« Le temps d’aimer »
Katell Quillévéré s’inspire de l’histoire tragique de sa grand-mère pour réaliser ce mélodrame intense sur un couple hanté par ses secrets dans la France d’après-guerre. Comme Madeleine, l’héroïne du film, la grand-mère de la réalisatrice a vécu dans sa jeunesse, pendant la seconde guerre mondiale, une histoire d’amour avec un Allemand, puis s’est retrouvée enceinte à 17 ans.
Le film s’ouvre sur des terribles images d’archives montrant des femmes accusées d’avoir fréquenté des Allemands, être tondues puis lynchées en place publique. C’est ce qui est arrivé à Madeleine qui a finalement réussi à fuir en Bretagne où elle élève non sans peine son fils Daniel. Serveuse dans un restaurant, elle traîne parfois sur la plage à ses rares moments de répit. Elle y rencontre François avec qui elle commence une relation amoureuse. Elle se confie sur son passé. Ils se marient et s’installent avec Daniel à Paris. Mais François a lui aussi un traumatisme du passé …
Cela aurait pu être une belle et simple histoire d’amour, tendre, banale, sans doute anonyme. Mais le couple et la vie de famille qu’essaient de construire Madeleine et François se fondent sur d’anciennes blessures et sur des fragilités toujours présentes. Ces deux-là apprennent à s’aimer à leur façon, s’aiment vraiment, avec des heurts, des passages à vide, une complexité grandissante aussi. Et l’histoire, qui s’élabore progressivement, gagne en intensité, en puissance.
Katell Quillévéré a choisi de travailler caméra à l’épaule pour suivre au plus près ses deux personnages et rendre leur histoire plus nerveuse et plus dynamique.
Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste ont trouvé le ton juste et une forte complicité pour donner à ce couple une belle empathie et le rendre sensible, attachant et très humain.
« How to have sex » de Molly Manning Walker
Difficile de faire l’impasse sur ce premier films anglais qui a reçu le prix « Un Certain Regard » au dernier festival de Cannes et qui a enthousiasmé le public et même une certaine partie de la critique.
Je suis loin de partager cet avis : je trouve le film vulgaire et d’assez mauvais goût, mécanique et répétitif, clinquant et assourdissant. Mais le public jugera par lui-même.
Pour célébrer la fin du lycée, trois copines anglaises, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances dans une station balnéaire à Malia, en Crète. Surexcitées, très maquillées et habillées sexy, elles enchaînent les cuites, les nuits folles et les conquêtes artificielles. Elles trichent sur leur âge et vont passer une soirée dans l’appartement voisin de trois gars plutôt attirants pour l’une et l’autre. Ils se retrouvent ainsi pour les fêtes suivantes mais entre Tara et Paddy, l’un des trois gars, le jeu du flirt et de la séduction va déraper.
On reconnaîtra à ce « teen movie » vaguement trash, une énergie impressionnante, un rythme endiablé, sans la moindre respiration ou presque et un langage cinématographique inscrit dans une mode très contemporaine mais il est difficile de trouver une vraie sensibilité et un peu d’émotion sincère (malgré quelques non-dits et un peu de larmes) dans cette libération hystérique pleine de couleurs, de bruits et d’agitation.
André Ceuterick
« Le temps d’aimer »
Katell Quillévéré s’inspire de l’histoire tragique de sa grand-mère pour réaliser ce mélodrame intense sur un couple hanté par ses secrets dans la France d’après-guerre. Comme Madeleine, l’héroïne du film, la grand-mère de la réalisatrice a vécu dans sa jeunesse, pendant la seconde guerre mondiale, une histoire d’amour avec un Allemand, puis s’est retrouvée enceinte à 17 ans.
Le film s’ouvre sur des terribles images d’archives montrant des femmes accusées d’avoir fréquenté des Allemands, être tondues puis lynchées en place publique. C’est ce qui est arrivé à Madeleine qui a finalement réussi à fuir en Bretagne où elle élève non sans peine son fils Daniel. Serveuse dans un restaurant, elle traîne parfois sur la plage à ses rares moments de répit. Elle y rencontre François avec qui elle commence une relation amoureuse. Elle se confie sur son passé. Ils se marient et s’installent avec Daniel à Paris. Mais François a lui aussi un traumatisme du passé …
Cela aurait pu être une belle et simple histoire d’amour, tendre, banale, sans doute anonyme. Mais le couple et la vie de famille qu’essaient de construire Madeleine et François se fondent sur d’anciennes blessures et sur des fragilités toujours présentes. Ces deux-là apprennent à s’aimer à leur façon, s’aiment vraiment, avec des heurts, des passages à vide, une complexité grandissante aussi. Et l’histoire, qui s’élabore progressivement, gagne en intensité, en puissance.
Katell Quillévéré a choisi de travailler caméra à l’épaule pour suivre au plus près ses deux personnages et rendre leur histoire plus nerveuse et plus dynamique.
Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste ont trouvé le ton juste et une forte complicité pour donner à ce couple une belle empathie et le rendre sensible, attachant et très humain.
« How to have sex » de Molly Manning Walker
Difficile de faire l’impasse sur ce premier films anglais qui a reçu le prix « Un Certain Regard » au dernier festival de Cannes et qui a enthousiasmé le public et même une certaine partie de la critique.
Je suis loin de partager cet avis : je trouve le film vulgaire et d’assez mauvais goût, mécanique et répétitif, clinquant et assourdissant. Mais le public jugera par lui-même.
Pour célébrer la fin du lycée, trois copines anglaises, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances dans une station balnéaire à Malia, en Crète. Surexcitées, très maquillées et habillées sexy, elles enchaînent les cuites, les nuits folles et les conquêtes artificielles. Elles trichent sur leur âge et vont passer une soirée dans l’appartement voisin de trois gars plutôt attirants pour l’une et l’autre. Ils se retrouvent ainsi pour les fêtes suivantes mais entre Tara et Paddy, l’un des trois gars, le jeu du flirt et de la séduction va déraper.
On reconnaîtra à ce « teen movie » vaguement trash, une énergie impressionnante, un rythme endiablé, sans la moindre respiration ou presque et un langage cinématographique inscrit dans une mode très contemporaine mais il est difficile de trouver une vraie sensibilité et un peu d’émotion sincère (malgré quelques non-dits et un peu de larmes) dans cette libération hystérique pleine de couleurs, de bruits et d’agitation.
André Ceuterick