La Ministre du Patrimoine s’oppose à la démolition de l’église des Récollets à Binche dont la toiture a pris feu il y a deux semaines.
4 rapports dont deux expertises en stabilité
Dès l’annonce de l’incendie, Valérie De Bue, et ses services se sont impliqués avec grande attention dans la situation à Binche. Le 17 juin 2022, la Ministre du Patrimoine a été notifiée de l’existence d’un arrêté de démolition pris par la Ville de Binche concernant l’église des Récollets pour cause de sécurité publique.
Après examen de l’étude de stabilité commandée par la Ville au bureau Trièdre, la Ministre du Patrimoine a répondu favorablement à la proposition d’expertise faite par la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF). Les conclusions du rapport de la CRMSF portant sur la stabilité de l’édifice et rédigées par plusieurs ingénieurs se sont révélées très éloignées de celles de l’étude commandée par la Ville de Binche.
Afin de prendre la décision la plus objective possible, Valérie De Bue a souhaité qu’une expertise complémentaire puisse se réaliser en urgence afin de pouvoir évaluer les différentes alternatives, au regard à la fois de la sécurité publique et de la pérennisation de notre patrimoine.
Cette expertise complémentaire a été réalisée par le bureau Servais Engineering Architectural, le 25 juin. Les conclusions de celles-ci confortent et précisent celle de la CRMSF.
Considérant, selon le rapport de Servais Engineering Architectural, que « L’église est sans toiture, mais cela n’a pas d’incidence sur la stabilité d’ensemble à court terme. Seule la charpente a disparu, mais les voûtes, arcs doubleaux, tirants métalliques et murs gouttereaux sont quasi intacts… Le calcul statique démontre la stabilité de l’ouvrage, et cela avec les coefficients de sécurité classiques. Le calcul démontre également la stabilité de l’ouvrage sous vent [1]» ;
Considérant que là où existent d’autres alternatives, une « solution technico-économique [2]» comme le préconise le rapport Trièdre ne peut justifier seule une décision de démolition en matière patrimoniale ;
Considérant que selon le rapport de la CRMSF, « la stabilité de l’édifice est assurée et qu’il y a lieu, pour conserver cette stabilité, de couvrir le bâtiment afin d’éviter des dégâts ultérieurs provoqués, notamment, par les eaux de pluie [3] » ;
Considérant que les premières mesures de sécurisation ont été décidées par la Ville de Binche et sont en cours (enlèvement des éléments non fixés tels que ardoises, débris, pierres de corniches, …qui représentaient un risque immédiat) ;
Considérant que, selon l’analyse de l’AWaP, « la toiture de l’église des Récollets a été détruite par l’incendie. Par contre, l’intérieur a été préservé et par les flammes et par les eaux. Sur base de la situation actuelle (valeur patrimoniale restante), l’église ne peut être déclassée [4]» ;
La Ministre du Patrimoine, Valérie De Bue, conformément à l’article 26 du Code du Patrimoine, a décidé de suspendre l’arrêté de démolition de l’église des Récollets pris par la Ville de Binche. Une solution équilibrée entre la préservation du Patrimoine et les préoccupations de la Ville de Binche.
Consciente des préoccupations de la Ville de Binche, et puisque les experts écartent tout risque pour la sécurité publique pour autant « qu’une toiture métallique soit construite sur une poutre de ceinture en béton installée sur la tête du mur actuel[5]» et pour autant que le pignon soit consolidé, la Ministre du Patrimoine, propose de recourir aux travaux recommandés par les experts.
Cette solution permettra de garantir la stabilité de l’édifice sur le long terme tout en laissant une voirie libre et sans entraves afin que la vie économique et sociale du quartier puisse se poursuivre comme avant. Cette solution permettra également d’offrir une seconde chance à l’église des Récollets. La Ministre invite d’ailleurs les propriétaires ainsi que tous les acteurs à soutenir, dans le futur, toute initiative qui permettrait à l’église des Récollets d’être au cœur d’un projet pérenne et qui s’insère dans la société.
Un coût raisonnable pour garantir la sécurité publique et offrir une seconde chance au Patrimoine
Le coût de cette toiture, de la ceinture en béton et de la stabilisation du pignon est évalué[6] à 300.000 euros environ. L’intervention de la Région s’élevant à 50 %, la Ville de Binche ne dépasserait donc pas le budget qu’elle s’était fixée pour la démolition de l’église.
[1] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p11
[2] Rapport Bureau d’Etudes TRIEDRE du 14/06/2022, p6
[3] Rapport CRMSF du 23/06/2022, p2
[4] Avis de l’AWaP du 27/06/2022
[5] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p8
[6] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p11
La Ministre du Patrimoine s’oppose à la démolition de l’église des Récollets à Binche dont la toiture a pris feu il y a deux semaines.
4 rapports dont deux expertises en stabilité
Dès l’annonce de l’incendie, Valérie De Bue, et ses services se sont impliqués avec grande attention dans la situation à Binche. Le 17 juin 2022, la Ministre du Patrimoine a été notifiée de l’existence d’un arrêté de démolition pris par la Ville de Binche concernant l’église des Récollets pour cause de sécurité publique.
Après examen de l’étude de stabilité commandée par la Ville au bureau Trièdre, la Ministre du Patrimoine a répondu favorablement à la proposition d’expertise faite par la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF). Les conclusions du rapport de la CRMSF portant sur la stabilité de l’édifice et rédigées par plusieurs ingénieurs se sont révélées très éloignées de celles de l’étude commandée par la Ville de Binche.
Afin de prendre la décision la plus objective possible, Valérie De Bue a souhaité qu’une expertise complémentaire puisse se réaliser en urgence afin de pouvoir évaluer les différentes alternatives, au regard à la fois de la sécurité publique et de la pérennisation de notre patrimoine.
Cette expertise complémentaire a été réalisée par le bureau Servais Engineering Architectural, le 25 juin. Les conclusions de celles-ci confortent et précisent celle de la CRMSF.
Considérant, selon le rapport de Servais Engineering Architectural, que « L’église est sans toiture, mais cela n’a pas d’incidence sur la stabilité d’ensemble à court terme. Seule la charpente a disparu, mais les voûtes, arcs doubleaux, tirants métalliques et murs gouttereaux sont quasi intacts… Le calcul statique démontre la stabilité de l’ouvrage, et cela avec les coefficients de sécurité classiques. Le calcul démontre également la stabilité de l’ouvrage sous vent [1]» ;
Considérant que là où existent d’autres alternatives, une « solution technico-économique [2]» comme le préconise le rapport Trièdre ne peut justifier seule une décision de démolition en matière patrimoniale ;
Considérant que selon le rapport de la CRMSF, « la stabilité de l’édifice est assurée et qu’il y a lieu, pour conserver cette stabilité, de couvrir le bâtiment afin d’éviter des dégâts ultérieurs provoqués, notamment, par les eaux de pluie [3] » ;
Considérant que les premières mesures de sécurisation ont été décidées par la Ville de Binche et sont en cours (enlèvement des éléments non fixés tels que ardoises, débris, pierres de corniches, …qui représentaient un risque immédiat) ;
Considérant que, selon l’analyse de l’AWaP, « la toiture de l’église des Récollets a été détruite par l’incendie. Par contre, l’intérieur a été préservé et par les flammes et par les eaux. Sur base de la situation actuelle (valeur patrimoniale restante), l’église ne peut être déclassée [4]» ;
La Ministre du Patrimoine, Valérie De Bue, conformément à l’article 26 du Code du Patrimoine, a décidé de suspendre l’arrêté de démolition de l’église des Récollets pris par la Ville de Binche. Une solution équilibrée entre la préservation du Patrimoine et les préoccupations de la Ville de Binche.
Consciente des préoccupations de la Ville de Binche, et puisque les experts écartent tout risque pour la sécurité publique pour autant « qu’une toiture métallique soit construite sur une poutre de ceinture en béton installée sur la tête du mur actuel[5]» et pour autant que le pignon soit consolidé, la Ministre du Patrimoine, propose de recourir aux travaux recommandés par les experts.
Cette solution permettra de garantir la stabilité de l’édifice sur le long terme tout en laissant une voirie libre et sans entraves afin que la vie économique et sociale du quartier puisse se poursuivre comme avant. Cette solution permettra également d’offrir une seconde chance à l’église des Récollets. La Ministre invite d’ailleurs les propriétaires ainsi que tous les acteurs à soutenir, dans le futur, toute initiative qui permettrait à l’église des Récollets d’être au cœur d’un projet pérenne et qui s’insère dans la société.
Un coût raisonnable pour garantir la sécurité publique et offrir une seconde chance au Patrimoine
Le coût de cette toiture, de la ceinture en béton et de la stabilisation du pignon est évalué[6] à 300.000 euros environ. L’intervention de la Région s’élevant à 50 %, la Ville de Binche ne dépasserait donc pas le budget qu’elle s’était fixée pour la démolition de l’église.
[1] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p11
[2] Rapport Bureau d’Etudes TRIEDRE du 14/06/2022, p6
[3] Rapport CRMSF du 23/06/2022, p2
[4] Avis de l’AWaP du 27/06/2022
[5] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p8
[6] Rapport Servais Engineering Architectural du 28/06/2022, p11
