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Clap Ciné du 12 février
Publié le 12 février, 2025

« Le Dernier Souffle »

A plus de 90 ans, le grand réalisateur Costa Gavras, à qui on doit des films majeurs comme « Z », « L’Aveu » et « État de siège »,s’intéresse toujours aux choses de l’Humanité et à l’existence humaine.

Il s’appuie ici, pour « Le dernier Souffle », sur l’ouvrage – témoin du docteur Claude Grange qui fut pendant plus de 20 ans à la tête de l’unité des soins palliatifs de l’hôpital de Houdan, un livre préfacé par le philosophe Régis Debray.  Il imagine ainsi un dialogue entre un médecin spécialiste et et un philosophe pour traiter d’un sujet très actuel : la fin de vie et la démarche de son accompagnement.

Il naît entre les deux hommes, une estime réciproque, une confiance mutuelle, ce qui amène le médecin à répondre aux interrogations du philosophe, en quête de vérité et à lui relater quelques expériences vécues dans sa carrière, illustrées par Costa Gavras sous la forme de petits flash-back qui alimentent et diversifient le long entretien entre les deux hommes.  De celui-ci comme des exemples choisis, se dégage une belle impression de respect, de liberté et de sincérité.

Si aujourd’hui le sujet de la fin de vie est devenu une affaire politique, dans le film, il reste lié à l’humain et aux rapports bienveillants que le médecin entretient avec ses patients et dont le philosophe est le témoin attentif et empathique.  Et Costa Gavras parle ici de la vie des gens avec compassion voire une certaine tendresse.

Néanmoins, le film manque de rythme, d’énergie, de relief, surtout quand le cinéaste s’attache aux histoires vécues qui semblent assez artificielles et très « mises en scène ».  Mais on apprécie évidemment son engagement pour une fin de vie digne et librement choisie.

Dans les rôle principaux, il y a Denis Podalydès et Kad Merad, eux aussi plein d’humanité.

« Rabia »

C’est le premier long métrage de Mareike Engelhardt, un film très fort et très prenant, inspiré de faits réels, sur le parcours et les terribles mésaventures d’une jeune française partie rejoindre Daech en Syrie.

Il y a quelques années, on avait vu « Le ciel attendra » de Marie-Castille Mention-Schaar qui démontait le mécanisme de l’embrigadement et de la radicalisation en tentant de sauver ses victimes.

Ici, Jessica (devenue Rabia par la suite) part avec son amie Leila et va vivre l’enfer d’une maison de futures épouses de combattants.  Là elle se retrouve sous l’emprise de Madame, la directrice des lieux, glaçante et implacable …

Elle sera bientôt confrontée à un mari qui, avant de l’emmener, tente de la violer …

Contrairement à Marie-Castille Mention-Schaar, Mareike Engelhardt s’attache prioritairement aux causes, tenantes et aboutissantes du phénomène de radicalisation mais observe le quotidien de ces femmes enfermées, maltraitées et offertes aux combattants de Daech.  Dans un presque huis-clos, elle crée une ambiance étouffante, malsaine, oppressante, à laquelle Rabia va tenter d’échapper, se mettant même au service particulier de cette Madame, un personnage original et complexe dans un tel contexte.  De l’extérieur, on ne voit qu’un pays ravagé par la guerre, à feu et à sang.

Dans le rôle de Rabia, la jeune Megan Northam est bouleversante, dans celui de Madame, la toujours excellente Lubna Azabal impressionne et donne froid dans le dos.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 12 février
Publié le 12 février, 2025

« Le Dernier Souffle »

A plus de 90 ans, le grand réalisateur Costa Gavras, à qui on doit des films majeurs comme « Z », « L’Aveu » et « État de siège »,s’intéresse toujours aux choses de l’Humanité et à l’existence humaine.

Il s’appuie ici, pour « Le dernier Souffle », sur l’ouvrage – témoin du docteur Claude Grange qui fut pendant plus de 20 ans à la tête de l’unité des soins palliatifs de l’hôpital de Houdan, un livre préfacé par le philosophe Régis Debray.  Il imagine ainsi un dialogue entre un médecin spécialiste et et un philosophe pour traiter d’un sujet très actuel : la fin de vie et la démarche de son accompagnement.

Il naît entre les deux hommes, une estime réciproque, une confiance mutuelle, ce qui amène le médecin à répondre aux interrogations du philosophe, en quête de vérité et à lui relater quelques expériences vécues dans sa carrière, illustrées par Costa Gavras sous la forme de petits flash-back qui alimentent et diversifient le long entretien entre les deux hommes.  De celui-ci comme des exemples choisis, se dégage une belle impression de respect, de liberté et de sincérité.

Si aujourd’hui le sujet de la fin de vie est devenu une affaire politique, dans le film, il reste lié à l’humain et aux rapports bienveillants que le médecin entretient avec ses patients et dont le philosophe est le témoin attentif et empathique.  Et Costa Gavras parle ici de la vie des gens avec compassion voire une certaine tendresse.

Néanmoins, le film manque de rythme, d’énergie, de relief, surtout quand le cinéaste s’attache aux histoires vécues qui semblent assez artificielles et très « mises en scène ».  Mais on apprécie évidemment son engagement pour une fin de vie digne et librement choisie.

Dans les rôle principaux, il y a Denis Podalydès et Kad Merad, eux aussi plein d’humanité.

« Rabia »

C’est le premier long métrage de Mareike Engelhardt, un film très fort et très prenant, inspiré de faits réels, sur le parcours et les terribles mésaventures d’une jeune française partie rejoindre Daech en Syrie.

Il y a quelques années, on avait vu « Le ciel attendra » de Marie-Castille Mention-Schaar qui démontait le mécanisme de l’embrigadement et de la radicalisation en tentant de sauver ses victimes.

Ici, Jessica (devenue Rabia par la suite) part avec son amie Leila et va vivre l’enfer d’une maison de futures épouses de combattants.  Là elle se retrouve sous l’emprise de Madame, la directrice des lieux, glaçante et implacable …

Elle sera bientôt confrontée à un mari qui, avant de l’emmener, tente de la violer …

Contrairement à Marie-Castille Mention-Schaar, Mareike Engelhardt s’attache prioritairement aux causes, tenantes et aboutissantes du phénomène de radicalisation mais observe le quotidien de ces femmes enfermées, maltraitées et offertes aux combattants de Daech.  Dans un presque huis-clos, elle crée une ambiance étouffante, malsaine, oppressante, à laquelle Rabia va tenter d’échapper, se mettant même au service particulier de cette Madame, un personnage original et complexe dans un tel contexte.  De l’extérieur, on ne voit qu’un pays ravagé par la guerre, à feu et à sang.

Dans le rôle de Rabia, la jeune Megan Northam est bouleversante, dans celui de Madame, la toujours excellente Lubna Azabal impressionne et donne froid dans le dos.

André CEUTERICK