Beaucoup de nouveaux films cette semaine parmi lesquels j’ai choisi deux sujets intéressants et sensibles principalement portés par deux actrices en pleine maturité artistique et qui maîtrisent excellemment leurs personnages respectifs.
D’abord Léa Drucker (« les couleurs de l’incendie » de Clovis Cornillac, « Incroyable mais vrai » de Quentin Dupieux et bien sûr « Close » de Lukas D’Hont).
Dans « L’été dernier » de Catherine Breillat (dont c’est le retour au cinéma dix ans après « Abus de faiblesse ») où elle joue le rôle de Anne, une avocate à succès spécialisée dans les cas de mineurs, qui mène une vie heureuse avec son mari Pierre et leur deux jeunes filles adoptées. Un jour, Théo, 17 ans, le fils de Pierre issu d’un précédent mariage emménage chez eux suite à des difficultés au sein de son école. Théo se montre difficile et provocateur, au point même de cambrioler sa propre maison. Anne n’en parle pas à condition qu’il fasse l’effort de s’intégrer à la famille.
Peu à peu, Anne et Théo se rapprochent et finalement couchent ensemble. C’est le début d’une complicité intime, d’une attirance non maîtrisée mais aussi de la charge d’un lourd secret …
Catherine Breillat met en scène au départ avec une certaine subtilité, ce jeu de séduction qui, lorsqu’il trouve son premier aboutissement, devient un jeu d’influence et de pouvoir, entre les deux amants : Anne tente de faire marche arrière sans pour autant résister aux approches de Théo qui s’éveille à un amour de plus en plus prenant.
Le film est plongé dans une grande ambiguïté à plusieurs niveaux : Anne a-t-elle une attitude de prédation par rapport à Théo, adolescent quand même faussement innocent ?
La relation entre Anne et Théo peut figurer un inceste potentiel, une sorte d’initiation sensuelle – sexuelle entre une femme mûre et un adolescent, une tendance au harcèlement du jeune homme à l’encontre de Anne qui se défile … et qui reprend le dessus par la force du mensonge.
Une histoire à fleur de peau, avec quelques moments brefs et intenses, des esquives, des dérobades que Catherine Breillat glissent insidieusement dans une complaisante hypocrisie bourgeoise.
Ensuite dans « Toni, en famille » de Nathan Ambrosioni, il y a Camille Cottin qui s’impose dans le cinéma français, tous genres confondus, avec aussi quelques jolis détours internationaux, comme dans « House of Gucci » de Ridley Scott et « Stillwater » de Tom Mc Carthy (avec Matt Damon).
Elle déborde ici d’énergie, de détermination, de tendresse dans le rôle de Toni (Antonia), mère seule qui doit élever cinq enfants. En journée, elle les conduit à l’école ou à des activités complémentaires, fait le ménage, prépare les repas et le soir, elle chante dans des salles et des bars et on comprend qu’elle a eu une très éphémère carrière de chanteuse-vedette dans sa jeunesse.
Toni doit faire face aux problèmes et difficultés de ses enfants : les frictions à ‘école, l’éveil à la sexualité et le coming out des ses cadets, la fragilité de son aînée qui veut devenir danseuse étoile, la tentative de suicide de l’autre qui se sentait délaissé … Toni vit ainsi une sorte de tourbillon permanent où il n’y a pas vraiment de place pour elle qui, pourtant, aspire à trouver une nouvelle voie, peut-être à reprendre des études, surtout à se retrouver elle-même.
Le jeune réalisateur de 23 ans, Nathan Ambrosioni, dont c’est déjà le deuxième long métrage, construit et développe avec talent, un personnage complexe, qui se démène à l’extérieur pour les siens mais ressent son propre vide. Il maîtrise bien aussi ces seconds rôles de grands enfants dont on perçoit le caractère et la sensibilité. Il peut ici s’appuyer sur une Camille Cottin, non seulement parfaite en mère dévouée omniprésente, sincère et à l’écoute mais qui donne aussi à son personnage une vraie épaisseur psychologique et une identité autre, personnelle et enrichissante.
Une belle réussite.
André Ceuterick
Beaucoup de nouveaux films cette semaine parmi lesquels j’ai choisi deux sujets intéressants et sensibles principalement portés par deux actrices en pleine maturité artistique et qui maîtrisent excellemment leurs personnages respectifs.
D’abord Léa Drucker (« les couleurs de l’incendie » de Clovis Cornillac, « Incroyable mais vrai » de Quentin Dupieux et bien sûr « Close » de Lukas D’Hont).
Dans « L’été dernier » de Catherine Breillat (dont c’est le retour au cinéma dix ans après « Abus de faiblesse ») où elle joue le rôle de Anne, une avocate à succès spécialisée dans les cas de mineurs, qui mène une vie heureuse avec son mari Pierre et leur deux jeunes filles adoptées. Un jour, Théo, 17 ans, le fils de Pierre issu d’un précédent mariage emménage chez eux suite à des difficultés au sein de son école. Théo se montre difficile et provocateur, au point même de cambrioler sa propre maison. Anne n’en parle pas à condition qu’il fasse l’effort de s’intégrer à la famille.
Peu à peu, Anne et Théo se rapprochent et finalement couchent ensemble. C’est le début d’une complicité intime, d’une attirance non maîtrisée mais aussi de la charge d’un lourd secret …
Catherine Breillat met en scène au départ avec une certaine subtilité, ce jeu de séduction qui, lorsqu’il trouve son premier aboutissement, devient un jeu d’influence et de pouvoir, entre les deux amants : Anne tente de faire marche arrière sans pour autant résister aux approches de Théo qui s’éveille à un amour de plus en plus prenant.
Le film est plongé dans une grande ambiguïté à plusieurs niveaux : Anne a-t-elle une attitude de prédation par rapport à Théo, adolescent quand même faussement innocent ?
La relation entre Anne et Théo peut figurer un inceste potentiel, une sorte d’initiation sensuelle – sexuelle entre une femme mûre et un adolescent, une tendance au harcèlement du jeune homme à l’encontre de Anne qui se défile … et qui reprend le dessus par la force du mensonge.
Une histoire à fleur de peau, avec quelques moments brefs et intenses, des esquives, des dérobades que Catherine Breillat glissent insidieusement dans une complaisante hypocrisie bourgeoise.
Ensuite dans « Toni, en famille » de Nathan Ambrosioni, il y a Camille Cottin qui s’impose dans le cinéma français, tous genres confondus, avec aussi quelques jolis détours internationaux, comme dans « House of Gucci » de Ridley Scott et « Stillwater » de Tom Mc Carthy (avec Matt Damon).
Elle déborde ici d’énergie, de détermination, de tendresse dans le rôle de Toni (Antonia), mère seule qui doit élever cinq enfants. En journée, elle les conduit à l’école ou à des activités complémentaires, fait le ménage, prépare les repas et le soir, elle chante dans des salles et des bars et on comprend qu’elle a eu une très éphémère carrière de chanteuse-vedette dans sa jeunesse.
Toni doit faire face aux problèmes et difficultés de ses enfants : les frictions à ‘école, l’éveil à la sexualité et le coming out des ses cadets, la fragilité de son aînée qui veut devenir danseuse étoile, la tentative de suicide de l’autre qui se sentait délaissé … Toni vit ainsi une sorte de tourbillon permanent où il n’y a pas vraiment de place pour elle qui, pourtant, aspire à trouver une nouvelle voie, peut-être à reprendre des études, surtout à se retrouver elle-même.
Le jeune réalisateur de 23 ans, Nathan Ambrosioni, dont c’est déjà le deuxième long métrage, construit et développe avec talent, un personnage complexe, qui se démène à l’extérieur pour les siens mais ressent son propre vide. Il maîtrise bien aussi ces seconds rôles de grands enfants dont on perçoit le caractère et la sensibilité. Il peut ici s’appuyer sur une Camille Cottin, non seulement parfaite en mère dévouée omniprésente, sincère et à l’écoute mais qui donne aussi à son personnage une vraie épaisseur psychologique et une identité autre, personnelle et enrichissante.
Une belle réussite.
André Ceuterick