Nous écouter !
Clap Ciné du 28 février
Publié le 28 février, 2024

« Le ravissement»

C’est le premier long métrage réalisé par la jeune Iris Kaltenbäck qui fait déjà preuve d’une étonnante justesse dans le développement de son scénario, la mise en scène subtile et rigoureuse et la direction de ses acteurs en tête desquels Hafsia Herzi fait merveille.

Lydia, une sage-femme d’une trentaine d’années rompt avec son compagnon qui lui avoue la tromper.  Ce jour-là aussi, Salomé, sa meilleure amie, lui annonce qu’elle est enceinte.

Lydia est désœuvrée et souvent, après son travail, elle s’attarde dans le bus jusqu’au dépôt.

Un soir, elle rencontre Milos, le chauffeur du bus et passe la nuit avec lui.  Elle veut le revoir, il lui demande de l’oublier …  Quelques mois plus tard, Lydia accouche Salomé … A l’hôpital, elle croise par hasard Milos, alors qu’elle porte le bébé de Salomé … Elle lui fait croire que c’est son propre enfant …

C’est l’histoire d’un mensonge, d’un dérapage, d’une perte de sens de la réalité … Sans doute Lydia ment-elle pour récupérer cet homme qui lui plaît, mais aussi – et peut-être surtout – pour combler un vide, donner une certaine épaisseur à son existence, se créer une véritable histoire … mais qu’elle ne pourra plus maîtriser et qui installera en elle un sentiment de culpabilité.  L’a priori scénaristique de base est de faire raconter cette histoire et ces quelques moments de vie, en voix off, par Milos qui identifie alors le film comme un rétroacte narratif.  Ce qui en principe élimine tout suspense.  Et pourtant le spectateur est complètement pris par le déroulement de cette histoire et l’atmosphère étouffante, angoissante, qu’elle dégage.  Quant à Lydia, elle reste d’un bout à l’autre insondable et insaisissable.    Un ravissement qui ravit assurément !

« Dune » : 2ème partie

Voilà enfin la deuxième partie de la saga du roman culte de Frank Herbert (publié en 1965 et qui avait inspiré à Georges Lukas sa « Guerre des étoiles »).

Ce n’est pas un deuxième épisode ou une suite classique mais la pleine continuité du premier film réalisé par Denis Villeneuve en 2021.

Il retrouve son héros où il l’avait laissé : Paul Atréides et sa mère Jessica qui rejoignent la tribu rebelle des Fremen avec laquelle il compte se venger de ceux qui ont anéanti sa famille.

Plutôt fragile et réservé dans le premier film, Paul Atréides apparaît ici comme un homme ambitieux et déterminé, prêt à prendre le pouvoir et combattre le tyrannique empereur Shaddam IV et ses alliés le peuple Arkonnen.

Il apparaît comme ce héros messianique qui peut sauver le monde mais il doit aussi choisir entre le destin de l’univers et l’amour de Chani, une femme Fremen.  Terrible  dilemme qui déchire le héros face à ses propres contradictions …

Ceci n’est que le canevas à peine esquissé d’une histoire complexe et foisonnante, pleine de rebondissements, alimentée de scènes très spectaculaires où Villeneuve maîtrise avec une harmonieuse perfection le tournage en décors naturels (avec notamment de somptueux déserts de sable) et les effets spéciaux numériques.

Un formidable film d’action et de science fiction donc où se trouvent aussi déclinées des thématiques universelles comme la lutte contre la dictature, la révolte des opprimés, la quête du pouvoir, l’ambiguïté entre justice et vengeance, etc. …

Tous les personnages, quelle que soit leur importance sont extrêmement  bien travaillés et même les petits rôles ne sont pas anodins.

Dans le rôle du héros charismatique de Paul Atréides, on retrouve un Timothée Chalamet, plus sûr de lui, avec à ses côtés la délicieuse Zendaya.

André CEUTERICK                

Clap Ciné du 28 février
Publié le 28 février, 2024

« Le ravissement»

C’est le premier long métrage réalisé par la jeune Iris Kaltenbäck qui fait déjà preuve d’une étonnante justesse dans le développement de son scénario, la mise en scène subtile et rigoureuse et la direction de ses acteurs en tête desquels Hafsia Herzi fait merveille.

Lydia, une sage-femme d’une trentaine d’années rompt avec son compagnon qui lui avoue la tromper.  Ce jour-là aussi, Salomé, sa meilleure amie, lui annonce qu’elle est enceinte.

Lydia est désœuvrée et souvent, après son travail, elle s’attarde dans le bus jusqu’au dépôt.

Un soir, elle rencontre Milos, le chauffeur du bus et passe la nuit avec lui.  Elle veut le revoir, il lui demande de l’oublier …  Quelques mois plus tard, Lydia accouche Salomé … A l’hôpital, elle croise par hasard Milos, alors qu’elle porte le bébé de Salomé … Elle lui fait croire que c’est son propre enfant …

C’est l’histoire d’un mensonge, d’un dérapage, d’une perte de sens de la réalité … Sans doute Lydia ment-elle pour récupérer cet homme qui lui plaît, mais aussi – et peut-être surtout – pour combler un vide, donner une certaine épaisseur à son existence, se créer une véritable histoire … mais qu’elle ne pourra plus maîtriser et qui installera en elle un sentiment de culpabilité.  L’a priori scénaristique de base est de faire raconter cette histoire et ces quelques moments de vie, en voix off, par Milos qui identifie alors le film comme un rétroacte narratif.  Ce qui en principe élimine tout suspense.  Et pourtant le spectateur est complètement pris par le déroulement de cette histoire et l’atmosphère étouffante, angoissante, qu’elle dégage.  Quant à Lydia, elle reste d’un bout à l’autre insondable et insaisissable.    Un ravissement qui ravit assurément !

« Dune » : 2ème partie

Voilà enfin la deuxième partie de la saga du roman culte de Frank Herbert (publié en 1965 et qui avait inspiré à Georges Lukas sa « Guerre des étoiles »).

Ce n’est pas un deuxième épisode ou une suite classique mais la pleine continuité du premier film réalisé par Denis Villeneuve en 2021.

Il retrouve son héros où il l’avait laissé : Paul Atréides et sa mère Jessica qui rejoignent la tribu rebelle des Fremen avec laquelle il compte se venger de ceux qui ont anéanti sa famille.

Plutôt fragile et réservé dans le premier film, Paul Atréides apparaît ici comme un homme ambitieux et déterminé, prêt à prendre le pouvoir et combattre le tyrannique empereur Shaddam IV et ses alliés le peuple Arkonnen.

Il apparaît comme ce héros messianique qui peut sauver le monde mais il doit aussi choisir entre le destin de l’univers et l’amour de Chani, une femme Fremen.  Terrible  dilemme qui déchire le héros face à ses propres contradictions …

Ceci n’est que le canevas à peine esquissé d’une histoire complexe et foisonnante, pleine de rebondissements, alimentée de scènes très spectaculaires où Villeneuve maîtrise avec une harmonieuse perfection le tournage en décors naturels (avec notamment de somptueux déserts de sable) et les effets spéciaux numériques.

Un formidable film d’action et de science fiction donc où se trouvent aussi déclinées des thématiques universelles comme la lutte contre la dictature, la révolte des opprimés, la quête du pouvoir, l’ambiguïté entre justice et vengeance, etc. …

Tous les personnages, quelle que soit leur importance sont extrêmement  bien travaillés et même les petits rôles ne sont pas anodins.

Dans le rôle du héros charismatique de Paul Atréides, on retrouve un Timothée Chalamet, plus sûr de lui, avec à ses côtés la délicieuse Zendaya.

André CEUTERICK