Nous écouter !
Clap Ciné du 7 août
Publié le 7 août, 2024

« Swimming Home»

C’est le premier long métrage de Justin Anderson qui adapte le roman éponyme de Deborah Levy paru en 2011.

C’est un film étrange, trouble et troublant, chargé de mystères, de non dits, de moments et de situations inexpliquées.

Joe, un poète en perte d’inspiration et Isabel, une reporter de guerre, sont allés chercher Laura à l’aéroport, une amie prof à la Sorbonne.  Ils regagnent leur luxueuse villa de vacances où les attend Nina, leur fille de 15 ans, qui les informe qu’il y a une jeune femme nue qui se baigne dans la piscine. C’est Kitti qui dit être une amie de Vito, le chauffeur et homme à tout faire : elle est botaniste et cherche un appartement dans la région.  Isabel lui propose de l’héberger dans une des chambres libres de la propriété.

Il n’y a pas de narration à proprement parler mais essentiellement des personnages mis en place dont on sait peu de choses mais qui ont chacun leur histoire et leurs secrets et des relations curieuses, troubles, presque indéfinies qui s’établissent entre les uns et les autres.  Kitti, l’étrangère, spécialiste en plantes vénéneuses, semble révéler certaines parties de la personnalité de chacun des autres mais c’est d’abord le couple Joe-Isabel, un couple en perdition, qui est au cœur de ce film d’atmosphère, sensoriel, où se confrontent les tourments intérieurs.

Le lieu n’est pas géographiquement identifié mais le réalisateur filme avec insistance la plage ensoleillée, les rochers et le bord de mer, la piscine bien sûr où tout commence et où tout s’arrêtera et l’eau qui semble être un symbole obsessionnel.

De tout cela, des corps aussi, de dégage beaucoup de sensualité mais artificielle et esthétisante sans qu’il n’y ait la moindre scène d’amour ou d’émotion passionnelle.

Un film à sentir et à percevoir … mais très étrange, assurément.

«Largo Winch : le prix de l’argent »

C’est le 3ème opus de la franchise « Largo Winch », 12 ans après le 2ème volet « Largo Winch 2 » réalisé par Jérôme Salle.  Ici, c’est le cinéaste belge Olivier Masset Depasse (l’auteur de « Illégal » et de « Duelles ») qui plonge dans l’univers BD de Jean Van Hamme.

Au début du film, Largo Winch, héritier milliardaire à la tête du groupe W que Masset Depasse définit lui-même comme un James Bond de la finance, est tourmenté par l’enlèvement brutal, sous ses yeux, de son fils Noom.  Alors qu’il tente de trouver l’identité des ravisseurs,  le directeur d’une des filiales du groupe se suicide et son empire est en train de s’effondrer.  C’est le début d’une grande cavale qui l’emmène des forêts canadiennes aux profondeurs des mines de Birmanie en passant par Bangkok en Thaïlande, pour retrouver son fils et faire éclater la vérité sur l’impitoyable machination qui cherche à l’anéantir et à détruire son groupe …  Il est par ailleurs poursuivi par un mystérieux individu, Ezio qui veut le tuer.

Olivier Masset Depasse, très convaincant dans ses films précédents où il exposait la fragilité et les fractures humaines de personnages sensibles et attachants se risque ici au film d’action à grand spectacle, un thriller d’espionnage avec des courses poursuites, des bagarres et autres combats musclés où il est aussi question de problèmes plus contemporains comme l’environnement et les réseaux sociaux. Mais le scénario est assez lisse et convenu et la mise en scène manque de relief et d’intensité.

C’est à nouveau Tomer Sisley qui joue le rôle d’un Largo Winch qui manque de charisme et parfois de crédibilité.  Dans le rôle d’Ezio, il y a James Franco qu’on n’avait plus vu au cinéma depuis un certain temps.  On aura une sympathie spontanée pour le personnage de Bonnie, une jeune militante écologiste birmane.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 7 août
Publié le 7 août, 2024

« Swimming Home»

C’est le premier long métrage de Justin Anderson qui adapte le roman éponyme de Deborah Levy paru en 2011.

C’est un film étrange, trouble et troublant, chargé de mystères, de non dits, de moments et de situations inexpliquées.

Joe, un poète en perte d’inspiration et Isabel, une reporter de guerre, sont allés chercher Laura à l’aéroport, une amie prof à la Sorbonne.  Ils regagnent leur luxueuse villa de vacances où les attend Nina, leur fille de 15 ans, qui les informe qu’il y a une jeune femme nue qui se baigne dans la piscine. C’est Kitti qui dit être une amie de Vito, le chauffeur et homme à tout faire : elle est botaniste et cherche un appartement dans la région.  Isabel lui propose de l’héberger dans une des chambres libres de la propriété.

Il n’y a pas de narration à proprement parler mais essentiellement des personnages mis en place dont on sait peu de choses mais qui ont chacun leur histoire et leurs secrets et des relations curieuses, troubles, presque indéfinies qui s’établissent entre les uns et les autres.  Kitti, l’étrangère, spécialiste en plantes vénéneuses, semble révéler certaines parties de la personnalité de chacun des autres mais c’est d’abord le couple Joe-Isabel, un couple en perdition, qui est au cœur de ce film d’atmosphère, sensoriel, où se confrontent les tourments intérieurs.

Le lieu n’est pas géographiquement identifié mais le réalisateur filme avec insistance la plage ensoleillée, les rochers et le bord de mer, la piscine bien sûr où tout commence et où tout s’arrêtera et l’eau qui semble être un symbole obsessionnel.

De tout cela, des corps aussi, de dégage beaucoup de sensualité mais artificielle et esthétisante sans qu’il n’y ait la moindre scène d’amour ou d’émotion passionnelle.

Un film à sentir et à percevoir … mais très étrange, assurément.

«Largo Winch : le prix de l’argent »

C’est le 3ème opus de la franchise « Largo Winch », 12 ans après le 2ème volet « Largo Winch 2 » réalisé par Jérôme Salle.  Ici, c’est le cinéaste belge Olivier Masset Depasse (l’auteur de « Illégal » et de « Duelles ») qui plonge dans l’univers BD de Jean Van Hamme.

Au début du film, Largo Winch, héritier milliardaire à la tête du groupe W que Masset Depasse définit lui-même comme un James Bond de la finance, est tourmenté par l’enlèvement brutal, sous ses yeux, de son fils Noom.  Alors qu’il tente de trouver l’identité des ravisseurs,  le directeur d’une des filiales du groupe se suicide et son empire est en train de s’effondrer.  C’est le début d’une grande cavale qui l’emmène des forêts canadiennes aux profondeurs des mines de Birmanie en passant par Bangkok en Thaïlande, pour retrouver son fils et faire éclater la vérité sur l’impitoyable machination qui cherche à l’anéantir et à détruire son groupe …  Il est par ailleurs poursuivi par un mystérieux individu, Ezio qui veut le tuer.

Olivier Masset Depasse, très convaincant dans ses films précédents où il exposait la fragilité et les fractures humaines de personnages sensibles et attachants se risque ici au film d’action à grand spectacle, un thriller d’espionnage avec des courses poursuites, des bagarres et autres combats musclés où il est aussi question de problèmes plus contemporains comme l’environnement et les réseaux sociaux. Mais le scénario est assez lisse et convenu et la mise en scène manque de relief et d’intensité.

C’est à nouveau Tomer Sisley qui joue le rôle d’un Largo Winch qui manque de charisme et parfois de crédibilité.  Dans le rôle d’Ezio, il y a James Franco qu’on n’avait plus vu au cinéma depuis un certain temps.  On aura une sympathie spontanée pour le personnage de Bonnie, une jeune militante écologiste birmane.

André CEUTERICK