« Acide »
Le premier long métrage de Just PHILLIPOT, « La Nuée » (mal distribué en période post covid) avait impressionné (une histoire de sauterelles très menaçantes pour une famille) et démontrait déjà une certaine maîtrise dans la mise en scène et la capacité de créer une ambiance dramatique et angoissante.
Ceci se confirme avec « Acide », un autre film de genre, sorte de film – catastrophe plus réaliste, à hauteur humaine.
Les personnages sont d’emblée mis en place : Michal, un ouvrier plutôt agressif et incontrôlable, a été placé sous surveillance judiciaire, il est séparé de Elise qui mène une vie petite bourgeoise plutôt normale ; ils ont une fille, Selma, jeune ado assez rebelle, déchirée entre père et mère.
Et puis il y a l’atmosphère extérieure, le climat détraqué, la pollution excessive. Le ciel s’assombrit, les nuages menacent, puis des pluies acides commencent à s’abattre sur la France. Elise appelle Michal pour sauver Selma : tous trois vont traverser des régions inondées, des paysages dévastés, et les pluies meurtrières ravagent tout sur leur passage. C’est la panique, la fuite, la folie, l’exode … Chacun se débrouille comme il peut, beaucoup meurent brûlés ou sont emportés par des rivières contaminées …
Une ambiance de fin du monde que Just PHILLIPOT figure avec beaucoup de force et d’intensité. Mais parfois il semble manquer de réel, d’ouverture, un peu prisonnier du parcours et des comportements de ses trois personnages principaux, autour desquels les autres n’apparaissent alors que comme des faire-valoir. Dommage !
Dans les rôles principaux, Guillaume CANET, Laetitia DOSCH mais aussi la jeune Patience MUNCHENBACH qui leur vole la vedette.
« Le syndrome des amours passées »
Le duo de cinéastes belges Ann SIROT – Raphaël BALBONI avait déjà réalisé un joli premier film « Une vie démente » (en 2021) qui leur avait d’ailleurs valu plusieurs Magritte du cinéma belge. L’histoire d’une vieille dame qui perd le sens de la réalité et dont il faut s’occuper.
Ce deuxième long métrage, « Le syndrome des amours passées », qui avait été sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, me semble plus riche, plus accompli, plus maîtrisé. Le pitch est assez drôle et plutôt original : un couple, Rémi et Sandra, n’arrive pas à avoir d’enfant. Pour « débloquer » cette situation, au propre comme au figuré, un médecin leur conseille de recoucher une fois avec tous leurs « ex » respectifs, car, en fait, ils sont atteints du « Syndrome des amours passées ».
A partir de là, on peut imaginer, d’abord la surprise des deux amants, puis les démarches qu’ils devront entreprendre, d’accord l’un avec l’autre, et en parfaite complicité, du moins au départ. Rémi et Sandra doivent ainsi programmer, chacun de leur côté, une série « d’infidélités artificielles », en fonction de leurs souvenirs respectifs.
Le fim apparaît comme une fable burlesque, avec un mélange de moments drôles, émouvants, déstabilisants, sensuels, où certaines scènes deviennent assez érotiques, presque par la force des choses. Mais derrière l’ensemble des situations que vive Rémi et Sandra, il y a aussi ces composantes de l’amour et de leur propre relation qui sont perturbées, voire compromises : la fidélité, bien sûr mais aussi le désir de l’autre, la sincérité, la tendresse, l’angoisse de ce qu’il restera de tout cela. Et à chaque fois qu’ils se retrouvent pour « faire le point », les choses semblent glisser, changer, s’effriter. L’histoire de base (celle de Rémi et Sandra) est aussi enrichie par des séquences qu’ils vivent avec ces « ex » et par les quiproquos qu’engendrent les réactions de ceux-ci.
C’est drôle, plaisant, ludique, gentiment érotique et remarquablement interprété par Lucie DEBAY et Lazare GOUSSEAU.
André Ceuterick
« Acide »
Le premier long métrage de Just PHILLIPOT, « La Nuée » (mal distribué en période post covid) avait impressionné (une histoire de sauterelles très menaçantes pour une famille) et démontrait déjà une certaine maîtrise dans la mise en scène et la capacité de créer une ambiance dramatique et angoissante.
Ceci se confirme avec « Acide », un autre film de genre, sorte de film – catastrophe plus réaliste, à hauteur humaine.
Les personnages sont d’emblée mis en place : Michal, un ouvrier plutôt agressif et incontrôlable, a été placé sous surveillance judiciaire, il est séparé de Elise qui mène une vie petite bourgeoise plutôt normale ; ils ont une fille, Selma, jeune ado assez rebelle, déchirée entre père et mère.
Et puis il y a l’atmosphère extérieure, le climat détraqué, la pollution excessive. Le ciel s’assombrit, les nuages menacent, puis des pluies acides commencent à s’abattre sur la France. Elise appelle Michal pour sauver Selma : tous trois vont traverser des régions inondées, des paysages dévastés, et les pluies meurtrières ravagent tout sur leur passage. C’est la panique, la fuite, la folie, l’exode … Chacun se débrouille comme il peut, beaucoup meurent brûlés ou sont emportés par des rivières contaminées …
Une ambiance de fin du monde que Just PHILLIPOT figure avec beaucoup de force et d’intensité. Mais parfois il semble manquer de réel, d’ouverture, un peu prisonnier du parcours et des comportements de ses trois personnages principaux, autour desquels les autres n’apparaissent alors que comme des faire-valoir. Dommage !
Dans les rôles principaux, Guillaume CANET, Laetitia DOSCH mais aussi la jeune Patience MUNCHENBACH qui leur vole la vedette.
« Le syndrome des amours passées »
Le duo de cinéastes belges Ann SIROT – Raphaël BALBONI avait déjà réalisé un joli premier film « Une vie démente » (en 2021) qui leur avait d’ailleurs valu plusieurs Magritte du cinéma belge. L’histoire d’une vieille dame qui perd le sens de la réalité et dont il faut s’occuper.
Ce deuxième long métrage, « Le syndrome des amours passées », qui avait été sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, me semble plus riche, plus accompli, plus maîtrisé. Le pitch est assez drôle et plutôt original : un couple, Rémi et Sandra, n’arrive pas à avoir d’enfant. Pour « débloquer » cette situation, au propre comme au figuré, un médecin leur conseille de recoucher une fois avec tous leurs « ex » respectifs, car, en fait, ils sont atteints du « Syndrome des amours passées ».
A partir de là, on peut imaginer, d’abord la surprise des deux amants, puis les démarches qu’ils devront entreprendre, d’accord l’un avec l’autre, et en parfaite complicité, du moins au départ. Rémi et Sandra doivent ainsi programmer, chacun de leur côté, une série « d’infidélités artificielles », en fonction de leurs souvenirs respectifs.
Le fim apparaît comme une fable burlesque, avec un mélange de moments drôles, émouvants, déstabilisants, sensuels, où certaines scènes deviennent assez érotiques, presque par la force des choses. Mais derrière l’ensemble des situations que vive Rémi et Sandra, il y a aussi ces composantes de l’amour et de leur propre relation qui sont perturbées, voire compromises : la fidélité, bien sûr mais aussi le désir de l’autre, la sincérité, la tendresse, l’angoisse de ce qu’il restera de tout cela. Et à chaque fois qu’ils se retrouvent pour « faire le point », les choses semblent glisser, changer, s’effriter. L’histoire de base (celle de Rémi et Sandra) est aussi enrichie par des séquences qu’ils vivent avec ces « ex » et par les quiproquos qu’engendrent les réactions de ceux-ci.
C’est drôle, plaisant, ludique, gentiment érotique et remarquablement interprété par Lucie DEBAY et Lazare GOUSSEAU.
André Ceuterick