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Clap Ciné du 10 avril
Publié le 10 avril, 2024

« La promesse verte »

C’est le deuxième long métrage d’Edouard Bergeon après « Au nom de la Terre » (2018) où il dénonçait le système agro-industriel qui favorisait la commercialisation outrancière des pesticides.

Il reste dans le même ordre d’idée – la mise en accusation du système agro-industriel – en pénétrant  le mode d’exploitation de l’huile de palme en Indonésie qui implique directement la déforestation du pays et la disparition de centaines de villages.

Dans la forêt primaire de Bornéo, Martin, un étudiant français en anthropologie travaille sur une thèse qui porte sur le peuple Dayak menacé d’extinction, à cause d’une vaste entreprise de déforestation pour la production de l’huile de palme.

Il fait la connaissance de Nila Jawad, une activiste bien connue, assiste aux exactions des miliciens à la solde des industriels et filme le massacre des participants à une noce locale, ainsi que l’enlèvement sauvage de Nila par des mercenaires.  Tabassé et poursuivi, Martin tente de fuir mais est finalement arrêté à l’aéroport où il est accusé de trafic de stupéfiants.  Emprisonné, il risque la peine de mort …

Carole, sa mère, arrive de France à Jakarta pour tenter de le faire sortir  de prison, avec l’aide de Saïd, attaché à l’Ambassade de France …

Martin clame son innocence mais dénonce aussi la filière de l’huile de palme, ce qui contrarie fortement les autorités indonésiennes mais aussi la diplomatie française et, par ricochet, les puissants lobbies industriels.  L’enjeu est désormais économique, politique et médiatique …  Mathieu est dans le couloir de la mort …

S’inspirant de faits réels, Édouard Bergeon évoque le drame d’un peuple et d’un environnement et dénonce les pratiques d’un État qui favorise le grand commerce international au mépris des droits humains les plus élémentaires.

De manière plus intimiste, il réussit aussi un excellent portrait d’une mère déterminée à sauver son fils coûte que coûte.  Un film convaincant à la fois émouvant et efficace, interprété avec beaucoup de justesse, sans excès mélo dramatique, par Alexandra Lamy et Félix Moati.

« Quelques jours, pas plus ».

Le premier film de Julie Navarro, qui adapte le roman de son compagnon Marc Salbert qui cosigne aussi le scénario et dont le sujet de base est la crise migratoire et la problématique des sans papiers.

Arthur, un journaliste cynique et désabusé, ex-critique de musique rock, couvre, pour les infos générales, l’évacuation d’un camp de migrants.  Il y rencontre Mathilde, ex-juriste, militante active et coordinatrice des différentes actions d’aide et de recours. Pour lui plaire, il accepte d’héberger Daoud, un jeune Afghan, qu’il aide dans ses démarches … il l’accueille avec sympathie, pour quelques jours, pas plus (d’où le titre du film).   Par ailleurs Arthur poursuit ses recherches d’information sur les migrants et l’Association Solidarité Exilés et se rapproche de Mathilde …  Une possible idylle qui, heureusement, reste secondaire voire marginale, par rapport aux vraies questions sociales et humanitaires et surtout par rapport au personnage le plus intéressant, ce Daoud, discret, gentil, attentif, qui garde en lui cette tragédie personnelle, liée non seulement à son propre sort mais aussi à cet impossible espoir de passer en Angleterre pour y retrouve son père en train de mourir.  On éprouve envers lui une très naturelle empathie.  D’autre part, malgré certaines facilités et quelques maladresses, le film véhicule une belle chaleur humaine.

Avec Benjamin Biolay, Camille Cottin et dans le rôle de David, Amrullah Safi.

André CEUTERICK

Clap Ciné du 10 avril
Publié le 10 avril, 2024

« La promesse verte »

C’est le deuxième long métrage d’Edouard Bergeon après « Au nom de la Terre » (2018) où il dénonçait le système agro-industriel qui favorisait la commercialisation outrancière des pesticides.

Il reste dans le même ordre d’idée – la mise en accusation du système agro-industriel – en pénétrant  le mode d’exploitation de l’huile de palme en Indonésie qui implique directement la déforestation du pays et la disparition de centaines de villages.

Dans la forêt primaire de Bornéo, Martin, un étudiant français en anthropologie travaille sur une thèse qui porte sur le peuple Dayak menacé d’extinction, à cause d’une vaste entreprise de déforestation pour la production de l’huile de palme.

Il fait la connaissance de Nila Jawad, une activiste bien connue, assiste aux exactions des miliciens à la solde des industriels et filme le massacre des participants à une noce locale, ainsi que l’enlèvement sauvage de Nila par des mercenaires.  Tabassé et poursuivi, Martin tente de fuir mais est finalement arrêté à l’aéroport où il est accusé de trafic de stupéfiants.  Emprisonné, il risque la peine de mort …

Carole, sa mère, arrive de France à Jakarta pour tenter de le faire sortir  de prison, avec l’aide de Saïd, attaché à l’Ambassade de France …

Martin clame son innocence mais dénonce aussi la filière de l’huile de palme, ce qui contrarie fortement les autorités indonésiennes mais aussi la diplomatie française et, par ricochet, les puissants lobbies industriels.  L’enjeu est désormais économique, politique et médiatique …  Mathieu est dans le couloir de la mort …

S’inspirant de faits réels, Édouard Bergeon évoque le drame d’un peuple et d’un environnement et dénonce les pratiques d’un État qui favorise le grand commerce international au mépris des droits humains les plus élémentaires.

De manière plus intimiste, il réussit aussi un excellent portrait d’une mère déterminée à sauver son fils coûte que coûte.  Un film convaincant à la fois émouvant et efficace, interprété avec beaucoup de justesse, sans excès mélo dramatique, par Alexandra Lamy et Félix Moati.

« Quelques jours, pas plus ».

Le premier film de Julie Navarro, qui adapte le roman de son compagnon Marc Salbert qui cosigne aussi le scénario et dont le sujet de base est la crise migratoire et la problématique des sans papiers.

Arthur, un journaliste cynique et désabusé, ex-critique de musique rock, couvre, pour les infos générales, l’évacuation d’un camp de migrants.  Il y rencontre Mathilde, ex-juriste, militante active et coordinatrice des différentes actions d’aide et de recours. Pour lui plaire, il accepte d’héberger Daoud, un jeune Afghan, qu’il aide dans ses démarches … il l’accueille avec sympathie, pour quelques jours, pas plus (d’où le titre du film).   Par ailleurs Arthur poursuit ses recherches d’information sur les migrants et l’Association Solidarité Exilés et se rapproche de Mathilde …  Une possible idylle qui, heureusement, reste secondaire voire marginale, par rapport aux vraies questions sociales et humanitaires et surtout par rapport au personnage le plus intéressant, ce Daoud, discret, gentil, attentif, qui garde en lui cette tragédie personnelle, liée non seulement à son propre sort mais aussi à cet impossible espoir de passer en Angleterre pour y retrouve son père en train de mourir.  On éprouve envers lui une très naturelle empathie.  D’autre part, malgré certaines facilités et quelques maladresses, le film véhicule une belle chaleur humaine.

Avec Benjamin Biolay, Camille Cottin et dans le rôle de David, Amrullah Safi.

André CEUTERICK