« Le Procès Goldman »
Dans ce nouveau film, Cédric Kahn reconstitue ici le fameux procès Goldman, avec sobriété et rigueur mais aussi beaucoup de force et d’intensité dramatique.
Rappel de faits : en novembre 1975, débute le 2ème procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un a entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire de meurtre et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle … Goldman, incontrôlable et provocateur, risque la peine capitale …
C’est un film de procès qui restitue avec minutie et précision une affaire authentique mais c’est aussi un film de société où il est question de politique, de police partisane, de droits et de liberté et surtout de complexité judiciaire.
Cédric Kahn brosse aussi le portrait d’un homme torturé, ancien révolutionnaire idéaliste qui a sombré dans la vie oisive puis le banditisme urbain, un homme qui s’est livré dans un livre « Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France », qui, d’une certaine manière, a emballé l’opinion publique.
Cédric Kahn adopte un style épuré, sec, austère qui privilégie la parole de l’accusé, des magistrats et des autres protagonistes.
Pas d’imagerie, pas de romantisme, pas de sensationnel. Ce n’est pas un procès à l’américaine mais celui d’un homme qui, dans le box, affirme « qu’il est innocent parce qu’il est innocent » : face à lui, son passé, ses propres erreurs, le monde, la société.
Goldman est interprété, « habité », par le formidable comédien belge Arieh Worthalter dont l’intensité et la conviction identifient à elles seules sa probable innocence. C’est passionnant.
« Le règne animal »
Après son premier film « Les combattants », excellent au demeurant, Thomas Cailley poursuit son voyage entre réalisme et fantastique avec ce « Règne animal » où il est question de mutation et d’évolution de l’espèce humaine.
Le monde est en proie à une vague épidémique de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux. C’est le cas de Lana, la femme de François et la maman de Emile, 16 ans.
Ils vont lui rendre visite dans un centre spécialisé où on soigne la maladie.
Un peu plus tard, on annonce à François qu’elle va être transférée dans une clinique du Sud Ouest. Ils vont s’installer là-bas pour rester proche d’elle mais pendant le transfert le camion qui transportait les « créatures » a un accident et celles-ci disparaissent dans la nature … François et Émile sillonnent les environs et parcourent les bois la nuit pour essayer de retrouver Lana … Peu à peu Émile constate d’étranges changements dans son corps.
« Le règne animal » est une fable fantastique moderne où Thomas Cailley s’interroge sur l’avenir de l’espèce humaine, son rapport à la nature, sa proximité voire sa confusion avec le monde animal.
Le film suit plus particulièrement la relation entre un père et son fils à un moment où, un peu partout dans le monde, la « part animale » de l’humain se réveille …
Thomas Cailley réussit à rendre acceptable voire crédible cette histoire grâce à sa capacité à intégrer des éléments insolites et « surnaturels » dans un contexte réaliste, dans des espaces de vie au quotidien (le lycée, la fête au village, …). En filigrane, il y a aussi une belle réflexion sur la différence de ces êtres en mutation : faut-il les chasser et les abattre ou tenter de communiquer et apprendre à vivre ensemble ?
Mais il nous dit essentiellement que le corps humain est malade et aussi l’Humanité tout entière. Avec Romain Duris dans le rôle du père et Paul Kircher dans celui d’Emile inquiet et agité.
André Ceuterick
« Le Procès Goldman »
Dans ce nouveau film, Cédric Kahn reconstitue ici le fameux procès Goldman, avec sobriété et rigueur mais aussi beaucoup de force et d’intensité dramatique.
Rappel de faits : en novembre 1975, débute le 2ème procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un a entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire de meurtre et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle … Goldman, incontrôlable et provocateur, risque la peine capitale …
C’est un film de procès qui restitue avec minutie et précision une affaire authentique mais c’est aussi un film de société où il est question de politique, de police partisane, de droits et de liberté et surtout de complexité judiciaire.
Cédric Kahn brosse aussi le portrait d’un homme torturé, ancien révolutionnaire idéaliste qui a sombré dans la vie oisive puis le banditisme urbain, un homme qui s’est livré dans un livre « Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France », qui, d’une certaine manière, a emballé l’opinion publique.
Cédric Kahn adopte un style épuré, sec, austère qui privilégie la parole de l’accusé, des magistrats et des autres protagonistes.
Pas d’imagerie, pas de romantisme, pas de sensationnel. Ce n’est pas un procès à l’américaine mais celui d’un homme qui, dans le box, affirme « qu’il est innocent parce qu’il est innocent » : face à lui, son passé, ses propres erreurs, le monde, la société.
Goldman est interprété, « habité », par le formidable comédien belge Arieh Worthalter dont l’intensité et la conviction identifient à elles seules sa probable innocence. C’est passionnant.
« Le règne animal »
Après son premier film « Les combattants », excellent au demeurant, Thomas Cailley poursuit son voyage entre réalisme et fantastique avec ce « Règne animal » où il est question de mutation et d’évolution de l’espèce humaine.
Le monde est en proie à une vague épidémique de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux. C’est le cas de Lana, la femme de François et la maman de Emile, 16 ans.
Ils vont lui rendre visite dans un centre spécialisé où on soigne la maladie.
Un peu plus tard, on annonce à François qu’elle va être transférée dans une clinique du Sud Ouest. Ils vont s’installer là-bas pour rester proche d’elle mais pendant le transfert le camion qui transportait les « créatures » a un accident et celles-ci disparaissent dans la nature … François et Émile sillonnent les environs et parcourent les bois la nuit pour essayer de retrouver Lana … Peu à peu Émile constate d’étranges changements dans son corps.
« Le règne animal » est une fable fantastique moderne où Thomas Cailley s’interroge sur l’avenir de l’espèce humaine, son rapport à la nature, sa proximité voire sa confusion avec le monde animal.
Le film suit plus particulièrement la relation entre un père et son fils à un moment où, un peu partout dans le monde, la « part animale » de l’humain se réveille …
Thomas Cailley réussit à rendre acceptable voire crédible cette histoire grâce à sa capacité à intégrer des éléments insolites et « surnaturels » dans un contexte réaliste, dans des espaces de vie au quotidien (le lycée, la fête au village, …). En filigrane, il y a aussi une belle réflexion sur la différence de ces êtres en mutation : faut-il les chasser et les abattre ou tenter de communiquer et apprendre à vivre ensemble ?
Mais il nous dit essentiellement que le corps humain est malade et aussi l’Humanité tout entière. Avec Romain Duris dans le rôle du père et Paul Kircher dans celui d’Emile inquiet et agité.
André Ceuterick