« La main »
Un film de genre découvert au festival de Sundance, entre fantastique, horreur et visions surnaturelles : « La main » (« Talk to me ») réalisé par les jeunes frères australiens Danny et Michael Philippou où il est question de spiritisme, de spectres maléfiques, d’âmes errantes …
Mia, une jeune femme qui vient de perdre sa mère et ne s’entend pas avec son père, vit chez sa meilleure amie Jade et son petit frère Riley. Tous les trois, se rendent à une soirée de spiritisme un peu spéciale, où il y a une main en plâtre censée permettre à celui qui la serre d’entrer en contact avec le monde des morts.
En multipliant les séances, le jeu finit évidemment par déraper et le rituel dégénère.
On retrouve quelques poncifs du genre : des adolescents inconscients, des adultes ineptes, des inserts « surnaturels », et quelques scènes chocs bien sûr) mais l’action dite au premier degré débouche sur des thèmes moins artificiels comme le mal être des adolescents en quête de sensations fortes, la difficulté d’assumer la mort d’une mère par suicide et glisse vers des problèmes de démence psychologique et de perte du sens de la limite, entre la réalité et l’au-delà.
« Anatomie d’une chute »
L’un des grands films de l’année. Incontestable palme d’or au dernier festival de Cannes pour une réalisatrice qui affirme toujours plus la maîtrise du cinéma.
Après la comédie (« Victoria »), le drame (« Sybil » avec Virginie Efira), elle développe un thriller psycho-psychanalytique parfaitement abouti.
Sandra, une écrivaine d’origine allemande à succès, Samuel qui tente lui aussi d’écrire
mais un peu vainement et Daniel, leur fils de 11 ans, malvoyant à cause d’un accident, vivent dans un chalet dans les Alpes. De retour de promenade, Daniel découvre le corps sans vie de son père. Mort accidentelle ?, suicide ?, un drame qui éveille la suspicion.
Et les soupçons se portent assez vite sur Sandra.
Commence alors le processus anatomique, au niveau technique, avec des scènes de reconstitution, des analyses scientifiques, des hypothèses peu vérifiables, avant que ne s’ouvre le procès proprement dit avec Sandra dans le box de l’accusé.
« L’anatomie d’une chute » devient alors l’autopsie d’un couple et Justine Triet procède ainsi à l’examen des tempéraments et des caractères, à la dissection des âmes, au sondage des esprits et des cœurs. Non seulement de Sandra et des autres protagonistes (y compris de la victime dont on évoque certains moments de vie et certains comportements) mais aussi des spectateurs qui sont, d’une certaine manière amenés à faire leur propre démarche.
A partir de cet « accident » (ou supposé tel) Justine Triet approfondit le côté plus sombre de l’être humain, les relations tacitement conflictuelles, la rupture morale et intérieure qui déstabilise l’homme et la femme.
Ainsi au-delà des périples et rebondissements de l’enquête et du procès, on touche essentiellement à la complexité humaine.
Le scénario est précis, minutieusement ciselé, la mise en scène d’une implacable rigueur et l’interprétation toujours juste, sobre, pertinente, avec une mention très admirative pour Sandra Hüller, cette formidable comédienne allemande qu’on a vu il y a quelques semaines dans « Sisi und ich » de Frauke Finsterwalder et qu’on retrouvera bientôt dans « The zone of interest » de Jonathan Glazer, l’autre très grand film du dernier festival de Cannes.
« La main »
Un film de genre découvert au festival de Sundance, entre fantastique, horreur et visions surnaturelles : « La main » (« Talk to me ») réalisé par les jeunes frères australiens Danny et Michael Philippou où il est question de spiritisme, de spectres maléfiques, d’âmes errantes …
Mia, une jeune femme qui vient de perdre sa mère et ne s’entend pas avec son père, vit chez sa meilleure amie Jade et son petit frère Riley. Tous les trois, se rendent à une soirée de spiritisme un peu spéciale, où il y a une main en plâtre censée permettre à celui qui la serre d’entrer en contact avec le monde des morts.
En multipliant les séances, le jeu finit évidemment par déraper et le rituel dégénère.
On retrouve quelques poncifs du genre : des adolescents inconscients, des adultes ineptes, des inserts « surnaturels », et quelques scènes chocs bien sûr) mais l’action dite au premier degré débouche sur des thèmes moins artificiels comme le mal être des adolescents en quête de sensations fortes, la difficulté d’assumer la mort d’une mère par suicide et glisse vers des problèmes de démence psychologique et de perte du sens de la limite, entre la réalité et l’au-delà.
« Anatomie d’une chute »
L’un des grands films de l’année. Incontestable palme d’or au dernier festival de Cannes pour une réalisatrice qui affirme toujours plus la maîtrise du cinéma.
Après la comédie (« Victoria »), le drame (« Sybil » avec Virginie Efira), elle développe un thriller psycho-psychanalytique parfaitement abouti.
Sandra, une écrivaine d’origine allemande à succès, Samuel qui tente lui aussi d’écrire
mais un peu vainement et Daniel, leur fils de 11 ans, malvoyant à cause d’un accident, vivent dans un chalet dans les Alpes. De retour de promenade, Daniel découvre le corps sans vie de son père. Mort accidentelle ?, suicide ?, un drame qui éveille la suspicion.
Et les soupçons se portent assez vite sur Sandra.
Commence alors le processus anatomique, au niveau technique, avec des scènes de reconstitution, des analyses scientifiques, des hypothèses peu vérifiables, avant que ne s’ouvre le procès proprement dit avec Sandra dans le box de l’accusé.
« L’anatomie d’une chute » devient alors l’autopsie d’un couple et Justine Triet procède ainsi à l’examen des tempéraments et des caractères, à la dissection des âmes, au sondage des esprits et des cœurs. Non seulement de Sandra et des autres protagonistes (y compris de la victime dont on évoque certains moments de vie et certains comportements) mais aussi des spectateurs qui sont, d’une certaine manière amenés à faire leur propre démarche.
A partir de cet « accident » (ou supposé tel) Justine Triet approfondit le côté plus sombre de l’être humain, les relations tacitement conflictuelles, la rupture morale et intérieure qui déstabilise l’homme et la femme.
Ainsi au-delà des périples et rebondissements de l’enquête et du procès, on touche essentiellement à la complexité humaine.
Le scénario est précis, minutieusement ciselé, la mise en scène d’une implacable rigueur et l’interprétation toujours juste, sobre, pertinente, avec une mention très admirative pour Sandra Hüller, cette formidable comédienne allemande qu’on a vu il y a quelques semaines dans « Sisi und ich » de Frauke Finsterwalder et qu’on retrouvera bientôt dans « The zone of interest » de Jonathan Glazer, l’autre très grand film du dernier festival de Cannes.