«Paradis Paris ».
Marjane Satrapi, cinéaste franco-iranienne, a un parcours très étonnant : après deux premiers films d’animation de grande qualité, dont le fameux « Persepolis » en 2007 qui la fit connaître internationalement, elle s’est lancée dans le cinéma de fiction et dans d’ambitieuses productions internationales, pas toujours réussies.
Ici, nouvelle surprise : elle réalise une comédie chorale, sur le thème de la mort et de la dépression, avec un humour noir et un esprit satirique plutôt grinçant.
Elle fait ainsi défiler une série de personnages qui côtoient la mort, d’une manière ou d’une autre, mais aimeraient plutôt profiter de la vie et qui évoluent dans un même espace, autour d’un café parisien. Il y a Giovanna, ex star de l’opéra qui a été déclarée morte par erreur mais la presse ne s’en émeut pas. Il y a Mike, cascadeur anglais, qui doit venir à Paris pour un film, et qui défie la mort professionnellement. Il y a Marie Cerise, une adolescente perturbée, qui se fait enlever sur un pont alors qu’elle voulait se suicider et qui se confie à son ravisseur. Et encore, un chef d’orchestre, un maquilleur de plateau, le patron du café, un présentateur vedette de la télé, etc. …
Avec autant de personnages auxquels il faut donner une existence propre, le pari était plutôt risqué mais Marjane Satrapi réussit a bien faire fonctionner cet ensemble hétéroclite qu’elle inscrit dans une histoire finalement assez compacte, à la fois drôle, absurde et tragique portée par une kyrielle d’acteurs vedettes comme Monica Bellucci, André Dussollier, Eduardo Noriega, Rossy de Palma, Roschdy Zem, mais qui révèle aussi des comédiens peu connus comme Gwendal Marimoutou et Charline Balu-Emane.
«Goodbye Julia»
Réalisé par Mohamed Kordofani, un ingénieur de profession, « Good bye Julia » est le premier film soudanais à avoir été en sélection officielle au festival de Cannes, dans la section « Un certain regard », en 2023. Et, de surcroît, il y a reçu le Prix de la Liberté, qui consacre une œuvre aux fortes valeurs humanistes.
L’histoire se passe à Khartoum, capitale du Soudan, en 2005, au cÅ“ur des conflits qui conduiront à la division du pays. L’histoire de deux femmes : Mona, issue de la bourgeoisie du Nord, et Julia, originaire du Sud, pauvre et élevant seule son fils Daniel, suite au décès de son mari Santino, abattu par Akram, le mari de Mona.
L’affaire est étouffée par le commissaire Bakri, un voisin et ami mais Mona éprouve un fort sentiment de culpabilité. Elle réussit à entrer en contact avec Julia et l’engage chez elle comme femme de ménage. Elle paie aussi les études de Daniel. Au fil des années, Julia trouve le confort financier nécessaire à sa survie et à l’éducation de son fils alors que Mona tente de s’affranchir de son mariage avec l’irascible Akram.
En toile de fond de cette relation humaine très positive et pacifiste, il y a la guerre entre le Nord et le Sud et les violences qui sévissent dans les rues de la ville. L’histoire d’une amitié, étonnante et improbable au cÅ“ur de l’Histoire de ce pays en sécession. Mohamed Kordofani fait preuve d’une étonnante maîtrise dans la mise en scène de ce récit dont se dégage aussi une forte émotion.
André Ceuterick
«Paradis Paris ».
Marjane Satrapi, cinéaste franco-iranienne, a un parcours très étonnant : après deux premiers films d’animation de grande qualité, dont le fameux « Persepolis » en 2007 qui la fit connaître internationalement, elle s’est lancée dans le cinéma de fiction et dans d’ambitieuses productions internationales, pas toujours réussies.
Ici, nouvelle surprise : elle réalise une comédie chorale, sur le thème de la mort et de la dépression, avec un humour noir et un esprit satirique plutôt grinçant.
Elle fait ainsi défiler une série de personnages qui côtoient la mort, d’une manière ou d’une autre, mais aimeraient plutôt profiter de la vie et qui évoluent dans un même espace, autour d’un café parisien. Il y a Giovanna, ex star de l’opéra qui a été déclarée morte par erreur mais la presse ne s’en émeut pas. Il y a Mike, cascadeur anglais, qui doit venir à Paris pour un film, et qui défie la mort professionnellement. Il y a Marie Cerise, une adolescente perturbée, qui se fait enlever sur un pont alors qu’elle voulait se suicider et qui se confie à son ravisseur. Et encore, un chef d’orchestre, un maquilleur de plateau, le patron du café, un présentateur vedette de la télé, etc. …
Avec autant de personnages auxquels il faut donner une existence propre, le pari était plutôt risqué mais Marjane Satrapi réussit a bien faire fonctionner cet ensemble hétéroclite qu’elle inscrit dans une histoire finalement assez compacte, à la fois drôle, absurde et tragique portée par une kyrielle d’acteurs vedettes comme Monica Bellucci, André Dussollier, Eduardo Noriega, Rossy de Palma, Roschdy Zem, mais qui révèle aussi des comédiens peu connus comme Gwendal Marimoutou et Charline Balu-Emane.
«Goodbye Julia»
Réalisé par Mohamed Kordofani, un ingénieur de profession, « Good bye Julia » est le premier film soudanais à avoir été en sélection officielle au festival de Cannes, dans la section « Un certain regard », en 2023. Et, de surcroît, il y a reçu le Prix de la Liberté, qui consacre une œuvre aux fortes valeurs humanistes.
L’histoire se passe à Khartoum, capitale du Soudan, en 2005, au cÅ“ur des conflits qui conduiront à la division du pays. L’histoire de deux femmes : Mona, issue de la bourgeoisie du Nord, et Julia, originaire du Sud, pauvre et élevant seule son fils Daniel, suite au décès de son mari Santino, abattu par Akram, le mari de Mona.
L’affaire est étouffée par le commissaire Bakri, un voisin et ami mais Mona éprouve un fort sentiment de culpabilité. Elle réussit à entrer en contact avec Julia et l’engage chez elle comme femme de ménage. Elle paie aussi les études de Daniel. Au fil des années, Julia trouve le confort financier nécessaire à sa survie et à l’éducation de son fils alors que Mona tente de s’affranchir de son mariage avec l’irascible Akram.
En toile de fond de cette relation humaine très positive et pacifiste, il y a la guerre entre le Nord et le Sud et les violences qui sévissent dans les rues de la ville. L’histoire d’une amitié, étonnante et improbable au cÅ“ur de l’Histoire de ce pays en sécession. Mohamed Kordofani fait preuve d’une étonnante maîtrise dans la mise en scène de ce récit dont se dégage aussi une forte émotion.
André Ceuterick