« Une part manquante »
C’est le 3ème long métrage du réalisateur belge Guillaume SENEZ, après « Keeper » (en 2016) et l’excellent « Nos batailles » (en 2018) porté par le comédien Romain DURIS qu’on retrouve ici dans le rôle de Jérôme Da Costa, dit Jay, un Français expatrié depuis plus de 10 ans au Japon où il est chauffeur de taxi. En fait, Jay essaie de retrouver sa fille qu’il n’a plus vue depuis 8 ans mais il est à présent résigné à vendre sa maison et à rentrer en France, jusqu’au jour où Lily monte dans son taxi, une jeune fille qui pourrait bien être la sienne …
Il décide alors de changer ses horaires de travail pour être tous les jours le chauffeur de Lily …
Guillaume SENEZ intègre parallèlement à ce récit principal une histoire secondaire : une nuit, à la fin de son travail, Jay rencontre Jessica, une Française qui cherche à revoir son fils, emmené par son ex mari. Tous deux font partie d’un groupe de soutien aux parents séparés de leurs enfants au Japon … mais là-bas le parent qui emporte l’enfant en a la garde exclusive.
Une « anecdote » qui permet à Guillaume SENEZ d’élargir son propos au thème, à portée universelle de parents dépossédés de leur enfant.
« Une part manquante » est donc un film fort, non seulement par son sujet lui-même, mais aussi par la capacité du réalisateur à suivre son personnage dans ses mouvements extérieurs et à contenir sa tension extérieure. Ce qui le rend non seulement crédible, à la fois dans sa faiblesse et sa détermination, mai aussi très attachant.
Et on peut également souligner la « prouesse » audacieuse et risquée réussie par Guillaume SENEZ en tournant son film entièrement au Japon et en faisant jouer Romain DURIS dans les deux langues avec une réelle conviction.
« Le Panache »
« Le Panache » de Jennifer DEVOLDERE (dont on avait notamment vu « Sage-homme », l’an dernier) est une comédie française assez convenue et sans grande surprise mais il y a des « petits » films qui disent des choses simples et essentielles sur les gens, les relations humaines, la vie des uns et des autres.
Et c’est le cas de ce film attachant, à l’énergie positive et pleine d’empathie.
Le jeune Colin, 14 ans, qui souffre de bégaiement, s’installe chez sa mère Julia, récemment divorcée. Deux ans plus tôt, il avait été victime de harcèlement à l’école. Il aborde donc avec anxiété son intégration dans un nouvel établissement, privé et catholique. D’abord isolé, il se lie d’amitié avec Max qui affiche son homosexualité et a un penchant amoureux pour la jolie Adélaïde. Celle-ci s’inscrit au cours libre de théâtre de Monsieur Devarseau, un professeur de français charismatique, aux idées progressiste et à l’enthousiasme communicatif. Malgré son handicap, il y va aussi et rejoint le groupe qui répète Cyrano de Bergerac, pour le spectacle de fin d’année. Et Colin, peu à peu, prend confiance en lui et affirme sa personnalité.
Il est question de tolérance, d’intégration, de respect des différences, de liberté pour soi-même et pour les autres. Le prof de français (un José Garcia convaincant) libère l’esprit et la pensée de ses élèves alors qu’il doit affronter l’attitude conformiste de collègues réactionnaires. Mais il garde le plaisir et le panache de son travail.
Il y a aussi beaucoup de petites choses sincères, qui font chaud au cœur et qui sont bien agréables à voir et entendre.
25ème festival du film d’Arras
Ce 25ème festival du film d’Arras s’est donc achevé dimanche avec la proclamation des prix des différents jurys presse, public, jeunes et bien sûr le grand jury professionnel présidé par le formidable duo d’acteurs-réalisateurs belges Abel et Gordon (dont le dernier film « L’Etoile filante » est sorti il y a quelques semaines).
Ce jury a attribué son grand prix (l’Atlas d’or » au film « Honey moon » de la réalisatrice ukrainienne Zhanna Ozirna. C’est un remarquable huis-clos qui met en scène un jeune couple heureux de passer une première nuit dans leur nouvel appartement. Mais en ce petit matin de février 2022, Olya et Taras sont réveillés par une série d’explosions. L’invasion russe commence. Un film entre drame de guerre et suspense intense …
Quelques belles découvertes et aussi une chouette section de cinéma pour enfants
André CEUTERICK
« Une part manquante »
C’est le 3ème long métrage du réalisateur belge Guillaume SENEZ, après « Keeper » (en 2016) et l’excellent « Nos batailles » (en 2018) porté par le comédien Romain DURIS qu’on retrouve ici dans le rôle de Jérôme Da Costa, dit Jay, un Français expatrié depuis plus de 10 ans au Japon où il est chauffeur de taxi. En fait, Jay essaie de retrouver sa fille qu’il n’a plus vue depuis 8 ans mais il est à présent résigné à vendre sa maison et à rentrer en France, jusqu’au jour où Lily monte dans son taxi, une jeune fille qui pourrait bien être la sienne …
Il décide alors de changer ses horaires de travail pour être tous les jours le chauffeur de Lily …
Guillaume SENEZ intègre parallèlement à ce récit principal une histoire secondaire : une nuit, à la fin de son travail, Jay rencontre Jessica, une Française qui cherche à revoir son fils, emmené par son ex mari. Tous deux font partie d’un groupe de soutien aux parents séparés de leurs enfants au Japon … mais là-bas le parent qui emporte l’enfant en a la garde exclusive.
Une « anecdote » qui permet à Guillaume SENEZ d’élargir son propos au thème, à portée universelle de parents dépossédés de leur enfant.
« Une part manquante » est donc un film fort, non seulement par son sujet lui-même, mais aussi par la capacité du réalisateur à suivre son personnage dans ses mouvements extérieurs et à contenir sa tension extérieure. Ce qui le rend non seulement crédible, à la fois dans sa faiblesse et sa détermination, mai aussi très attachant.
Et on peut également souligner la « prouesse » audacieuse et risquée réussie par Guillaume SENEZ en tournant son film entièrement au Japon et en faisant jouer Romain DURIS dans les deux langues avec une réelle conviction.
« Le Panache »
« Le Panache » de Jennifer DEVOLDERE (dont on avait notamment vu « Sage-homme », l’an dernier) est une comédie française assez convenue et sans grande surprise mais il y a des « petits » films qui disent des choses simples et essentielles sur les gens, les relations humaines, la vie des uns et des autres.
Et c’est le cas de ce film attachant, à l’énergie positive et pleine d’empathie.
Le jeune Colin, 14 ans, qui souffre de bégaiement, s’installe chez sa mère Julia, récemment divorcée. Deux ans plus tôt, il avait été victime de harcèlement à l’école. Il aborde donc avec anxiété son intégration dans un nouvel établissement, privé et catholique. D’abord isolé, il se lie d’amitié avec Max qui affiche son homosexualité et a un penchant amoureux pour la jolie Adélaïde. Celle-ci s’inscrit au cours libre de théâtre de Monsieur Devarseau, un professeur de français charismatique, aux idées progressiste et à l’enthousiasme communicatif. Malgré son handicap, il y va aussi et rejoint le groupe qui répète Cyrano de Bergerac, pour le spectacle de fin d’année. Et Colin, peu à peu, prend confiance en lui et affirme sa personnalité.
Il est question de tolérance, d’intégration, de respect des différences, de liberté pour soi-même et pour les autres. Le prof de français (un José Garcia convaincant) libère l’esprit et la pensée de ses élèves alors qu’il doit affronter l’attitude conformiste de collègues réactionnaires. Mais il garde le plaisir et le panache de son travail.
Il y a aussi beaucoup de petites choses sincères, qui font chaud au cœur et qui sont bien agréables à voir et entendre.
25ème festival du film d’Arras
Ce 25ème festival du film d’Arras s’est donc achevé dimanche avec la proclamation des prix des différents jurys presse, public, jeunes et bien sûr le grand jury professionnel présidé par le formidable duo d’acteurs-réalisateurs belges Abel et Gordon (dont le dernier film « L’Etoile filante » est sorti il y a quelques semaines).
Ce jury a attribué son grand prix (l’Atlas d’or » au film « Honey moon » de la réalisatrice ukrainienne Zhanna Ozirna. C’est un remarquable huis-clos qui met en scène un jeune couple heureux de passer une première nuit dans leur nouvel appartement. Mais en ce petit matin de février 2022, Olya et Taras sont réveillés par une série d’explosions. L’invasion russe commence. Un film entre drame de guerre et suspense intense …
Quelques belles découvertes et aussi une chouette section de cinéma pour enfants
André CEUTERICK