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Clap Ciné du 21 août
Publié le 21 août, 2024

« Les fantômes»

C’est le premier long métrage de fiction de Jonathan Millet mais inspiré de faits réels et qui se fonde sur une documentation particulièrement fouillée.  Jonathan Millet fut, dès l’âge de 18 ans, une sorte de globe trotter qui parcourut le monde, caméra à la main, et visita les régions les plus reculées d’Asie et d’Afrique.  A 20 ans, il arriva ainsi en Syrie et s’installa à Alep où il vécut quelque temps et appris notamment la langue arabe.  C’est aussi de ce séjour qu’il ramena l’histoire de Hamid, réfugié syrien parmi tant d’autres qui  s’exilèrent à Istanbul et arrivèrent en Allemagne.

Hamid, ancien prisonnier libéré deux as plus tôt en plein désert, se retrouve à Strasbourg en 2016 où il cherche un homme parmi les migrants syriens.  Ancien professeur de lettres, il est censé avoir obtenu le statut de réfugié à  Berlin mais c’est en France qu’il pense pouvoir retrouver le criminel de guerre qui est responsable de torture en Syrie et de la mort de sa femme et de sa petite fille, tuée dans un bombardement.  Il a intégré une cellule secrète où il retrouve Nina, son contact avec les responsables.  A Strasbourg, Yara, une Syrienne, le met sur la piste d’un étudiant en chimie …

Obsédé par ses recherches, Hamid ne peut envisager de vivre « normalement » tant que justice ne lui soit pas rendue, à lui et à ses fantômes, sa femme et sa fille.

Jonathan Millet s’attache au quotidien d’Hamid : entre ses rendes-vous par skype avec sa mère exilée dans un camp de réfugiés à Beyrouth, ses contacts avec l’organisation, ses longues séances de filature du « suspect », son rapprochement avec Yara, … le tout dans un climat de paranoïa qui crée une vraie tension, voire un certain suspense, jusqu’à faire évoluer le film en thriller psychologique.  Millet va à l’essentiel, avec un message politique sous-jacent, sans le moindre effet spectaculaire ou une scène d’action inutile.

Millet dresse ainsi le portrait d’un homme meurtri que le passé empêche de se reconstruire et qui tente de retrouver sa propre  identité, dans une atmosphère étouffante où pèsent des événements non vus et non dits.

Un film prenant et intense.

A l’affiche, il y a aussi « The Crow », le remake ou la réadaptation, si on préfère, du film originel de Alex Proyas, en 1994, inspiré du Comic Book de James O’Barr, film plus ou moins culte et resté tristement célèbre par la mort tragique de son acteur vedette Brandon Lee, victime sur le tournage d’un tir à balle réelle.

Cette réadaptation est signée Rupert Sanders, un spécialiste du procédé puisqu’on lui doit notamment « Blanche Neige et le Chasseur » (avec Kristen Stewart) et « Ghost in the shell » (avec Scarlett Johansson).

On connaît le début de l’histoire : Eric et Shelley sont sauvagement assassinés par un gang de criminels mais une force mystérieuse sous la forme d’un corbeau, ramène Eric d’entre les morts.  Il va entreprendre de se venger de ceux qui l’ont tué lui et son amoureuse.

Rupert Sanders baigne son sujet dans un romantisme noir et une sombre atmosphère gothique, en travaillant sur les ambiances nocturnes et en insistant sur le caractère torturé du personnage d’Eric.

Il multiplie les effets spéciaux et s’attache à de nombreuses composantes formelles au niveau des décors, de certaines scènes gores et de détails directement liés à son personnage principal : les costumes, les maquillages, les tatouages et son apparence en général.  Le tout dans un montage très nerveux, voire un peu hystérique.  Une version modernisée très visuelle qui devrait convaincre les fans du genre.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 21 août
Publié le 21 août, 2024

« Les fantômes»

C’est le premier long métrage de fiction de Jonathan Millet mais inspiré de faits réels et qui se fonde sur une documentation particulièrement fouillée.  Jonathan Millet fut, dès l’âge de 18 ans, une sorte de globe trotter qui parcourut le monde, caméra à la main, et visita les régions les plus reculées d’Asie et d’Afrique.  A 20 ans, il arriva ainsi en Syrie et s’installa à Alep où il vécut quelque temps et appris notamment la langue arabe.  C’est aussi de ce séjour qu’il ramena l’histoire de Hamid, réfugié syrien parmi tant d’autres qui  s’exilèrent à Istanbul et arrivèrent en Allemagne.

Hamid, ancien prisonnier libéré deux as plus tôt en plein désert, se retrouve à Strasbourg en 2016 où il cherche un homme parmi les migrants syriens.  Ancien professeur de lettres, il est censé avoir obtenu le statut de réfugié à  Berlin mais c’est en France qu’il pense pouvoir retrouver le criminel de guerre qui est responsable de torture en Syrie et de la mort de sa femme et de sa petite fille, tuée dans un bombardement.  Il a intégré une cellule secrète où il retrouve Nina, son contact avec les responsables.  A Strasbourg, Yara, une Syrienne, le met sur la piste d’un étudiant en chimie …

Obsédé par ses recherches, Hamid ne peut envisager de vivre « normalement » tant que justice ne lui soit pas rendue, à lui et à ses fantômes, sa femme et sa fille.

Jonathan Millet s’attache au quotidien d’Hamid : entre ses rendes-vous par skype avec sa mère exilée dans un camp de réfugiés à Beyrouth, ses contacts avec l’organisation, ses longues séances de filature du « suspect », son rapprochement avec Yara, … le tout dans un climat de paranoïa qui crée une vraie tension, voire un certain suspense, jusqu’à faire évoluer le film en thriller psychologique.  Millet va à l’essentiel, avec un message politique sous-jacent, sans le moindre effet spectaculaire ou une scène d’action inutile.

Millet dresse ainsi le portrait d’un homme meurtri que le passé empêche de se reconstruire et qui tente de retrouver sa propre  identité, dans une atmosphère étouffante où pèsent des événements non vus et non dits.

Un film prenant et intense.

A l’affiche, il y a aussi « The Crow », le remake ou la réadaptation, si on préfère, du film originel de Alex Proyas, en 1994, inspiré du Comic Book de James O’Barr, film plus ou moins culte et resté tristement célèbre par la mort tragique de son acteur vedette Brandon Lee, victime sur le tournage d’un tir à balle réelle.

Cette réadaptation est signée Rupert Sanders, un spécialiste du procédé puisqu’on lui doit notamment « Blanche Neige et le Chasseur » (avec Kristen Stewart) et « Ghost in the shell » (avec Scarlett Johansson).

On connaît le début de l’histoire : Eric et Shelley sont sauvagement assassinés par un gang de criminels mais une force mystérieuse sous la forme d’un corbeau, ramène Eric d’entre les morts.  Il va entreprendre de se venger de ceux qui l’ont tué lui et son amoureuse.

Rupert Sanders baigne son sujet dans un romantisme noir et une sombre atmosphère gothique, en travaillant sur les ambiances nocturnes et en insistant sur le caractère torturé du personnage d’Eric.

Il multiplie les effets spéciaux et s’attache à de nombreuses composantes formelles au niveau des décors, de certaines scènes gores et de détails directement liés à son personnage principal : les costumes, les maquillages, les tatouages et son apparence en général.  Le tout dans un montage très nerveux, voire un peu hystérique.  Une version modernisée très visuelle qui devrait convaincre les fans du genre.

André CEUTERICK