« Pas de vagues »
Réalisé par le Français Teddy Lussi-Modeste qui s’est inspiré d’une expérience personnelle pour raconter cette histoire bien dans l’air du temps présent.
Julien est professeur de français dans un collège de banlieue parisienne. Jeune et volontaire, il essaie de créer un lien avec sa classe et de gagner la confiance des élèves.
Un jour, il est convoqué par la direction qui a reçu une lettre d’une de ses élèves de 3ème, Leslie qui se plaint de harcèlement. On convoque le grand frère de Leslie, qui s’est substitué à l’autorité du père décédé.
Leslie a menti bien sûr mais elle ne dit rien, le frère s’énerve violemment jusqu’à proférer des menaces de mort à l’encontre du professeur qui est alors pris dans un engrenage qui deviendra infernal. Solidaires dans un premier temps, ses collègues le lâchent les uns après les autres, le directeur de l’établissement, contrairement à ses obligations, n’informe pas la hiérarchie, avec comme mot d’ordre : « pas de vagues », d’où le titre du film. Julien peut néanmoins compter sur le soutien et l’affection de son compagnon Walid qui, par ricochet, est aussi victime d’une forme de discrimination. Dans le quartier, un arabe homosexuel, ce n’est pas forcément bien vu !
L’histoire est simple, voire simpliste, peut-être même trop limpide mais le film interpelle par la mise en route de cette machine humainement fallacieuse et hypocrite, qui va déstabiliser l’enseignant, au risque de le broyer définitivement.
C’est François Civil qu’on a notamment vu l’an dernier dans le rôle du très héroïque D’Artagnan qui est ici ce Julien plein de gentillesse et d’empathie, victime de la bêtise et de la méchanceté d’une société en pleine déliquescence.
«Los Delicuentes » (« Les criminels »).
Un film argentin de Rodrigo Moreno qui était en sélection officielle au dernier festival de Cannes
Au départ, on peut penser qu’il s’agira d’une traditionnelle histoire de vol, un braquage amateur. Non, c’est plus original et plus existentiel dans la démarche de Romàn et Moràn, deux modestes employés de banque de Buenos Aires qui sont piégés par la routine de la vie quotidienne, du travail, de la ville.
Moràn conçoit alors un projet assez fou : trésorier de la banque, il va voler 650.000 dollars, ce qui équivaut à peu près à 25 ans de salaire.
Pour lui, il ne s’agit pas de devenir riche, millionnaire, d’amasser un maximum d’argent mais simplement de pouvoir vivre, sans travailler, jusqu’au bout. Il oblige son collègue Romàn à garder la somme et l’informe qu’il va se rendre pour purger une peine de prison de 3 ans et demi et qu’ils partageront la somme à sa libération.
A la banque, Laura, un enquêtrice mandatée par les assurances, fait peser des soupçons sur tout le personnel et Romàn, en tant qu’ami de Moràn est évidemment soupçonné … S’ensuivent d’autres rencontres, des histoires d’amours, avec des personnages qui semblent se croiser fortuitement, ce qui n’est pas tout à fait le cas. Et les surprises ne manquent pas car Rodrigo Moreno, le réalisateur semble prendre un malicieux plaisir à faire se confondre les personnages, dont les noms sont d’ailleurs pratiquement similaires.
Ainsi, ce n’est pas vraiment l’argent qui importe en fin de compte mais l’évolution des personnages eux-mêmes, dans leurs relations et leur for intérieur. Et en filigrane, le réalisateur pose la question peut-être essentielle : comment concrétiser un rêve – peut-être impossible – qui conduirait à la véritable liberté d’une vie meilleure, libérée de toutes contraintes et du poids d’un travail aliénant.
Le film devient alors récit initiatique qui dépasse de loin une simple histoire de braquage mais d’une longueur excessive ( +/- 3h00 !!!).
André CEUTERICK
« Pas de vagues »
Réalisé par le Français Teddy Lussi-Modeste qui s’est inspiré d’une expérience personnelle pour raconter cette histoire bien dans l’air du temps présent.
Julien est professeur de français dans un collège de banlieue parisienne. Jeune et volontaire, il essaie de créer un lien avec sa classe et de gagner la confiance des élèves.
Un jour, il est convoqué par la direction qui a reçu une lettre d’une de ses élèves de 3ème, Leslie qui se plaint de harcèlement. On convoque le grand frère de Leslie, qui s’est substitué à l’autorité du père décédé.
Leslie a menti bien sûr mais elle ne dit rien, le frère s’énerve violemment jusqu’à proférer des menaces de mort à l’encontre du professeur qui est alors pris dans un engrenage qui deviendra infernal. Solidaires dans un premier temps, ses collègues le lâchent les uns après les autres, le directeur de l’établissement, contrairement à ses obligations, n’informe pas la hiérarchie, avec comme mot d’ordre : « pas de vagues », d’où le titre du film. Julien peut néanmoins compter sur le soutien et l’affection de son compagnon Walid qui, par ricochet, est aussi victime d’une forme de discrimination. Dans le quartier, un arabe homosexuel, ce n’est pas forcément bien vu !
L’histoire est simple, voire simpliste, peut-être même trop limpide mais le film interpelle par la mise en route de cette machine humainement fallacieuse et hypocrite, qui va déstabiliser l’enseignant, au risque de le broyer définitivement.
C’est François Civil qu’on a notamment vu l’an dernier dans le rôle du très héroïque D’Artagnan qui est ici ce Julien plein de gentillesse et d’empathie, victime de la bêtise et de la méchanceté d’une société en pleine déliquescence.
«Los Delicuentes » (« Les criminels »).
Un film argentin de Rodrigo Moreno qui était en sélection officielle au dernier festival de Cannes
Au départ, on peut penser qu’il s’agira d’une traditionnelle histoire de vol, un braquage amateur. Non, c’est plus original et plus existentiel dans la démarche de Romàn et Moràn, deux modestes employés de banque de Buenos Aires qui sont piégés par la routine de la vie quotidienne, du travail, de la ville.
Moràn conçoit alors un projet assez fou : trésorier de la banque, il va voler 650.000 dollars, ce qui équivaut à peu près à 25 ans de salaire.
Pour lui, il ne s’agit pas de devenir riche, millionnaire, d’amasser un maximum d’argent mais simplement de pouvoir vivre, sans travailler, jusqu’au bout. Il oblige son collègue Romàn à garder la somme et l’informe qu’il va se rendre pour purger une peine de prison de 3 ans et demi et qu’ils partageront la somme à sa libération.
A la banque, Laura, un enquêtrice mandatée par les assurances, fait peser des soupçons sur tout le personnel et Romàn, en tant qu’ami de Moràn est évidemment soupçonné … S’ensuivent d’autres rencontres, des histoires d’amours, avec des personnages qui semblent se croiser fortuitement, ce qui n’est pas tout à fait le cas. Et les surprises ne manquent pas car Rodrigo Moreno, le réalisateur semble prendre un malicieux plaisir à faire se confondre les personnages, dont les noms sont d’ailleurs pratiquement similaires.
Ainsi, ce n’est pas vraiment l’argent qui importe en fin de compte mais l’évolution des personnages eux-mêmes, dans leurs relations et leur for intérieur. Et en filigrane, le réalisateur pose la question peut-être essentielle : comment concrétiser un rêve – peut-être impossible – qui conduirait à la véritable liberté d’une vie meilleure, libérée de toutes contraintes et du poids d’un travail aliénant.
Le film devient alors récit initiatique qui dépasse de loin une simple histoire de braquage mais d’une longueur excessive ( +/- 3h00 !!!).
André CEUTERICK