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Clap Ciné du 14 mai – Spécial ouverture du 78ème Festival de Cannes
Publié le 14 mai, 2025

Ouverture 78ème Festival de Cannes

On peut affirmer que la soirée inaugurale de ce 78ème Festival de Cannes était une belle réussite, non tant seulement quant au panel exceptionnel de personnalités présentes mais aussi – et surtout – par la qualité et la richesse de leurs interventions.

D’abord, le maître de cérémonie Laurent Lafitte qui ne s’est pas départi de son humour naturel mais qu’il distille avec retenue et parcimonie pour louer, dans un discours d’excellente tenue, les acteurs et les actrices, en citant au passage quelques exemples marquants, légendaires dans l’histoire du cinéma (Jean Gabin,  James Stewart) ou admirable de comportement (Rock Hudson qui fit de sa mort un symbole pour la reconnaissance du sida, Isabelle Adjani qui avait lu un passage des versets sataniques de Salamane Rushdie, au péril de sa vie !

Il intronisa ensuite la présidente du Jury, Juliette Binoche, souriante et gracieuse, mais au ton solennel et grave, quand elle rappela que les artistes ont la possibilité – le devoir – de témoigner pour les autres, alors que tant de démons de nos barbaries ne nous laissent aucun répit, avant d’évoquer, sous une salve d’applaudissements, la mort tragique de la photo journaliste palestinienne Fatma Hassouna, tuée à Gaza, en avril dernier, le lendemain du jour où elle avait appris la sélection du film documentaire de la cinéaste iranienne Sepideh Farsi, qui lui était consacré.

Hier, à Cannes, en prélude de cette première soirée, c’était la journée dite de l’Ukraine, avec la projection de plusieurs films liés au conflit avec la Russie.

Ainsi, hier soir, il y avait de la prestance, du grand chic sans démesure et une réelle volonté de coller à l’actualité et d’ouvrir les yeux sur les réalités chaotiques de notre monde.

Le clou de la soirée, séquence mémorable entre toutes, fut le brillant et sincère discours d’hommage du grand et, hier, très humble Léonardo Di Caprio, ambassadeur surprise des acteurs du monde entier, qui remit à Robert De Niro, la palme d’honneur du festival.

Après une standing ovation de plusieurs minutes qui lui valut une grande émotion, il adressa de chaleureux remerciements et souligna l’importance du festival de Cannes, non seulement pour lui-même, où il fut plusieurs fois célébré et dont il fut le président du jury mais aussi pour le cinéma lui-même qui trouve à Cannes un vrai engagement et une formidable liberté.  Et de conclure par une virulente attaque contre Donald Trump qui a annoncé 100 % de droits de douane sur les films produits à l’étranger.  « La créativité n’a pas de prix, s’est exclamé De Niro, ceci est tout à fait inacceptable ».  Je vous le disais : du très haut vol et de la détermination !

Un mot sur le film d’ouverture

« Partir un jour », le premier long métrage de la Française Amélie Bonnin qui met en vedette, dans un premier grand rôle au cinéma, l’étonnante Juliette Armanet, chanteuse et musicienne de grand talent.

Elle joue le rôle de Cécile, une vedette Top Chef, qui rêve d’ouvrir son propre restaurant gastronomique à Paris.  Mais elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père.  Loin de l’agitation, elle recroise son amour de jeunesse : ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent …

C’est une comédie humaine, assez légère, drôle à certains moments, charmante, rafraîchissante, avec des moments chantés qui donnent de la nostalgie et de l’émotion, sans que cela ne soit une comédie musicale en tant que telle.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 14 mai – Spécial ouverture du 78ème Festival de Cannes
Publié le 14 mai, 2025

Ouverture 78ème Festival de Cannes

On peut affirmer que la soirée inaugurale de ce 78ème Festival de Cannes était une belle réussite, non tant seulement quant au panel exceptionnel de personnalités présentes mais aussi – et surtout – par la qualité et la richesse de leurs interventions.

D’abord, le maître de cérémonie Laurent Lafitte qui ne s’est pas départi de son humour naturel mais qu’il distille avec retenue et parcimonie pour louer, dans un discours d’excellente tenue, les acteurs et les actrices, en citant au passage quelques exemples marquants, légendaires dans l’histoire du cinéma (Jean Gabin,  James Stewart) ou admirable de comportement (Rock Hudson qui fit de sa mort un symbole pour la reconnaissance du sida, Isabelle Adjani qui avait lu un passage des versets sataniques de Salamane Rushdie, au péril de sa vie !

Il intronisa ensuite la présidente du Jury, Juliette Binoche, souriante et gracieuse, mais au ton solennel et grave, quand elle rappela que les artistes ont la possibilité – le devoir – de témoigner pour les autres, alors que tant de démons de nos barbaries ne nous laissent aucun répit, avant d’évoquer, sous une salve d’applaudissements, la mort tragique de la photo journaliste palestinienne Fatma Hassouna, tuée à Gaza, en avril dernier, le lendemain du jour où elle avait appris la sélection du film documentaire de la cinéaste iranienne Sepideh Farsi, qui lui était consacré.

Hier, à Cannes, en prélude de cette première soirée, c’était la journée dite de l’Ukraine, avec la projection de plusieurs films liés au conflit avec la Russie.

Ainsi, hier soir, il y avait de la prestance, du grand chic sans démesure et une réelle volonté de coller à l’actualité et d’ouvrir les yeux sur les réalités chaotiques de notre monde.

Le clou de la soirée, séquence mémorable entre toutes, fut le brillant et sincère discours d’hommage du grand et, hier, très humble Léonardo Di Caprio, ambassadeur surprise des acteurs du monde entier, qui remit à Robert De Niro, la palme d’honneur du festival.

Après une standing ovation de plusieurs minutes qui lui valut une grande émotion, il adressa de chaleureux remerciements et souligna l’importance du festival de Cannes, non seulement pour lui-même, où il fut plusieurs fois célébré et dont il fut le président du jury mais aussi pour le cinéma lui-même qui trouve à Cannes un vrai engagement et une formidable liberté.  Et de conclure par une virulente attaque contre Donald Trump qui a annoncé 100 % de droits de douane sur les films produits à l’étranger.  « La créativité n’a pas de prix, s’est exclamé De Niro, ceci est tout à fait inacceptable ».  Je vous le disais : du très haut vol et de la détermination !

Un mot sur le film d’ouverture

« Partir un jour », le premier long métrage de la Française Amélie Bonnin qui met en vedette, dans un premier grand rôle au cinéma, l’étonnante Juliette Armanet, chanteuse et musicienne de grand talent.

Elle joue le rôle de Cécile, une vedette Top Chef, qui rêve d’ouvrir son propre restaurant gastronomique à Paris.  Mais elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père.  Loin de l’agitation, elle recroise son amour de jeunesse : ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent …

C’est une comédie humaine, assez légère, drôle à certains moments, charmante, rafraîchissante, avec des moments chantés qui donnent de la nostalgie et de l’émotion, sans que cela ne soit une comédie musicale en tant que telle.

André CEUTERICK