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Clap Ciné du 5 février
Publié le 5 février, 2025

« Maria »

Le dernier opus de la trilogie du réalisateur chilien Pablo Larrain consacrée à 3 femmes prestigieuses de l’histoire contemporaine.  Après « Jackie » (2016 – sur Jackie Kennedy) et « Spencer » (2022 – sur Lady Di) voici « Maria » sur les 7 derniers jours de la diva Maria Callas, sans doute la plus grande chanteuse d’opéra de l’Histoire.

Le 16 septembre 1977, Maria Callas est retrouvée morte dans son appartement parisien.  Le film remonte une semaine plus tôt : Maria se réveille dans son luxueux appartement parisien, avec autour d’elle, ses fidèles employés de maison Ferruccio  et Bruna qui s’occupent d’elle en permanence.

Pablo Larrain décode le mythe de la Callas en 3 actes :

Acte 1 : La Diva : Mandrax (un puissant sédatif avec lequel elle tente de conjurer sa dépression) est aussi le nom d’un journaliste de télévision imaginaire qui vient l’interroger, alors qu’elle tente de retrouver cette sublime voix perdue, pour elle-même seulement, car elle ne remontera jamais sur scène.

Acte 2 : Une vérité importante.  Un chapitre lié à sa liaison et son amour profond pour Aristote Onassis, qui s’est par la suite détourné d’elle quand il a rencontré Jackie Kennedy.

Acte 3 : Rideau : Maria retrouve sa soeur de passage à Paris, qui lui conseille de prendre soin d’elle.  Elle refait quelques derniers essais de chant avec un pianiste.  Et puis il y a le clap de fin : un matin, Maria dans son appartement, Maria chante une dernière fois puis s’écroule.

Dans cette fiction biographique, il n’y a aucun suspense ni surprise narrative puisque l’histoire de sa vie est universellement connue mais le film est néanmoins passionnant quand Larrain remonte le temps, avec quelques scènes marquantes comme ce dialogue avec le médecin qui tente de la raisonner, ce bref entretien avec John Kennedy ou encore ce dialogue au café avec sa sœur qui la supplie de  « fermer la porte » de sa gloire d’antan.

« Maria » de Pablo Larrain, c’est le portrait assez fascinant d’une femme en pleine désespérance intérieure entre la raison et la folie, la vie et la mort, la réalité de ces quelques jours à Paris et une dernière errance existentielle.

Et puis, il y a Angelina Jolie, qui ne ressemble pas physiquement à Maria Callas mais qui en habite le personnage et en restitue la voix fragilisée, au prix d’un travail considérable.  Angelina Jolie, si injustement ignorée dans les nominations pour les prochains Oscars.

« The Brutalist »

Ecrit et réalisé par Brady Corbet.  Un film fleuve (3h35!) qui retrace 30 ans de la vie de Laszlo Toth, un architecte visionnaire hongrois revenu d’un camp de concentration qui quitte l’Europe de l’après-guerre, en 1947, pour tenter de réaliser son rêve américain.

Il débarque en Pennsylvanie où après quelques boulots minables et autres difficultés au quotidien, il est repéré par l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren qui reconnaît son talent de bâtisseur, le prend sous son aile, et lui propose de construire, sur un de ses terrains, un gigantesque centre culturel.

Laszlo parvient à faire venir sa femme Erzsébet restée en Europe, avec qui il espère retrouver son bonheur de couple.

« The Brutalist » est une formidable fresque historico-romanesque qui mêle la grande histoire d’une époque et celle, intime, d’un personnage hors du commun, certes fictif car ce Laszlo Toth n’a pas existé en tant que tel mais est inspirée d’un architecte brutaliste de l’époque.  Le brutalisme étant une école architecturale qui prône la mise en valeur de matériaux bruts, comme le béton par exemple, et la pratique de lignes pures, sans fioriture ni ajout de décoration.

Le film qui a déjà récolté un Golden Globe est cité parmi les favoris aux prochains Oscars et il pourrait notamment valoir un autre Oscar à Adrien Brody, plus de 20 ans après celui reçut pour son rôle extraordinaire dans « Le Pianiste » de Polansky.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 5 février
Publié le 5 février, 2025

« Maria »

Le dernier opus de la trilogie du réalisateur chilien Pablo Larrain consacrée à 3 femmes prestigieuses de l’histoire contemporaine.  Après « Jackie » (2016 – sur Jackie Kennedy) et « Spencer » (2022 – sur Lady Di) voici « Maria » sur les 7 derniers jours de la diva Maria Callas, sans doute la plus grande chanteuse d’opéra de l’Histoire.

Le 16 septembre 1977, Maria Callas est retrouvée morte dans son appartement parisien.  Le film remonte une semaine plus tôt : Maria se réveille dans son luxueux appartement parisien, avec autour d’elle, ses fidèles employés de maison Ferruccio  et Bruna qui s’occupent d’elle en permanence.

Pablo Larrain décode le mythe de la Callas en 3 actes :

Acte 1 : La Diva : Mandrax (un puissant sédatif avec lequel elle tente de conjurer sa dépression) est aussi le nom d’un journaliste de télévision imaginaire qui vient l’interroger, alors qu’elle tente de retrouver cette sublime voix perdue, pour elle-même seulement, car elle ne remontera jamais sur scène.

Acte 2 : Une vérité importante.  Un chapitre lié à sa liaison et son amour profond pour Aristote Onassis, qui s’est par la suite détourné d’elle quand il a rencontré Jackie Kennedy.

Acte 3 : Rideau : Maria retrouve sa soeur de passage à Paris, qui lui conseille de prendre soin d’elle.  Elle refait quelques derniers essais de chant avec un pianiste.  Et puis il y a le clap de fin : un matin, Maria dans son appartement, Maria chante une dernière fois puis s’écroule.

Dans cette fiction biographique, il n’y a aucun suspense ni surprise narrative puisque l’histoire de sa vie est universellement connue mais le film est néanmoins passionnant quand Larrain remonte le temps, avec quelques scènes marquantes comme ce dialogue avec le médecin qui tente de la raisonner, ce bref entretien avec John Kennedy ou encore ce dialogue au café avec sa sœur qui la supplie de  « fermer la porte » de sa gloire d’antan.

« Maria » de Pablo Larrain, c’est le portrait assez fascinant d’une femme en pleine désespérance intérieure entre la raison et la folie, la vie et la mort, la réalité de ces quelques jours à Paris et une dernière errance existentielle.

Et puis, il y a Angelina Jolie, qui ne ressemble pas physiquement à Maria Callas mais qui en habite le personnage et en restitue la voix fragilisée, au prix d’un travail considérable.  Angelina Jolie, si injustement ignorée dans les nominations pour les prochains Oscars.

« The Brutalist »

Ecrit et réalisé par Brady Corbet.  Un film fleuve (3h35!) qui retrace 30 ans de la vie de Laszlo Toth, un architecte visionnaire hongrois revenu d’un camp de concentration qui quitte l’Europe de l’après-guerre, en 1947, pour tenter de réaliser son rêve américain.

Il débarque en Pennsylvanie où après quelques boulots minables et autres difficultés au quotidien, il est repéré par l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren qui reconnaît son talent de bâtisseur, le prend sous son aile, et lui propose de construire, sur un de ses terrains, un gigantesque centre culturel.

Laszlo parvient à faire venir sa femme Erzsébet restée en Europe, avec qui il espère retrouver son bonheur de couple.

« The Brutalist » est une formidable fresque historico-romanesque qui mêle la grande histoire d’une époque et celle, intime, d’un personnage hors du commun, certes fictif car ce Laszlo Toth n’a pas existé en tant que tel mais est inspirée d’un architecte brutaliste de l’époque.  Le brutalisme étant une école architecturale qui prône la mise en valeur de matériaux bruts, comme le béton par exemple, et la pratique de lignes pures, sans fioriture ni ajout de décoration.

Le film qui a déjà récolté un Golden Globe est cité parmi les favoris aux prochains Oscars et il pourrait notamment valoir un autre Oscar à Adrien Brody, plus de 20 ans après celui reçut pour son rôle extraordinaire dans « Le Pianiste » de Polansky.

André CEUTERICK