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Clap Ciné du 26 mars
Publié le 26 mars, 2025

« Sarah Bernhardt, la divine»

Guillaume Nicloux (« La Petite », 2023, avec Fabrice Luchini, « La Religieuse », 2013, l’adaptation du fameux roman de Diderot) réalise le premier grand film français consacré à Sarah Bernhardt, tragédienne, sculptrice, artiste peintre, une personnalité extravagante, hors du commun, sans doute la plus grande comédienne française de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle qui eut cette capacité exceptionnelle de se produire sur tous les continents.

Il ne s’agit pas d’un biopic traditionnel mais plutôt d’un portrait foisonnant, librement inspiré par le caractère, le tempérament et avant-gardisme de Sarah Bernhardt et par les principaux événements qui ont marqué sa vie fantasque singulière et une carrière époustouflante, elle qui a connu Edmond Rostand, Victor Hugo et Émile Zola qu’elle a encouragé à défendre Dreyfus.

Nicloux situe son récit entre deux périodes clés de la vie de l’actrice, le jour de sa consécration en 1896 et l’amputation de sa jambe droite en raison d’une tuberculose osseuse, en 1915.  Il s’attache aux passions, aux plaisirs, aux tourments, caprices et sautes d’humeur de Sarah Bernhardt, à sa vie amoureuse aussi, libre et tumultueuse, mais surtout marquée par sa longue liaison avec Lucien Guitry, lui aussi grand comédien de l’époque et père de Sacha.  Lucien restera son ami jusqu’à sa mort en 1923.

La mise en scène est bien rythmée, haute en couleur, parfois spectaculaire, qui met aussi en évidence des décors et des costumes très soignés. Mais le plus étonnant, est sans doute la performance de Sandrine Kiberlain qu’on n’attendait sans doute pas dans la peau d’un tel personnage, auquel elle donne de l’énergie, de l’ampleur romanesque et une belle dimension passionnelle.

« 100 millions»

C’est le premier long métrage de Nath Dumont un faiseur de mini séries télévisées comme « Plus belle la vie », « Demain nous appartient » ou encore « Nos chers voisins ».

Hélas, son passage au cinéma ne surprend pas avec cette comédie formatée, faussement drôle, excessive à tous niveaux, à connotation sociale.

De sociale, elle n’a qu’un élément référent : l’identité du personnage principal : Patrick, ouvrier dans une imprimerie, leader syndical respecté de tous, un pur et dur de la lutte contre le patronat. Et puis, un jour, on lui annonce qu’il hérite de 100 millions d’une lointaine cousine inconnue.

Sa femme Suzanne, issue d’une famille bourgeoise se dit qu’elle va en profiter, les enfants aussi.  Mais Patrick ne veut pas changer sa vie à cause de cet argent tombé du ciel et il ne veut pas renoncer à ses convictions et à ses idéaux : comment imaginer un syndicaliste multimillionnaire.  Pourtant tout bouge autour de lui : le comportement de son entourage, le soutien de ses collègues, son travail et même sa relation avec sa chère femme …

Nath Dumont met en scène les phantasmes des nouveaux riches et, par ricochet, de ceux qui les côtoient, en truffant cette comédie si formatée, de situations pas vraiment drôles et souvent attendues et de blagues à deux sous, portée par des personnages caricaturaux.  Tout est ici simpliste, facile, superficiel et bourré de clichés.  Michèle Laroque se répète de film en film dans ce rôle de bourgeoise en panne d’humour et Kad Merad force sur la grimace dans ce si brave personnage victime de la malédiction du trop plein d’argent.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 26 mars
Publié le 26 mars, 2025

« Sarah Bernhardt, la divine»

Guillaume Nicloux (« La Petite », 2023, avec Fabrice Luchini, « La Religieuse », 2013, l’adaptation du fameux roman de Diderot) réalise le premier grand film français consacré à Sarah Bernhardt, tragédienne, sculptrice, artiste peintre, une personnalité extravagante, hors du commun, sans doute la plus grande comédienne française de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle qui eut cette capacité exceptionnelle de se produire sur tous les continents.

Il ne s’agit pas d’un biopic traditionnel mais plutôt d’un portrait foisonnant, librement inspiré par le caractère, le tempérament et avant-gardisme de Sarah Bernhardt et par les principaux événements qui ont marqué sa vie fantasque singulière et une carrière époustouflante, elle qui a connu Edmond Rostand, Victor Hugo et Émile Zola qu’elle a encouragé à défendre Dreyfus.

Nicloux situe son récit entre deux périodes clés de la vie de l’actrice, le jour de sa consécration en 1896 et l’amputation de sa jambe droite en raison d’une tuberculose osseuse, en 1915.  Il s’attache aux passions, aux plaisirs, aux tourments, caprices et sautes d’humeur de Sarah Bernhardt, à sa vie amoureuse aussi, libre et tumultueuse, mais surtout marquée par sa longue liaison avec Lucien Guitry, lui aussi grand comédien de l’époque et père de Sacha.  Lucien restera son ami jusqu’à sa mort en 1923.

La mise en scène est bien rythmée, haute en couleur, parfois spectaculaire, qui met aussi en évidence des décors et des costumes très soignés. Mais le plus étonnant, est sans doute la performance de Sandrine Kiberlain qu’on n’attendait sans doute pas dans la peau d’un tel personnage, auquel elle donne de l’énergie, de l’ampleur romanesque et une belle dimension passionnelle.

« 100 millions»

C’est le premier long métrage de Nath Dumont un faiseur de mini séries télévisées comme « Plus belle la vie », « Demain nous appartient » ou encore « Nos chers voisins ».

Hélas, son passage au cinéma ne surprend pas avec cette comédie formatée, faussement drôle, excessive à tous niveaux, à connotation sociale.

De sociale, elle n’a qu’un élément référent : l’identité du personnage principal : Patrick, ouvrier dans une imprimerie, leader syndical respecté de tous, un pur et dur de la lutte contre le patronat. Et puis, un jour, on lui annonce qu’il hérite de 100 millions d’une lointaine cousine inconnue.

Sa femme Suzanne, issue d’une famille bourgeoise se dit qu’elle va en profiter, les enfants aussi.  Mais Patrick ne veut pas changer sa vie à cause de cet argent tombé du ciel et il ne veut pas renoncer à ses convictions et à ses idéaux : comment imaginer un syndicaliste multimillionnaire.  Pourtant tout bouge autour de lui : le comportement de son entourage, le soutien de ses collègues, son travail et même sa relation avec sa chère femme …

Nath Dumont met en scène les phantasmes des nouveaux riches et, par ricochet, de ceux qui les côtoient, en truffant cette comédie si formatée, de situations pas vraiment drôles et souvent attendues et de blagues à deux sous, portée par des personnages caricaturaux.  Tout est ici simpliste, facile, superficiel et bourré de clichés.  Michèle Laroque se répète de film en film dans ce rôle de bourgeoise en panne d’humour et Kad Merad force sur la grimace dans ce si brave personnage victime de la malédiction du trop plein d’argent.

André CEUTERICK