« 13 jours, 13 nuits »
Le flm a été présenté en sélection officielle au dernier festival de Cannes mais dans la vive mémoire du (télé) spectateur, il fait un peu écho à l’excellente série télévisée « européenne » réalisée par Kasia Adamik et Olga Chajdas qu’on a pu voir au printemps sur les chaînes de France Télévision et la RTBF.
Il s’agissait d’une série à option documentaire passionnante, qui suivait une famille afghane après la chute de Kaboul et le retour au pouvoir des Talibans en août 2021.
Ici, le contexte « historique » est le même mais il s’agit d’une fiction dramatique conçue comme un thriller à suspense, assez spectaculaire.
De fait, le film « 13 jours, 13 nuits » est réalisé par Martin Bourboulon qui s’écarte à l’extrême des aventures héroïques des « 3 Mousquetaires » mais on retrouve ici son sens se, l’action et de la tension dramatique.
En adaptant librement l’ouvrage autobiographique du Commandant Mohamed Bida,, publié en 2022, il retrace l’évacuation chaotique de Kaboul en août 2021 en s’attachant aux destinées de Bida et de son équipe qui, dans un chaos terrifiant, tente d’exfiltrer des centaines de civils afghans de l’Ambassade de France vers l’aéroport, dont Eva, une humanitaire franco-afghane, accompagnée de sa mère, et une journaliste de guerre. Bida doit négocier avec les Talibans dont les exigences sons drastiques concernant les réfugiés que Bida continue à vouloir sauver …
Martin Bourboulon fournit ici une reconstitution haletante par une mise en scène visuellement assez époustouflante qui privilégie aussi la tension psychologique qui habite des personnages face à cette tragédie humaine, la leur bien sûr mais aussi celle de tout un peuple en déroute.
Au cœur de la tourmente, les personnages sont justes, sobres, attachants, déterminés, avec en tête de distribution Roschdy Zem dans le rôle du commandant Bida, Lyna Khoudri (la Constance Bonacieux des « 3 Mousquetaires ») qui joue Eva l’humanitaire courageuse déchirée et vulnérable et Sidse Babett Knudsen, grand reporter de guerre lucide, douce et déterminée.
«Enzo»
« Enzo » est le dernier projet du réalisateur Laurent Cantet (Palme d’or au festival de Cannes en 2008 pour le film « Entre les murs ») qui meurt juste avant le tournage, alors assumé par Robin Campillo, son ami et « complice d’écriture » de ses derniers films.
Par ailleurs l’excellent réalisateur de « 120 battements par minutes » (2017) et « L’île rouge » (2023). Le résultat est fidèle à la ligne éditoriale de Cantet qui se fonde sur cette idée maîtresse de lier l’intime et le politique, l’aventure personnelle et la perspective sociétale.
Enzo, 16 ans, vit à La Ciotat dans le midi de la France, dans un milieu aisé et étouffant auquel il essaie de se soustraire en travaillant sur un chantier comme apprenti maçon. Dans un premier temps, le film s’attache essentiellement au personnage d’Enzo, un adolescent trouble et fragile, en quête de repères sociaux, familiaux, affectifs, … face à un avenir flou et incertain.
Puis, l’intrigue glisse vers la relation qu’il établit avec Vlad, un ouvrier ukrainien qui lui inspire quelques réflexions, en écho à ses propres interrogations : il y a l’identité de l’étranger, avec son potentiel de mystère et de souffrance, la classe ouvrière et la précarité sociale face aux certitudes d’une bourgeoisie bien pensante, la guerre et la paix, le frémissement d’une homosexualité naissante … Et Vlad apparaît alors pour Enzo comme une sorte de révélateur, Enzo qui entame un nouvel apprentissage de la vie.
Robin Campillo a parfaitement restitué la démarche à la fois intellectuelle et émotionnelle de Laurent Cantet fondée sur la nuance, l’approche par petites touches, les signes et les non-dits …
« Enzo » est un film juste, sensible et émouvant, qui aborde des problèmes humains avec beaucoup de délicatesse et sur le ton d’une vérité retenue … C’est aussi la belle révélation du jeune Eloy Pohu dans le rôle titre, avec, en appui, les excellentes compositions de Pierfrancesco Favino et Élodie Bouchez dans le rôle des parents.
André CEUTERICK
« 13 jours, 13 nuits »
Le flm a été présenté en sélection officielle au dernier festival de Cannes mais dans la vive mémoire du (télé) spectateur, il fait un peu écho à l’excellente série télévisée « européenne » réalisée par Kasia Adamik et Olga Chajdas qu’on a pu voir au printemps sur les chaînes de France Télévision et la RTBF.
Il s’agissait d’une série à option documentaire passionnante, qui suivait une famille afghane après la chute de Kaboul et le retour au pouvoir des Talibans en août 2021.
Ici, le contexte « historique » est le même mais il s’agit d’une fiction dramatique conçue comme un thriller à suspense, assez spectaculaire.
De fait, le film « 13 jours, 13 nuits » est réalisé par Martin Bourboulon qui s’écarte à l’extrême des aventures héroïques des « 3 Mousquetaires » mais on retrouve ici son sens se, l’action et de la tension dramatique.
En adaptant librement l’ouvrage autobiographique du Commandant Mohamed Bida,, publié en 2022, il retrace l’évacuation chaotique de Kaboul en août 2021 en s’attachant aux destinées de Bida et de son équipe qui, dans un chaos terrifiant, tente d’exfiltrer des centaines de civils afghans de l’Ambassade de France vers l’aéroport, dont Eva, une humanitaire franco-afghane, accompagnée de sa mère, et une journaliste de guerre. Bida doit négocier avec les Talibans dont les exigences sons drastiques concernant les réfugiés que Bida continue à vouloir sauver …
Martin Bourboulon fournit ici une reconstitution haletante par une mise en scène visuellement assez époustouflante qui privilégie aussi la tension psychologique qui habite des personnages face à cette tragédie humaine, la leur bien sûr mais aussi celle de tout un peuple en déroute.
Au cœur de la tourmente, les personnages sont justes, sobres, attachants, déterminés, avec en tête de distribution Roschdy Zem dans le rôle du commandant Bida, Lyna Khoudri (la Constance Bonacieux des « 3 Mousquetaires ») qui joue Eva l’humanitaire courageuse déchirée et vulnérable et Sidse Babett Knudsen, grand reporter de guerre lucide, douce et déterminée.
«Enzo»
« Enzo » est le dernier projet du réalisateur Laurent Cantet (Palme d’or au festival de Cannes en 2008 pour le film « Entre les murs ») qui meurt juste avant le tournage, alors assumé par Robin Campillo, son ami et « complice d’écriture » de ses derniers films.
Par ailleurs l’excellent réalisateur de « 120 battements par minutes » (2017) et « L’île rouge » (2023). Le résultat est fidèle à la ligne éditoriale de Cantet qui se fonde sur cette idée maîtresse de lier l’intime et le politique, l’aventure personnelle et la perspective sociétale.
Enzo, 16 ans, vit à La Ciotat dans le midi de la France, dans un milieu aisé et étouffant auquel il essaie de se soustraire en travaillant sur un chantier comme apprenti maçon. Dans un premier temps, le film s’attache essentiellement au personnage d’Enzo, un adolescent trouble et fragile, en quête de repères sociaux, familiaux, affectifs, … face à un avenir flou et incertain.
Puis, l’intrigue glisse vers la relation qu’il établit avec Vlad, un ouvrier ukrainien qui lui inspire quelques réflexions, en écho à ses propres interrogations : il y a l’identité de l’étranger, avec son potentiel de mystère et de souffrance, la classe ouvrière et la précarité sociale face aux certitudes d’une bourgeoisie bien pensante, la guerre et la paix, le frémissement d’une homosexualité naissante … Et Vlad apparaît alors pour Enzo comme une sorte de révélateur, Enzo qui entame un nouvel apprentissage de la vie.
Robin Campillo a parfaitement restitué la démarche à la fois intellectuelle et émotionnelle de Laurent Cantet fondée sur la nuance, l’approche par petites touches, les signes et les non-dits …
« Enzo » est un film juste, sensible et émouvant, qui aborde des problèmes humains avec beaucoup de délicatesse et sur le ton d’une vérité retenue … C’est aussi la belle révélation du jeune Eloy Pohu dans le rôle titre, avec, en appui, les excellentes compositions de Pierfrancesco Favino et Élodie Bouchez dans le rôle des parents.
André CEUTERICK