« Jeunes mères »
L’histoire de destins croisés de cinq jeunes filles confrontées à une maternité précoce qui sont hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans leur vie de jeune mère.
Cinq adolescentes qui ont l’espoir de parvenir à une vie meilleure, pour leur enfant et pour elles-mêmes.
On retrouve bien sûr la maîtrise technique et le savoir faire si spécifique des Frères Dardenne, avec une mise en scène essentielle et minimaliste, et un style épuré. Le thème de base est émouvant et interpellant bien sûr mais ici, il n’est plus décliné à partir d’un personnage – film conducteur – mais de cinq jeunes filles dont les histoires sont distinctes au départ et convergent par la suite dans la maison maternelle. Cela donne une épaisseur narrative supplémentaire au propos des réalisateurs.
Un témoignage choral ancré dans un contexte social défavorisé où les jeunes filles peuvent heureusement compter sur l’entraide et la bienveillance des éducatrices de la maison maternelle. Le film reste avant tout une fiction à laquelle ne correspond pas forcément la réalité, ce qui rend l’espoir toujours possible.
« Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde »
C’est le 3ème long métrage du réalisateur roumain Emmanuel Pârvu, qui était, l’an dernier, en sélection officielle au Festival de Cannes, où il avait même obtenu la « Queer Palm », c’est-à-dire une distinction accordée à un film pour sa prise en considération des thématiques LGBT.
La sortie, même tardive de ce film, mérite d’être soulignée car, à partir d’une chronique de l’homophobie ordinaire, il constitue le tableau grinçant d’une société fondée par le patriarcat et les superstitions religieuses et, de surcroît gangrenée par une corruption généralisée que souligne l’auteur avec quelques pointes d’humour assez cyniques.
Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal, quelque part dans le delta du Danube, un lieu exotique et vaguement paradisiaque, assez fréquenté par les touristes en été.
Un matin, son père, un pêcheur du coin, le retrouve gravement tuméfié. Il soupçonne son créancier d’être à l’origine de cette violente agression, car sa dette était arrivée à échéance. Le chef de la police locale mène l’enquête, mais avec réticence, car il craint les représailles du créancier, un homme influent dans la région .
Un peu plus tard, les fils du créancier avouent avoir tabassé Adi car ils l’avaient vu embrasser un touriste à la sortie d’un bar.
Effondrés, les parents d’Adi veulent le faire exorciser par le prêtre du village …
Dès lors, le regard du monde, des parents, des villageois, change, les masques tombent, les vrais visages apparaissent au grand jour et avec eux, un flot d’hypocrisie, de lâcheté, de compromission.
Dans ce petit coin de terre ensoleillée, c’est désormais le règne de opprobre et de l’obscurantisme où la vraie victime apparaît comme coupable, de mauvaises mœurs, d’atteinte à la tradition morale, de perturbateur de l’ordre social …
Un film librement inspiré de faits réels où il est dit que le soleil ne brille pas de la même manière pour tout le monde.
« Le Répondeur »
Fabienne Godet à réalisé quelques comédies françaises plutôt mineures, de deuxième zone.
Le pitch de base, le point de départ de son nouveau film « Le Répondeur » est plutôt bluffant et assez original : on pourrait assez facilement s’y laisser prendre.
Pierre Chozène est un auteur renommé qui prépare un prochain livre assez ambitieux. Excédé par les appels incessants qu’il reçoit sur son téléphone portable (son ex-femme, sa fille, son éditeur, etc. …), il ne peut pas se concentrer. Lui vient alors l’idée farfelue et saugrenue d’engager un imitateur pour le « remplacer ». Ce sera Baptiste, imitateur talentueux mais qui ne parvient pas à percer. Il est donc engagé pour répondre aux appels à la place de Pierre et se trouve ainsi mêlé à sa vie professionnelle, relationnelle, familiale, amoureuse, … Petit à petit Baptiste se laisse prendre au jeu et développe à sa manière le personnage de Pierre. Mais assez rapidement, le spectateur se demandera pourquoi Pierre ne ferme pas, tout simplement, son portable. C’est aussi la question que lui pose Baptiste. La réponse est assez confuse et alambiquée et plonge désormais l’histoire dans une grande incrédulité, multipliant les situations invraisemblables.
Dès lors on est attaché à cette impression persistante et on n’apprécie pas vraiment les efforts que font les deux acteurs principaux : le sympathique Denys Podalydès, quand même assez embrouillé et l’attachant Salif Cissé, brave et tranquille, à qui on doit les meilleurs moments du film.
André CEUTERICK
« Jeunes mères »
L’histoire de destins croisés de cinq jeunes filles confrontées à une maternité précoce qui sont hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans leur vie de jeune mère.
Cinq adolescentes qui ont l’espoir de parvenir à une vie meilleure, pour leur enfant et pour elles-mêmes.
On retrouve bien sûr la maîtrise technique et le savoir faire si spécifique des Frères Dardenne, avec une mise en scène essentielle et minimaliste, et un style épuré. Le thème de base est émouvant et interpellant bien sûr mais ici, il n’est plus décliné à partir d’un personnage – film conducteur – mais de cinq jeunes filles dont les histoires sont distinctes au départ et convergent par la suite dans la maison maternelle. Cela donne une épaisseur narrative supplémentaire au propos des réalisateurs.
Un témoignage choral ancré dans un contexte social défavorisé où les jeunes filles peuvent heureusement compter sur l’entraide et la bienveillance des éducatrices de la maison maternelle. Le film reste avant tout une fiction à laquelle ne correspond pas forcément la réalité, ce qui rend l’espoir toujours possible.
« Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde »
C’est le 3ème long métrage du réalisateur roumain Emmanuel Pârvu, qui était, l’an dernier, en sélection officielle au Festival de Cannes, où il avait même obtenu la « Queer Palm », c’est-à-dire une distinction accordée à un film pour sa prise en considération des thématiques LGBT.
La sortie, même tardive de ce film, mérite d’être soulignée car, à partir d’une chronique de l’homophobie ordinaire, il constitue le tableau grinçant d’une société fondée par le patriarcat et les superstitions religieuses et, de surcroît gangrenée par une corruption généralisée que souligne l’auteur avec quelques pointes d’humour assez cyniques.
Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal, quelque part dans le delta du Danube, un lieu exotique et vaguement paradisiaque, assez fréquenté par les touristes en été.
Un matin, son père, un pêcheur du coin, le retrouve gravement tuméfié. Il soupçonne son créancier d’être à l’origine de cette violente agression, car sa dette était arrivée à échéance. Le chef de la police locale mène l’enquête, mais avec réticence, car il craint les représailles du créancier, un homme influent dans la région .
Un peu plus tard, les fils du créancier avouent avoir tabassé Adi car ils l’avaient vu embrasser un touriste à la sortie d’un bar.
Effondrés, les parents d’Adi veulent le faire exorciser par le prêtre du village …
Dès lors, le regard du monde, des parents, des villageois, change, les masques tombent, les vrais visages apparaissent au grand jour et avec eux, un flot d’hypocrisie, de lâcheté, de compromission.
Dans ce petit coin de terre ensoleillée, c’est désormais le règne de opprobre et de l’obscurantisme où la vraie victime apparaît comme coupable, de mauvaises mœurs, d’atteinte à la tradition morale, de perturbateur de l’ordre social …
Un film librement inspiré de faits réels où il est dit que le soleil ne brille pas de la même manière pour tout le monde.
« Le Répondeur »
Fabienne Godet à réalisé quelques comédies françaises plutôt mineures, de deuxième zone.
Le pitch de base, le point de départ de son nouveau film « Le Répondeur » est plutôt bluffant et assez original : on pourrait assez facilement s’y laisser prendre.
Pierre Chozène est un auteur renommé qui prépare un prochain livre assez ambitieux. Excédé par les appels incessants qu’il reçoit sur son téléphone portable (son ex-femme, sa fille, son éditeur, etc. …), il ne peut pas se concentrer. Lui vient alors l’idée farfelue et saugrenue d’engager un imitateur pour le « remplacer ». Ce sera Baptiste, imitateur talentueux mais qui ne parvient pas à percer. Il est donc engagé pour répondre aux appels à la place de Pierre et se trouve ainsi mêlé à sa vie professionnelle, relationnelle, familiale, amoureuse, … Petit à petit Baptiste se laisse prendre au jeu et développe à sa manière le personnage de Pierre. Mais assez rapidement, le spectateur se demandera pourquoi Pierre ne ferme pas, tout simplement, son portable. C’est aussi la question que lui pose Baptiste. La réponse est assez confuse et alambiquée et plonge désormais l’histoire dans une grande incrédulité, multipliant les situations invraisemblables.
Dès lors on est attaché à cette impression persistante et on n’apprécie pas vraiment les efforts que font les deux acteurs principaux : le sympathique Denys Podalydès, quand même assez embrouillé et l’attachant Salif Cissé, brave et tranquille, à qui on doit les meilleurs moments du film.
André CEUTERICK