane et son homosexualité qu’elle assume progressivement.
« La petite dernière », c’est le portrait juste, intense et émouvant d’une grande adolescente fragile, qui ne se ment plus à elle-même, s’ouvre, sourit, rayonne. Le récit d’une émancipation portée, d’un bout à l’autre, par la très jeune, captivante et sensuelle Nadia Melliti, comédienne débutante repérée lors d’un casting sauvage, qui a tellement ébloui le jury du festival de Cannes qu’il lui a attribué le prix de l’interprétation féminine.
Un très beau film sincère, plein de tendresse, de vérité et d’humanité, avec une mise en scène, délicate, sobre, si juste dans les dialogues et qui sublime l’émotion première des personnages.
Un vrai petit bijou de cinéma.
« L’intérêt d’Adam »
Révelée sur la scène internationale par son film « Un monde » présenté dans la section « Un certain regard » au festival de Cannes en 2021, Laura Wandel y a présenté cette année, en ouverture de la Semaine de la Critique « L’intérêt d’Adam », un drame social poignant autour du rapport entre un petit enfant malade et une mère possessive.
Adam, 4 ans, est hospitalisé pour une fracture, ses os étant fragilisés par un problème de malnutrition. En effet, sa mère Rebecca prétend que tout ce qui ne vient pas d’elle est nocif pour lui. Suite à une décision de justice, Rebecca a un droit de visite limité mais elle peut néanmoins accompagner le retour d’Adam vers une alimentation normale. Lucy infirmière chef du service est convaincue qu’Adam a besoin de la présence de sa mère. Celle-ci jette ses repas … La tension monte. Lucy, l’infirmière est le personnage principal du film qui tente de maîtriser une situation complexe et ambiguë : d’une part, il y a les directives médicales et l’ordonnancement judiciaire, d’autre part le rapport sans doute nécessaire, mais aussi toxique entre la mère et l’enfant. Lucy, l’infirmière, doit évaluer la juste distance à mettre entre elle et le duo mère-enfant et la portée de son engagement moral.
Sa charge professionnelle l’incite au recul, son sentiment personnel la porte vers une meilleure compréhension du comportement de la mère.
Dans le traitement de cette ambivalence entre le positionnement moral et la force émotionnelle comme dans la démarche formelle de serrer au plus près ses personnages, caméra à l’épaule, Laura Wandel s’inscrit clairement dans l’univers cinématographique des Frères Dardenne mais sa forme est parfois plus souple et son regard sur les personnages plus distancié.
C’est Léa Drucker qui joue le rôle de Lucy, une fois encore sobre, juste, à l’émotion retenue à la fois vulnérable et déterminée : quant au personnage de Rebecca, la mère interprété par l’excellente Annamaria Vartolomei (révélée par « L’événement » de Audrey Diwan).
André CEUTERICK
« La petite dernière »
Hafsia Herzi, alors toute jeune comédienne révélée par « La graine et le mulet » de Abdellatif Kechiche, en 2007, qui lui valut d’emblée, un César du meilleur espoir féminin, a magnifiquement grandi dans le cinéma, non seulement comme actrice mais aussi comme réalisatrice. En mai dernier, elle présentait « La petite dernière », son quatrième film, en compétition officielle, au festival de Cannes.
Dans « La petite dernière », elle raconte, d’après l’auto fiction, publiée en 2020 par Fatima Daas, l’histoire de Fatima, 17 ans, d’origine algérienne, qui vit en banlieue, avec ses sÅ“urs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philo à Paris, découvre un tout nouveau monde et commence à se questionner sur son identité, en se demandant comment concilier sa foi musulmane et son homosexualité qu’elle assume progressivement.
« La petite dernière », c’est le portrait juste, intense et émouvant d’une grande adolescente fragile, qui ne se ment plus à elle-même, s’ouvre, sourit, rayonne. Le récit d’une émancipation portée, d’un bout à l’autre, par la très jeune, captivante et sensuelle Nadia Melliti, comédienne débutante repérée lors d’un casting sauvage, qui a tellement ébloui le jury du festival de Cannes qu’il lui a attribué le prix de l’interprétation féminine.
Un très beau film sincère, plein de tendresse, de vérité et d’humanité, avec une mise en scène, délicate, sobre, si juste dans les dialogues et qui sublime l’émotion première des personnages.
Un vrai petit bijou de cinéma.
« L’intérêt d’Adam »
Révelée sur la scène internationale par son film « Un monde » présenté dans la section « Un certain regard » au festival de Cannes en 2021, Laura Wandel y a présenté cette année, en ouverture de la Semaine de la Critique « L’intérêt d’Adam », un drame social poignant autour du rapport entre un petit enfant malade et une mère possessive.
Adam, 4 ans, est hospitalisé pour une fracture, ses os étant fragilisés par un problème de malnutrition. En effet, sa mère Rebecca prétend que tout ce qui ne vient pas d’elle est nocif pour lui. Suite à une décision de justice, Rebecca a un droit de visite limité mais elle peut néanmoins accompagner le retour d’Adam vers une alimentation normale. Lucy infirmière chef du service est convaincue qu’Adam a besoin de la présence de sa mère. Celle-ci jette ses repas … La tension monte. Lucy, l’infirmière est le personnage principal du film qui tente de maîtriser une situation complexe et ambiguë : d’une part, il y a les directives médicales et l’ordonnancement judiciaire, d’autre part le rapport sans doute nécessaire, mais aussi toxique entre la mère et l’enfant. Lucy, l’infirmière, doit évaluer la juste distance à mettre entre elle et le duo mère-enfant et la portée de son engagement moral.
Sa charge professionnelle l’incite au recul, son sentiment personnel la porte vers une meilleure compréhension du comportement de la mère.
Dans le traitement de cette ambivalence entre le positionnement moral et la force émotionnelle comme dans la démarche formelle de serrer au plus près ses personnages, caméra à l’épaule, Laura Wandel s’inscrit clairement dans l’univers cinématographique des Frères Dardenne mais sa forme est parfois plus souple et son regard sur les personnages plus distancié.
C’est Léa Drucker qui joue le rôle de Lucy, une fois encore sobre, juste, à l’émotion retenue à la fois vulnérable et déterminée : quant au personnage de Rebecca, la mère interprété par l’excellente Annamaria Vartolomei (révélée par « L’événement » de Audrey Diwan).
André CEUTERICK