« Le petit blond de la Casbah »
Après quelques gros succès comme « Le grand Pardon » (Roger Hanin), « L’Union Sacrée », un polar avec R. Berry et le jeune P. Bruel, « Ce que le jour doit à la nuit », adapté du chef d’œuvre de Yasmina Kadra, Alexandre Arcady apparaît comme un cinéaste vieillissant. Dix ans après son dernier film « 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi », un thriller intense sur fond d’antisémitisme, Arcady réalise « Le petit blond de la Casbah », peut-être un film testament ou, en tout cas un film souvenir autobiographique (il adapte son propre roman), qui retrace, par de longs flash backs, sa vie de famille à Alger pendant la guerre d’Indépendance. Le point de départ et le fil conducteur du récit ne sont que des prétextes pour ouvrir les portes de la mémoire et du passé. 40 ans plus tard, Antoine, cinéaste, retourne à Alger avec son fils pour présenter un film qui raconte son enfance dans l’Algérie des années 60.
Antoine, 13 ans vit dans un immeuble surpeuplé de la Casbah, avec ses parents, sa grand-mère et ses frères. Le début du film nous offre une scène mémorable : Antoine va pour la première fois au cinéma avec Josette, une jolie jeune voisine.
Dans la salle, on projette le chef d’œuvre de René Clément « Jeux Interdits » avec Georges Poujouly et Brigitte Fossey. Soudain, on entend une explosion à l’extérieur : le public se sauve … seul Antoine reste vissé à son siège, les yeux plein de larmes, fasciné par la petite Paulette qui erre dans le désordre de l’exode de 1940, un petit chien dans ses bras. Le ton et le sujet sont donnés : c’est la nostalgie d’une époque révolue, la guerre d’indépendance en Algérie et … la naissance d’une vocation de cinéaste …
Le film est à la fois sincère et émouvant mais aussi très convenu avec les inévitables clichés sur « l’Algérie française », « nous sommes chez nous », la judéité, la famille, l’appartenance et les racines … même si Arcady réussit à montrer avec authenticité la vie intérieure de l’immeuble de la Casbah.
Avec quelques bons comédiens : Marie Gillain (la mère en 1960) et Françoise Fabian (la mère de nos jours) et aussi Pascal Elbé, Michel Boujenah, Jean Benguigui, …
« La fiancée du poète »
Yolande Moreau est actrice, réalisatrice, scénariste depuis pas mal de temps. Mais elle vit le cinéma à son rythme, sans le moindre empressement inutile. Si elle a une carrière diversifiée d’actrice dans des petits et grands rôles, « La fiancée du Poète » n’est que son troisième long métrage en tant que réalisatrice, après « Quand la mer monte … » qui lui vaut un César du meilleur premier film en 2005 et « Henri » présenté à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs en 2014.
Également devant la caméra, elle joue le rôle de Mireille qui travaille comme serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en s’adonnant à des petits larcins et à du trafic de cartouches de cigarettes pour arrondir ses fins de mois. Elle a récemment hérité de la grande maison familiale des bords de Meuse mais n’a pas les moyens de l’entretenir. Elle décide alors de louer des chambres à trois locataires : Elvis, un réfugié politique turc, Cyril, étudiant aux Beaux-Arts, et Bernard, un jardinier un peu ronchon. Trois hommes qui vont bouleverser la routine de sa vie et la préparer, sans le savoir, au retour d’un quatrième, son grand amour de jeunesse, André Pieyre, un poète catalan qu’elle croyait mort …
Le film suit le parcours d’une femme amoureuse de peinture et de poésie, impliquée dans de petits trafics, mais sensible et généreuse. Avec ses trois locataires puis son amoureux revenu, ils forment un groupe de gens qui se comprennent, s’entraident et rêvent de liberté.
Leurs échanges sont tantôt drôles, tantôt émouvants et dégagent quelques moments burlesques et poétiques de ce film qui a du souffle, de la fraîcheur, et beaucoup de bienveillance. Il y a à la fois un peu de mélancolie, de l’excentricité et surtout une belle énergie positive et chaleureuse.
Un film à l’image de Yolande Moreau, telle qu’en elle-même.
« Le petit blond de la Casbah »
Après quelques gros succès comme « Le grand Pardon » (Roger Hanin), « L’Union Sacrée », un polar avec R. Berry et le jeune P. Bruel, « Ce que le jour doit à la nuit », adapté du chef d’œuvre de Yasmina Kadra, Alexandre Arcady apparaît comme un cinéaste vieillissant. Dix ans après son dernier film « 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi », un thriller intense sur fond d’antisémitisme, Arcady réalise « Le petit blond de la Casbah », peut-être un film testament ou, en tout cas un film souvenir autobiographique (il adapte son propre roman), qui retrace, par de longs flash backs, sa vie de famille à Alger pendant la guerre d’Indépendance. Le point de départ et le fil conducteur du récit ne sont que des prétextes pour ouvrir les portes de la mémoire et du passé. 40 ans plus tard, Antoine, cinéaste, retourne à Alger avec son fils pour présenter un film qui raconte son enfance dans l’Algérie des années 60.
Antoine, 13 ans vit dans un immeuble surpeuplé de la Casbah, avec ses parents, sa grand-mère et ses frères. Le début du film nous offre une scène mémorable : Antoine va pour la première fois au cinéma avec Josette, une jolie jeune voisine.
Dans la salle, on projette le chef d’œuvre de René Clément « Jeux Interdits » avec Georges Poujouly et Brigitte Fossey. Soudain, on entend une explosion à l’extérieur : le public se sauve … seul Antoine reste vissé à son siège, les yeux plein de larmes, fasciné par la petite Paulette qui erre dans le désordre de l’exode de 1940, un petit chien dans ses bras. Le ton et le sujet sont donnés : c’est la nostalgie d’une époque révolue, la guerre d’indépendance en Algérie et … la naissance d’une vocation de cinéaste …
Le film est à la fois sincère et émouvant mais aussi très convenu avec les inévitables clichés sur « l’Algérie française », « nous sommes chez nous », la judéité, la famille, l’appartenance et les racines … même si Arcady réussit à montrer avec authenticité la vie intérieure de l’immeuble de la Casbah.
Avec quelques bons comédiens : Marie Gillain (la mère en 1960) et Françoise Fabian (la mère de nos jours) et aussi Pascal Elbé, Michel Boujenah, Jean Benguigui, …
« La fiancée du poète »
Yolande Moreau est actrice, réalisatrice, scénariste depuis pas mal de temps. Mais elle vit le cinéma à son rythme, sans le moindre empressement inutile. Si elle a une carrière diversifiée d’actrice dans des petits et grands rôles, « La fiancée du Poète » n’est que son troisième long métrage en tant que réalisatrice, après « Quand la mer monte … » qui lui vaut un César du meilleur premier film en 2005 et « Henri » présenté à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs en 2014.
Également devant la caméra, elle joue le rôle de Mireille qui travaille comme serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en s’adonnant à des petits larcins et à du trafic de cartouches de cigarettes pour arrondir ses fins de mois. Elle a récemment hérité de la grande maison familiale des bords de Meuse mais n’a pas les moyens de l’entretenir. Elle décide alors de louer des chambres à trois locataires : Elvis, un réfugié politique turc, Cyril, étudiant aux Beaux-Arts, et Bernard, un jardinier un peu ronchon. Trois hommes qui vont bouleverser la routine de sa vie et la préparer, sans le savoir, au retour d’un quatrième, son grand amour de jeunesse, André Pieyre, un poète catalan qu’elle croyait mort …
Le film suit le parcours d’une femme amoureuse de peinture et de poésie, impliquée dans de petits trafics, mais sensible et généreuse. Avec ses trois locataires puis son amoureux revenu, ils forment un groupe de gens qui se comprennent, s’entraident et rêvent de liberté.
Leurs échanges sont tantôt drôles, tantôt émouvants et dégagent quelques moments burlesques et poétiques de ce film qui a du souffle, de la fraîcheur, et beaucoup de bienveillance. Il y a à la fois un peu de mélancolie, de l’excentricité et surtout une belle énergie positive et chaleureuse.
Un film à l’image de Yolande Moreau, telle qu’en elle-même.