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Clap Ciné du 3 janvier
Publié le 3 janvier, 2024

« Priscilla »

Il pouvait paraître difficile et périlleux de plonger dans l’univers d’Elvis Presley, après le film choc de Baz Luhrmann qui faisait éclater toute la puissance et la démesure de la rock star magnétiquement interprétée par Austin Butler.

Dans « Priscilla », le nouveau film de Sofia Coppola (« Virgin suicides », « Marie Antoinette », « Lost in translation »), il est certes question d’Elvis – un Elvis plus effacé, parfois insignifiant – mais c’est surtout un morceau de la vie de Priscilla Presley que raconte Sofia Coppola d’après le livre autobiographique « Elvis and me », en fait, l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte de Priscilla Beaulieu qui rencontre, à 14 ans, Elvis Presley sur la base militaire de Bad Nauheim, en Allemagne en 1959.  Il a alors 24 ans et est déjà une rock star en Amérique, dont il a la nostalgie.  Elvis la séduit avec retenue et délicatesse puis rentre aux États-Unis.  Elle ne peut l’oublier mais n’a plus de nouvelles de lui.  Mais en 1963, il reprend contact avec elle, lui redéclare son amour, la fait venir chez lui et l’installe dans la somptueuse propriété de Graceland … Elle est très amoureuse, lui aussi sans doute mais à sa manière … il part en tournée, se lance dans le cinéma, …  Priscilla se sent seule et son rêve de prince charmant commence à s’abîmer.

Sofia Coppola décrit, sans glisser dans l’intensité passionnelle, cette relation peut-être idéalisée mais problématique, voire à contresens.  Et sans esquisser une possible réponse à la question de base : pourquoi Elvis déjà star et adulé par les femmes s’est-il épris de cette fille qui n’était presque qu’une enfant ?

Qu’importe : chemin faisant, la réalisatrice brosse le portrait d’une Priscila qui prend peu à peu conscience de sa propre réalité et entame un processus d’émancipation personnelle.

La mise en scène est soignée, élégante (comme d’habitude chez Sofia Coppola) mais ne saisit pas l’audace que lui offrait potentiellement cette histoire. Un film de classe et de sagesse, en quelque sorte.  Avec Cailee Spaeny dans le rôle titre, et Jacob Elordi dans celui d’Elvis.

« Iris et les hommes »

La réalisatrice Caroline Vignal retrouve ici son héroïne d’ « Antoinette dans les Cévennes » (2020), l’excellente Laure Calamy, révélée précédemment  par la série « Dix pour cent ».

C’est moins fort, moins drôle et moins original mais « Iris et les hommes » est une comédie légère, plaisante, d’un romantisme contemporain où tout va vite, où tout semble éphémère et où les relations s’expriment par textos téléphoniques.

Iris semble avoir une vie idéale et bien installée : un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant.  Tout semble aller pour le mieux mais Iris ne fait plus l’amour avec Stéphane depuis plusieurs années.  Sa libido est au point mort.

A l’école, une autre mère de famille lui conseille de s’inscrire sur une application de rencontres.  Après une première expérience peu concluante, elle retrouve un épanouissement charnel dans des rencontres sans lendemain puisqu’elle se donne pour règle de ne jamais revoir le même amant …  Quadragénaire désormais libérée, Iris aime susciter le désir des hommes et affiche une personnalité extravertie qui étonne et perturbe ses filles, son mari, sa collègue de travail …

C’est une comédie tonique, enjouée, dynamique, avec l’une ou l’autre scène fantaisiste un peu décalée et peut-être un certain manque de crédibilité mais ce qui sauve le tout c’est l’interprétation pétillante, fantasque et excentrique de Laure Calamy.

Sud Radio avec André Ceuterick chaque mercredi à 14h.

Clap Ciné du 3 janvier
Publié le 3 janvier, 2024

« Priscilla »

Il pouvait paraître difficile et périlleux de plonger dans l’univers d’Elvis Presley, après le film choc de Baz Luhrmann qui faisait éclater toute la puissance et la démesure de la rock star magnétiquement interprétée par Austin Butler.

Dans « Priscilla », le nouveau film de Sofia Coppola (« Virgin suicides », « Marie Antoinette », « Lost in translation »), il est certes question d’Elvis – un Elvis plus effacé, parfois insignifiant – mais c’est surtout un morceau de la vie de Priscilla Presley que raconte Sofia Coppola d’après le livre autobiographique « Elvis and me », en fait, l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte de Priscilla Beaulieu qui rencontre, à 14 ans, Elvis Presley sur la base militaire de Bad Nauheim, en Allemagne en 1959.  Il a alors 24 ans et est déjà une rock star en Amérique, dont il a la nostalgie.  Elvis la séduit avec retenue et délicatesse puis rentre aux États-Unis.  Elle ne peut l’oublier mais n’a plus de nouvelles de lui.  Mais en 1963, il reprend contact avec elle, lui redéclare son amour, la fait venir chez lui et l’installe dans la somptueuse propriété de Graceland … Elle est très amoureuse, lui aussi sans doute mais à sa manière … il part en tournée, se lance dans le cinéma, …  Priscilla se sent seule et son rêve de prince charmant commence à s’abîmer.

Sofia Coppola décrit, sans glisser dans l’intensité passionnelle, cette relation peut-être idéalisée mais problématique, voire à contresens.  Et sans esquisser une possible réponse à la question de base : pourquoi Elvis déjà star et adulé par les femmes s’est-il épris de cette fille qui n’était presque qu’une enfant ?

Qu’importe : chemin faisant, la réalisatrice brosse le portrait d’une Priscila qui prend peu à peu conscience de sa propre réalité et entame un processus d’émancipation personnelle.

La mise en scène est soignée, élégante (comme d’habitude chez Sofia Coppola) mais ne saisit pas l’audace que lui offrait potentiellement cette histoire. Un film de classe et de sagesse, en quelque sorte.  Avec Cailee Spaeny dans le rôle titre, et Jacob Elordi dans celui d’Elvis.

« Iris et les hommes »

La réalisatrice Caroline Vignal retrouve ici son héroïne d’ « Antoinette dans les Cévennes » (2020), l’excellente Laure Calamy, révélée précédemment  par la série « Dix pour cent ».

C’est moins fort, moins drôle et moins original mais « Iris et les hommes » est une comédie légère, plaisante, d’un romantisme contemporain où tout va vite, où tout semble éphémère et où les relations s’expriment par textos téléphoniques.

Iris semble avoir une vie idéale et bien installée : un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant.  Tout semble aller pour le mieux mais Iris ne fait plus l’amour avec Stéphane depuis plusieurs années.  Sa libido est au point mort.

A l’école, une autre mère de famille lui conseille de s’inscrire sur une application de rencontres.  Après une première expérience peu concluante, elle retrouve un épanouissement charnel dans des rencontres sans lendemain puisqu’elle se donne pour règle de ne jamais revoir le même amant …  Quadragénaire désormais libérée, Iris aime susciter le désir des hommes et affiche une personnalité extravertie qui étonne et perturbe ses filles, son mari, sa collègue de travail …

C’est une comédie tonique, enjouée, dynamique, avec l’une ou l’autre scène fantaisiste un peu décalée et peut-être un certain manque de crédibilité mais ce qui sauve le tout c’est l’interprétation pétillante, fantasque et excentrique de Laure Calamy.

Sud Radio avec André Ceuterick chaque mercredi à 14h.