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A voir au cinéma depuis le 30 juillet : « Aux jours qui viennent » et 2 films restaurés de Kurosawa
Publié le 31 juillet, 2025

Les sorties du mercredi critiquées par André Ceuterick :

« Aux jours qui viennent »

C’est le premier long métrage de Nathalie Najem, un drame social qui traite de l’emprise et de la violence conjugale, un thème qui fait penser au très intense « L’Amour et les Forêts » de Valérie Donzelli, avec l’excellente Virginie Efira ou au trop emphatique « Mon roi » de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot.

L’histoire se passe de nos jours à Nice.  Laura élève seule sa fille Lou, dans une certaine précarité après sa séparation avec Joachim, le père de l’enfant.  Elle essaie de se reconstruire après cette relation destructrice.

Joachim vit à présent avec Shirine, dont on sait peu de choses, sinon que Joachim la suit de près, tout le temps.  On comprend qu’il est jaloux, d’une jalousie presque maladive qui a conduit à la rupture avec Laura.

De plus, Joachim est en proie à la dépendance de la drogue et multiplie les accès de violence.  Un jour, il séquestre Shirine qui parvient à s’échapper et se réfugie chez Laura …

Nathalie Najem explore ici la question des violences conjugales en mettant en scène deux femmes victimes du même homme, à deux stades différents de la relation présupposée amoureuse pour décortiquer les mécanismes d’emprise, celle exercée par Joachim d’une part avec sa nouvelle compagne, d’autre part avec la mère de sa fille, qui ne s’en est pas encore vraiment sortie.

Nathalie Najem ne traite pas le sujet des violences conjugales de manière frontale, brutale, spectaculaire.  Elle préfère la pudeur, les demi-teintes, la discrétion, les mots et gestes qui expriment la douleur et le traumatisme intérieur.  Face au pouvoir dominateur de l’homme, il y a cette solidarité qui se développe progressivement entre les deux femmes qui constitue une forte réponse au drame.

Le film baigne dans une atmosphère tendre, oppressante et oscille entre le thriller au quotidien et ce naturalisme social qui en fonde toute la crédibilité.

Dans les rôles femmes, Zita Hanrot et Alexia Chardard forment un duo complémentaire de fragilité, de révolte et d’émotion, face à Bastien Bouillon qui incarne avec une justesse glaçante et un trouble complexe ce personnage à la fois effrayant et pathétique, avec sa part d’ombre de de folie.

Deux films de Kurosawa : reprises en copie restaurée

Un distributeur a l’excellente idée de ressortir, cette semaine, en version restaurée 4 K, deux films du grand réalisateur japonais Akira Kurosawa : « Vivre (« Ikiru » – 1952) et le fameux « Les Sept Samouraïs » (1954).

Deux grands classique du cinéma qui bénéficient ainsi d’une plus grande clarté visuelle et restituent les détails peu perceptibles dans la version technique originale.  Sur grand écran, la version numérique très performante est assez impressionnante.

La version restaurée des « Sept Samouraïs » avait été présentée en première mondiale au festival de Cannes 2024 dans la section « Cannes-Classics : événements ».

Pour mémoire : l’histoire se passe au XVIème siècle, à l’époque des grandes guerres civiles.  Les brigands ravagent les villages.  Dans l’un d’eux, on songe à engager des samouraïs pour se défendre.  Sept samouraïs sans maître vont accepter de défendre contre quarante brigands des paysans impuissants.

Une fresque absolument admirable où se mêlent des thèmes fondamentaux comme le sens de l’honneur, la quête de liberté, la chaleur humaine et où Kurosawa allie la splendeur visuelle, le lyrisme expressionniste et un formidable souffle épique.  Les images sont magnifiées par la restauration numérique, avec des scènes de bataille très spectaculaires.

Pour la petite histoire, le succès du film original fut si importants que les Américain en achetèrent les droits pour en faire un western, devenu lui aussi très célèbre, « Les 7 Mercenaires », réalisé en 1960 par John Sturges, avec Yul Brynner, Eli Wallach, Steve McQueen, Charles Bronson, …

« Vivre » est moins connu et est antérieur de 2 ans (1952) aux « 7 Samouraïs »

Pour rappel : c’est l’histoire d’un modeste employé municipal, veuf, qui vit avec son fils et sa belle-fille, surtout intéressée par ses économies.

Il apprend qu’il est atteint d’un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre.  Il va alors essayer de donner un dernier sens à son existence en consacrant alors toute son énergie à la création d’un parc d’enfants.

Un beau mélodrame, imprégné d’humanisme et de critique sociale.

                                                                                                         André CEUTERICK

A voir au cinéma depuis le 30 juillet : « Aux jours qui viennent » et 2 films restaurés de Kurosawa
Publié le 31 juillet, 2025

Les sorties du mercredi critiquées par André Ceuterick :

« Aux jours qui viennent »

C’est le premier long métrage de Nathalie Najem, un drame social qui traite de l’emprise et de la violence conjugale, un thème qui fait penser au très intense « L’Amour et les Forêts » de Valérie Donzelli, avec l’excellente Virginie Efira ou au trop emphatique « Mon roi » de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot.

L’histoire se passe de nos jours à Nice.  Laura élève seule sa fille Lou, dans une certaine précarité après sa séparation avec Joachim, le père de l’enfant.  Elle essaie de se reconstruire après cette relation destructrice.

Joachim vit à présent avec Shirine, dont on sait peu de choses, sinon que Joachim la suit de près, tout le temps.  On comprend qu’il est jaloux, d’une jalousie presque maladive qui a conduit à la rupture avec Laura.

De plus, Joachim est en proie à la dépendance de la drogue et multiplie les accès de violence.  Un jour, il séquestre Shirine qui parvient à s’échapper et se réfugie chez Laura …

Nathalie Najem explore ici la question des violences conjugales en mettant en scène deux femmes victimes du même homme, à deux stades différents de la relation présupposée amoureuse pour décortiquer les mécanismes d’emprise, celle exercée par Joachim d’une part avec sa nouvelle compagne, d’autre part avec la mère de sa fille, qui ne s’en est pas encore vraiment sortie.

Nathalie Najem ne traite pas le sujet des violences conjugales de manière frontale, brutale, spectaculaire.  Elle préfère la pudeur, les demi-teintes, la discrétion, les mots et gestes qui expriment la douleur et le traumatisme intérieur.  Face au pouvoir dominateur de l’homme, il y a cette solidarité qui se développe progressivement entre les deux femmes qui constitue une forte réponse au drame.

Le film baigne dans une atmosphère tendre, oppressante et oscille entre le thriller au quotidien et ce naturalisme social qui en fonde toute la crédibilité.

Dans les rôles femmes, Zita Hanrot et Alexia Chardard forment un duo complémentaire de fragilité, de révolte et d’émotion, face à Bastien Bouillon qui incarne avec une justesse glaçante et un trouble complexe ce personnage à la fois effrayant et pathétique, avec sa part d’ombre de de folie.

Deux films de Kurosawa : reprises en copie restaurée

Un distributeur a l’excellente idée de ressortir, cette semaine, en version restaurée 4 K, deux films du grand réalisateur japonais Akira Kurosawa : « Vivre (« Ikiru » – 1952) et le fameux « Les Sept Samouraïs » (1954).

Deux grands classique du cinéma qui bénéficient ainsi d’une plus grande clarté visuelle et restituent les détails peu perceptibles dans la version technique originale.  Sur grand écran, la version numérique très performante est assez impressionnante.

La version restaurée des « Sept Samouraïs » avait été présentée en première mondiale au festival de Cannes 2024 dans la section « Cannes-Classics : événements ».

Pour mémoire : l’histoire se passe au XVIème siècle, à l’époque des grandes guerres civiles.  Les brigands ravagent les villages.  Dans l’un d’eux, on songe à engager des samouraïs pour se défendre.  Sept samouraïs sans maître vont accepter de défendre contre quarante brigands des paysans impuissants.

Une fresque absolument admirable où se mêlent des thèmes fondamentaux comme le sens de l’honneur, la quête de liberté, la chaleur humaine et où Kurosawa allie la splendeur visuelle, le lyrisme expressionniste et un formidable souffle épique.  Les images sont magnifiées par la restauration numérique, avec des scènes de bataille très spectaculaires.

Pour la petite histoire, le succès du film original fut si importants que les Américain en achetèrent les droits pour en faire un western, devenu lui aussi très célèbre, « Les 7 Mercenaires », réalisé en 1960 par John Sturges, avec Yul Brynner, Eli Wallach, Steve McQueen, Charles Bronson, …

« Vivre » est moins connu et est antérieur de 2 ans (1952) aux « 7 Samouraïs »

Pour rappel : c’est l’histoire d’un modeste employé municipal, veuf, qui vit avec son fils et sa belle-fille, surtout intéressée par ses économies.

Il apprend qu’il est atteint d’un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre.  Il va alors essayer de donner un dernier sens à son existence en consacrant alors toute son énergie à la création d’un parc d’enfants.

Un beau mélodrame, imprégné d’humanisme et de critique sociale.

                                                                                                         André CEUTERICK