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Cap sur les fêtes : Au Doudou, les deux visages féminins du Combat vont changer
Publié le 10 juin, 2022

Depuis 2000, deux personnages féminins évoluent au sein du Combat. L’une aux couleurs jaune et noir – couleurs du chapitre – symbolisant la Cité originaire, Cybèle, l’autre aux couleurs rouge et blanc – couleurs de Mons – symbolisant la Cité contemporaine, Poliade.

Cybèle, dans les premières mythologies, est la « grande mère » (la mère des Dieux). Ce nom symbolise, d’une part, la maîtrise, la direction de la puissance vitale (le jaune) et d’autre part, l’énergie enfermée dans la terre (le noir). Le jaune et le noir sont également le symbole de création. Poliade, dans les premières mythologies c’est l’intelligence active et industrieuse, l’équilibre intérieur mesuré en toute chose. Le mot a pour racine le terme grec « polis », c’est-à-dire Cité.

Cybèle et Poliade, interviennent dans toutes les phases de jeu. Elles ne sont ni les alliées du dragon, ni celles de Saint Georges. Elles remettent donc les armes, sans les fournir à Saint Georges car une femme transmet la vie et non la mort.

Cette arrivée de visage féminin au Doudou, on le doit à Georges Raepers afin de refléter la société. Ursula Heinrichs, poliade depuis 2000, se souvient des premières années.

« L’intégration s’est très bien déroulée avec les acteurs, c’était historique. Il n’y avait jamais eu de femme dans le combat ! Au niveau de la population, certains étaient pour et d’autres contre. Plusieurs observateurs ne souhaitaient pas que l’on touche au jeu. De la jalousie, des critiques, on nous a aussi traités de potiche », dit-elle avec le sourire aux lèvres et le peps qui lui sont liés. Mais comme durant le combat, le travail et la passion du folklore l’ont emporté aux yeux des montois :, amateurs de folklore et chambourlettes.

« Avec le recul, je me dis que c’est un peu l’image de la femme dans la société encore actuellement. Elle a sa place mais rien n’est facile. Il faut faire son trou et se battre».

La gente féminine vous a -t-elle soutenue ?

« Oui et non. Il y a eu deux groupes. Certaines étaient fières d’avoir une représentation dans un combat très viril. Et d’autres totalement contre, qui désapprouvaient notre présence avec parfois des propos assez vulgaires sur notre physique, la rousseur de nos cheveux ».

Certaines ont-elles changé d’avis et pourquoi ?

« Oui j’en connais. Elles se sont intéressées à notre rôle en tant que femme et ont comprit la démarche. L’envie de faire évoluer le jeu dans les réalités du 21ème siècle ».  

Pourrait-on voir un jour d’autres femmes dans le rond ?

« Pourquoi pas. Il faut évoluer avec son temps. Toutefois, on ne peut pas prendre le rôle d’un homme. Il faudrait créer de nouveaux personnages. J’ajoute qu’il faut être costaud pour mener certains rôles. Pas toujours facile de porter et puis il y a la foule, la chaleur. De par les traditions, les personnages sont très masculins. Il y a peu de femmes dans les folklores que ce soit à Binche ou Ath. Il faut mettre la femme en avant ».

Cette année sera remplie d’émotion pour vous. Un retour de la Ducasse à 100% après deux annulations et votre dernier combat.

« Je suis contente de quitter l’arène en transmettant le rôle à deux nouvelles personnes. Il y a eu un appel à candidature pour reprendre nos rôles en 2023. Cela a été très long et très procédurier. Deux filles ont été désignées Florine Agneessens (Poliade) et Alisson Hautier (Cybèle), qui sont des filles extraordinaires.

Catherine (Cibelle) et moi-même, allons vivre de bons moments et nous allons évidemment intégrer nos deux recrues. Elles sont déjà très actives et passionnées autour des répétitions et des réunions. Je suis ravie. J’attends quelques surprise et cette Ducasse sera passionnante. Nous sommes six au total (4 acteurs, 2 actrices) à quitter le rond. Il y aura des larmes et des rires».

Votre premier souvenir de Ducasse ?

« A mes 18 ans en descendant la rue des clercs j’ai perdu mes chaussures. C’était mon premier Doudou très festif. J’ai dû renter à la maison pour me chausser et reprendre les festivités ».

Espérons que Poliade ne perde pas ses chaussures en cette année particulière.

Interview : Geoffrey Ghilmot

Cap sur les fêtes avec :

Cap sur les fêtes : Au Doudou, les deux visages féminins du Combat vont changer
Publié le 10 juin, 2022

Depuis 2000, deux personnages féminins évoluent au sein du Combat. L’une aux couleurs jaune et noir – couleurs du chapitre – symbolisant la Cité originaire, Cybèle, l’autre aux couleurs rouge et blanc – couleurs de Mons – symbolisant la Cité contemporaine, Poliade.

Cybèle, dans les premières mythologies, est la « grande mère » (la mère des Dieux). Ce nom symbolise, d’une part, la maîtrise, la direction de la puissance vitale (le jaune) et d’autre part, l’énergie enfermée dans la terre (le noir). Le jaune et le noir sont également le symbole de création. Poliade, dans les premières mythologies c’est l’intelligence active et industrieuse, l’équilibre intérieur mesuré en toute chose. Le mot a pour racine le terme grec « polis », c’est-à-dire Cité.

Cybèle et Poliade, interviennent dans toutes les phases de jeu. Elles ne sont ni les alliées du dragon, ni celles de Saint Georges. Elles remettent donc les armes, sans les fournir à Saint Georges car une femme transmet la vie et non la mort.

Cette arrivée de visage féminin au Doudou, on le doit à Georges Raepers afin de refléter la société. Ursula Heinrichs, poliade depuis 2000, se souvient des premières années.

« L’intégration s’est très bien déroulée avec les acteurs, c’était historique. Il n’y avait jamais eu de femme dans le combat ! Au niveau de la population, certains étaient pour et d’autres contre. Plusieurs observateurs ne souhaitaient pas que l’on touche au jeu. De la jalousie, des critiques, on nous a aussi traités de potiche », dit-elle avec le sourire aux lèvres et le peps qui lui sont liés. Mais comme durant le combat, le travail et la passion du folklore l’ont emporté aux yeux des montois :, amateurs de folklore et chambourlettes.

« Avec le recul, je me dis que c’est un peu l’image de la femme dans la société encore actuellement. Elle a sa place mais rien n’est facile. Il faut faire son trou et se battre».

La gente féminine vous a -t-elle soutenue ?

« Oui et non. Il y a eu deux groupes. Certaines étaient fières d’avoir une représentation dans un combat très viril. Et d’autres totalement contre, qui désapprouvaient notre présence avec parfois des propos assez vulgaires sur notre physique, la rousseur de nos cheveux ».

Certaines ont-elles changé d’avis et pourquoi ?

« Oui j’en connais. Elles se sont intéressées à notre rôle en tant que femme et ont comprit la démarche. L’envie de faire évoluer le jeu dans les réalités du 21ème siècle ».  

Pourrait-on voir un jour d’autres femmes dans le rond ?

« Pourquoi pas. Il faut évoluer avec son temps. Toutefois, on ne peut pas prendre le rôle d’un homme. Il faudrait créer de nouveaux personnages. J’ajoute qu’il faut être costaud pour mener certains rôles. Pas toujours facile de porter et puis il y a la foule, la chaleur. De par les traditions, les personnages sont très masculins. Il y a peu de femmes dans les folklores que ce soit à Binche ou Ath. Il faut mettre la femme en avant ».

Cette année sera remplie d’émotion pour vous. Un retour de la Ducasse à 100% après deux annulations et votre dernier combat.

« Je suis contente de quitter l’arène en transmettant le rôle à deux nouvelles personnes. Il y a eu un appel à candidature pour reprendre nos rôles en 2023. Cela a été très long et très procédurier. Deux filles ont été désignées Florine Agneessens (Poliade) et Alisson Hautier (Cybèle), qui sont des filles extraordinaires.

Catherine (Cibelle) et moi-même, allons vivre de bons moments et nous allons évidemment intégrer nos deux recrues. Elles sont déjà très actives et passionnées autour des répétitions et des réunions. Je suis ravie. J’attends quelques surprise et cette Ducasse sera passionnante. Nous sommes six au total (4 acteurs, 2 actrices) à quitter le rond. Il y aura des larmes et des rires».

Votre premier souvenir de Ducasse ?

« A mes 18 ans en descendant la rue des clercs j’ai perdu mes chaussures. C’était mon premier Doudou très festif. J’ai dû renter à la maison pour me chausser et reprendre les festivités ».

Espérons que Poliade ne perde pas ses chaussures en cette année particulière.

Interview : Geoffrey Ghilmot

Cap sur les fêtes avec :