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Deux nouveaux films épinglés par André Ceuterick
Publié le 23 novembre, 2023

NAPOLEON

Le projet était très ambitieux, un peu fou, avec un personnage de légende qui avait jusqu’à présent échappé à quelques grands cinéastes parmi lesquels  Kubrick qui avait imaginé fin des années 60 début 70 un film fleuve avec Jack Nicholson dans le rôle titre mais son scénario n’a jamais été tourné.

Ici, c’est du très solide : Ridley Scott (« Blade runner », « Gladiator », « Alien », …) comme réalisateur quand même vieillissant (86 ans), Joachim Phoenix, l’incroyable Joker de Todd Phillips, en empereur conquérant et habité, Vanessa Kirby, dernière héroïne des « Mission impossible », et un personnage hors norme, dans une époque de guerres et de tourments.

Ridley Scott retrace ainsi la vie de Napoléon Bonaparte, de 1789, quand , capitaine d’artillerie, il assiste à l’exécution de Marie Antoinette. Puis, tout va aller très vite et toujours plus loin, toujours plus haut.  En 1793, il est promu général de brigade, alors que Robespierre est renversé puis chargé de défendre la Convention, il monte l’insurrection royaliste en tirant sur la foule.  Il rencontre Joséphine de Beauharnais qu’il épousera un peu plus tard et qui aura une influence déterminante sur sa carrière et sur sa vie . Puis c’est l’ascension, fulgurante vers la couronne impériale … on connaît la suite.

Ridley Scott réalise un biopic dense et intense, où il survole les hauts points de la carrière de Napoléon, ce qui lui permet une mise en scène spectaculaire de ses tactiques militaires et politiques avec des grandes batailles et d’impressionnants mouvements de guerre mais le réalisateur ne réussit presque jamais à établir un portrait psychologique du personnage, avec l’évolution de son caractère, ses délires mégalomaniaques et surtout sa relation addictive, passionnée et chahutée avec Joséphine, son unique vrai amour, qui, avide de liberté, le trompera et qu’il trompera aussi jusqu’à divorcer d’elle pour épouser, en fin de règne Marie-Louise d’Autriche.

Ridley Scott aura quand même une attention particulière pour Joséphine, femme de l’ombre, aimante, intrigante, moderne dans l’affirmation de sa liberté.

Une grande et puissante fresque historique mais sans âme ni émotion.

RIEN A PERDRE

Delphine Deloget a efficacement mis à profit son expérience du documentariste et de journaliste reporter pour réaliser son premier long métrage de fiction où elle brosse avec beaucoup de « vérité » le portrait d’une mère qui élève seule ses deux enfants dans la banlieue de Brest.

Sylvie doit faire face à l’intervention des services sociaux quand un incident domestique survient à son plus jeune fils, resté seul à la maison, alors qu’elle était au travail.  Il est placé en foyer de manière provisoire par une assistante sociale.

Sur les conseils de son avocat, elle réunit des courriers de soutien pour essayer de le récupérer au plus vite mais le placement du gamin est prolongé et celui-ci vit très mal la séparation d’avec sa mère ; il se comporte avec violence au foyer.  Les services sociaux préconisent alors un traitement pour gérer les troubles du comportement et Sylvie commence elle aussi à perdre le contrôle…

La réalisatrice dépeint aussi une situation familiale instable où la mère aime beaucoup ses deux fils mais peine à organiser une vie dite normale.  Il y a des moments drôles, émouvants, pathétiques, parfois un peu excessifs mais cela donne beaucoup de substance, de consistance, de réalisme, à ce drame familial sur lequel pèsent les lois d’une société parfois trop rigoriste et peu encline à la compréhension.  Une fois encore, Virginie Efira réussit une composition dramatique pleine de justesse et marquée par l’émotion à fleur de peau d’une mère éprouvée par les circonstances d’une existence peu confortable et qui la conduit au bord du gouffre.

Deux nouveaux films épinglés par André Ceuterick
Publié le 23 novembre, 2023

NAPOLEON

Le projet était très ambitieux, un peu fou, avec un personnage de légende qui avait jusqu’à présent échappé à quelques grands cinéastes parmi lesquels  Kubrick qui avait imaginé fin des années 60 début 70 un film fleuve avec Jack Nicholson dans le rôle titre mais son scénario n’a jamais été tourné.

Ici, c’est du très solide : Ridley Scott (« Blade runner », « Gladiator », « Alien », …) comme réalisateur quand même vieillissant (86 ans), Joachim Phoenix, l’incroyable Joker de Todd Phillips, en empereur conquérant et habité, Vanessa Kirby, dernière héroïne des « Mission impossible », et un personnage hors norme, dans une époque de guerres et de tourments.

Ridley Scott retrace ainsi la vie de Napoléon Bonaparte, de 1789, quand , capitaine d’artillerie, il assiste à l’exécution de Marie Antoinette. Puis, tout va aller très vite et toujours plus loin, toujours plus haut.  En 1793, il est promu général de brigade, alors que Robespierre est renversé puis chargé de défendre la Convention, il monte l’insurrection royaliste en tirant sur la foule.  Il rencontre Joséphine de Beauharnais qu’il épousera un peu plus tard et qui aura une influence déterminante sur sa carrière et sur sa vie . Puis c’est l’ascension, fulgurante vers la couronne impériale … on connaît la suite.

Ridley Scott réalise un biopic dense et intense, où il survole les hauts points de la carrière de Napoléon, ce qui lui permet une mise en scène spectaculaire de ses tactiques militaires et politiques avec des grandes batailles et d’impressionnants mouvements de guerre mais le réalisateur ne réussit presque jamais à établir un portrait psychologique du personnage, avec l’évolution de son caractère, ses délires mégalomaniaques et surtout sa relation addictive, passionnée et chahutée avec Joséphine, son unique vrai amour, qui, avide de liberté, le trompera et qu’il trompera aussi jusqu’à divorcer d’elle pour épouser, en fin de règne Marie-Louise d’Autriche.

Ridley Scott aura quand même une attention particulière pour Joséphine, femme de l’ombre, aimante, intrigante, moderne dans l’affirmation de sa liberté.

Une grande et puissante fresque historique mais sans âme ni émotion.

RIEN A PERDRE

Delphine Deloget a efficacement mis à profit son expérience du documentariste et de journaliste reporter pour réaliser son premier long métrage de fiction où elle brosse avec beaucoup de « vérité » le portrait d’une mère qui élève seule ses deux enfants dans la banlieue de Brest.

Sylvie doit faire face à l’intervention des services sociaux quand un incident domestique survient à son plus jeune fils, resté seul à la maison, alors qu’elle était au travail.  Il est placé en foyer de manière provisoire par une assistante sociale.

Sur les conseils de son avocat, elle réunit des courriers de soutien pour essayer de le récupérer au plus vite mais le placement du gamin est prolongé et celui-ci vit très mal la séparation d’avec sa mère ; il se comporte avec violence au foyer.  Les services sociaux préconisent alors un traitement pour gérer les troubles du comportement et Sylvie commence elle aussi à perdre le contrôle…

La réalisatrice dépeint aussi une situation familiale instable où la mère aime beaucoup ses deux fils mais peine à organiser une vie dite normale.  Il y a des moments drôles, émouvants, pathétiques, parfois un peu excessifs mais cela donne beaucoup de substance, de consistance, de réalisme, à ce drame familial sur lequel pèsent les lois d’une société parfois trop rigoriste et peu encline à la compréhension.  Une fois encore, Virginie Efira réussit une composition dramatique pleine de justesse et marquée par l’émotion à fleur de peau d’une mère éprouvée par les circonstances d’une existence peu confortable et qui la conduit au bord du gouffre.