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Clap Ciné du 12 mars
Publié le 12 mars, 2025

« Parthenope»

Voilà enfin le nouveau film de Paolo Sorrentino (« Il Divo », « La Grande Bellezza », …) « Parthenope » qui était en compétition au festival de Cannes, l’an dernier.

Pour la première fois chez Sorrentino, c’est un personnage féminin qui est au cœur du récit, Parthenope Di Sangro, née en 1950, dans la baie de Naples, d’une famille aristocrate déchue.  En 1970, à 20 ans, Parthenope est une brillante étudiante, consciente de son intelligence et de sa beauté.

Elle se fait connaître d’un célèbre professeur anthropologie puis rencontre un grand écrivain.  Autour d’elle, il y a Raimondo, son frère mélancolique et Sandrino, son amoureux transi.  Ce film, c’est un peu un conte de fées, au cœur de la région de Naples, si chère à Sorrentino, mais la fée, si belle, fuyante et insaisissable, semble aller à contre courant du succès, de la gloire et de l’absolue destinée.

Sorrentino filme et met en scène la double épopée d’une femme, à qui tout est promis, qui se laisse aller sans jamais donner, et d’une ville, Naples, dont il illumine les bords de mer et visite les quartiers les plus populaires.

Tout est ici brillant, niveau esthétique, avec des plans parfaits, des images somptueuses, des scènes étranges et surprenantes, des émotions qui se perdent, et cette actrice, Céleste Dalla Porta qui irradie le film de sa beauté incandescente.

«  Mémoires d’un escargot»

Après « Flow » qui vient de cumuler les César et Oscar du meilleur film d’animation, voici une autre perle du genre : « Mémoires d’un escargot » de l’Australien Adam Elliot, dont c’est le deuxième long métrage en pâte à modeler et en stop motion.  Un chef d’œuvre qu’on a découvert à l’ouverture du festival Anima de Bruxelles qui s’est achevé dimanche dernier.  Adam Elliot éblouit par la perfection de son animation (avec 7000 objets mis à l’image dès le générique d’entrée), son sens du détail, la richesse de sa mise en scène, intense et foisonnante et l’intérêt d’une histoire à la fois passionnante et éducative.

Grace et Gilbert, des jumeaux qui semblent animés par un cœur dans deux corps sont séparés suite aux décès successifs de leurs parents et placés dans des familles d’accueil : Grace ira à Canberra, chez un couple enjoué et libertaire, et Gilbert sera placé à Perth, chez des protestants intégristes qui vivent en autarcie avec leurs fils. Grace se renferme, s’accroche aux lettres de Gilbert et collectionne les animaux puis se lie d’amitié avec l’excentrique Pinky, dite petit doigt.  Gilbert s’adonne à la magie, a des tendances suicidaires, et supporte de moins en moins la vie infernale que lui imposent ses parents adoptifs.

Adam Elliot raconte ici une poignante histoire de deuil, d’éloignement, d’amitié et  d’espérance, pleine de tristesse, de mélancolie, d’humour aussi, qui constitue au final une formidable leçon de courage et de vie.

Comme Gints Zilbalodis, la réalisatrice lettone de « Flow », Adam Elliot porte le film d’animation au sommet de l’art cinématographique.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 12 mars
Publié le 12 mars, 2025

« Parthenope»

Voilà enfin le nouveau film de Paolo Sorrentino (« Il Divo », « La Grande Bellezza », …) « Parthenope » qui était en compétition au festival de Cannes, l’an dernier.

Pour la première fois chez Sorrentino, c’est un personnage féminin qui est au cœur du récit, Parthenope Di Sangro, née en 1950, dans la baie de Naples, d’une famille aristocrate déchue.  En 1970, à 20 ans, Parthenope est une brillante étudiante, consciente de son intelligence et de sa beauté.

Elle se fait connaître d’un célèbre professeur anthropologie puis rencontre un grand écrivain.  Autour d’elle, il y a Raimondo, son frère mélancolique et Sandrino, son amoureux transi.  Ce film, c’est un peu un conte de fées, au cœur de la région de Naples, si chère à Sorrentino, mais la fée, si belle, fuyante et insaisissable, semble aller à contre courant du succès, de la gloire et de l’absolue destinée.

Sorrentino filme et met en scène la double épopée d’une femme, à qui tout est promis, qui se laisse aller sans jamais donner, et d’une ville, Naples, dont il illumine les bords de mer et visite les quartiers les plus populaires.

Tout est ici brillant, niveau esthétique, avec des plans parfaits, des images somptueuses, des scènes étranges et surprenantes, des émotions qui se perdent, et cette actrice, Céleste Dalla Porta qui irradie le film de sa beauté incandescente.

«  Mémoires d’un escargot»

Après « Flow » qui vient de cumuler les César et Oscar du meilleur film d’animation, voici une autre perle du genre : « Mémoires d’un escargot » de l’Australien Adam Elliot, dont c’est le deuxième long métrage en pâte à modeler et en stop motion.  Un chef d’œuvre qu’on a découvert à l’ouverture du festival Anima de Bruxelles qui s’est achevé dimanche dernier.  Adam Elliot éblouit par la perfection de son animation (avec 7000 objets mis à l’image dès le générique d’entrée), son sens du détail, la richesse de sa mise en scène, intense et foisonnante et l’intérêt d’une histoire à la fois passionnante et éducative.

Grace et Gilbert, des jumeaux qui semblent animés par un cœur dans deux corps sont séparés suite aux décès successifs de leurs parents et placés dans des familles d’accueil : Grace ira à Canberra, chez un couple enjoué et libertaire, et Gilbert sera placé à Perth, chez des protestants intégristes qui vivent en autarcie avec leurs fils. Grace se renferme, s’accroche aux lettres de Gilbert et collectionne les animaux puis se lie d’amitié avec l’excentrique Pinky, dite petit doigt.  Gilbert s’adonne à la magie, a des tendances suicidaires, et supporte de moins en moins la vie infernale que lui imposent ses parents adoptifs.

Adam Elliot raconte ici une poignante histoire de deuil, d’éloignement, d’amitié et  d’espérance, pleine de tristesse, de mélancolie, d’humour aussi, qui constitue au final une formidable leçon de courage et de vie.

Comme Gints Zilbalodis, la réalisatrice lettone de « Flow », Adam Elliot porte le film d’animation au sommet de l’art cinématographique.

André CEUTERICK