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Clap Ciné du 6 septembre
Publié le 7 septembre, 2023

SISU, DE L’OR ET DU SANG  du Finlandais Jalmari HELANDER

Un film assez délirant, sauvage, violent, terrible à tous points de vue qui fut l’un des grands succès du dernier Festival du Film Fantastique de Bruxelles.

On est en 1944, sur les plaines désertiques de la toundra lapone.  Alors que la deuxième guerre mondiale touche à sa fin, un chercheur d’or rude et solitaire tombe sur un filon inestimable qui va changer sa vie.  Alors qu’il redescend vers le monde civilisé, un convoi de chars blindés du troisième Reich croisent sa route, avec des nazis en fuite qui flairent le pactole et tente de le lui voler avant de le tuer.  Mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire : le plus redoutable mercenaire finlandais qui ait jamais existé ! (la légende raconte qu’il aurait même liquidé la moitié de l’armée russe à lui tout seul).

Et c’est évidemment un grand carnage, véritable jeu de massacre que même un personnage surhumain, tailladé de toutes parts, sorte de mix entre Mad Max – Rambo et les plus méchants héros sauvages de Tarantino.

Une vraie bonne série B, dans le genre bien sûr, très efficacement mise en scène, avec des scènes follement spectaculaires et des invraisemblances qui amusent beaucoup, pleines d’humour et de parodie.  L’immortel dans l’affaire s’appelle Jorma TOMMILA, 20 ans de carrière.

LE CIEL ROUGE

Christian PETZOLD est l’une des valeurs sûres du cinéma allemand contemporain.  Assez prolixe aussi avec d’excellents films comme « Barbara », « Phoenix », « Transit », « Ondine », cette dernière décennie.

« Le ciel rouge » est ce qu’on appelle couramment un « film d’été », comme François OZON avait fait « Eté 85 », par exemple.

C’est donc l’été, au bord de la mer, en Allemagne.  Léon, jeune romancier, vient passer quelques temps avec son ami Félix dans la maison de campagne de la famille de ce dernier.  En arrivant, ils y trouvent Nadja, la nièce d’une collègue de la mère de Félix, qui y séjourne aussi.

A ces trois personnages, s’ajoute David, un secouriste de plage et amant occasionnel de Nadja.  Un soir, lors d’un dîner, David embrasse Félix … c’est le début d’une relation amoureuse entre les deux jeunes gens …

Le fil conducteur de cette comédie amère et faussement légère, c’est Léon, assez renfrogné et plutôt psychorigide, qui tente d’achever son deuxième roman.  Il n’aime pas les choses imprévues, non ordonnées et ne se sent pas à l’aise dans mouvements qui animent ses amis … surtout face à Nadja, dont il semble secrètement amoureux, comme nous le laissent penser certaines attitude et détails de son comportement …

Pendant ces quelques jours d’été, PETZOLD va observer ce personnage qui projette ses préjugés sur la réalité, et se préoccupe plus des apparences que de son propre accomplissement.  Et, de fait, Léon semble toujours passer à côté de quelque chose, comme s’il se tenait sciemment à l’écart de manière négative, parfois à regret.  Il n’est pas du tout charismatique et ne suscite pas l’empathie mais ses failles, ses faiblesses, sa fragilité intérieure lui donnent une vraie humanité, notamment dans ces moments où il laisse filer Nadja qui lui tend parfois la perche.

On pourrait aussi dire que Léon est une sorte d’étranger égaré dans cet été où il ne trouve pas d’adéquation au monde et aux autres et où les incendies de forêt, là-bas au loin, sont de plus en plus menaçants (triste actualité).

Face à Thomas SCHUBERT (dans le rôle de Léon).  On retrouve la délicieuse Paula BEER que PETZOLD avait déjà fait tourner dans « Transit » et « Ondine » et que OZON avait magnifiquement filmé dans « Frantz ».

André Ceuterick

Clap Ciné du 6 septembre
Publié le 7 septembre, 2023

SISU, DE L’OR ET DU SANG  du Finlandais Jalmari HELANDER

Un film assez délirant, sauvage, violent, terrible à tous points de vue qui fut l’un des grands succès du dernier Festival du Film Fantastique de Bruxelles.

On est en 1944, sur les plaines désertiques de la toundra lapone.  Alors que la deuxième guerre mondiale touche à sa fin, un chercheur d’or rude et solitaire tombe sur un filon inestimable qui va changer sa vie.  Alors qu’il redescend vers le monde civilisé, un convoi de chars blindés du troisième Reich croisent sa route, avec des nazis en fuite qui flairent le pactole et tente de le lui voler avant de le tuer.  Mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire : le plus redoutable mercenaire finlandais qui ait jamais existé ! (la légende raconte qu’il aurait même liquidé la moitié de l’armée russe à lui tout seul).

Et c’est évidemment un grand carnage, véritable jeu de massacre que même un personnage surhumain, tailladé de toutes parts, sorte de mix entre Mad Max – Rambo et les plus méchants héros sauvages de Tarantino.

Une vraie bonne série B, dans le genre bien sûr, très efficacement mise en scène, avec des scènes follement spectaculaires et des invraisemblances qui amusent beaucoup, pleines d’humour et de parodie.  L’immortel dans l’affaire s’appelle Jorma TOMMILA, 20 ans de carrière.

LE CIEL ROUGE

Christian PETZOLD est l’une des valeurs sûres du cinéma allemand contemporain.  Assez prolixe aussi avec d’excellents films comme « Barbara », « Phoenix », « Transit », « Ondine », cette dernière décennie.

« Le ciel rouge » est ce qu’on appelle couramment un « film d’été », comme François OZON avait fait « Eté 85 », par exemple.

C’est donc l’été, au bord de la mer, en Allemagne.  Léon, jeune romancier, vient passer quelques temps avec son ami Félix dans la maison de campagne de la famille de ce dernier.  En arrivant, ils y trouvent Nadja, la nièce d’une collègue de la mère de Félix, qui y séjourne aussi.

A ces trois personnages, s’ajoute David, un secouriste de plage et amant occasionnel de Nadja.  Un soir, lors d’un dîner, David embrasse Félix … c’est le début d’une relation amoureuse entre les deux jeunes gens …

Le fil conducteur de cette comédie amère et faussement légère, c’est Léon, assez renfrogné et plutôt psychorigide, qui tente d’achever son deuxième roman.  Il n’aime pas les choses imprévues, non ordonnées et ne se sent pas à l’aise dans mouvements qui animent ses amis … surtout face à Nadja, dont il semble secrètement amoureux, comme nous le laissent penser certaines attitude et détails de son comportement …

Pendant ces quelques jours d’été, PETZOLD va observer ce personnage qui projette ses préjugés sur la réalité, et se préoccupe plus des apparences que de son propre accomplissement.  Et, de fait, Léon semble toujours passer à côté de quelque chose, comme s’il se tenait sciemment à l’écart de manière négative, parfois à regret.  Il n’est pas du tout charismatique et ne suscite pas l’empathie mais ses failles, ses faiblesses, sa fragilité intérieure lui donnent une vraie humanité, notamment dans ces moments où il laisse filer Nadja qui lui tend parfois la perche.

On pourrait aussi dire que Léon est une sorte d’étranger égaré dans cet été où il ne trouve pas d’adéquation au monde et aux autres et où les incendies de forêt, là-bas au loin, sont de plus en plus menaçants (triste actualité).

Face à Thomas SCHUBERT (dans le rôle de Léon).  On retrouve la délicieuse Paula BEER que PETZOLD avait déjà fait tourner dans « Transit » et « Ondine » et que OZON avait magnifiquement filmé dans « Frantz ».

André Ceuterick